Diafra Sakho, Ismaïla Sarr : Le FC Metz et ses très chers ex

 

iGFM-Dakar (Dakar) Les Rennais Diafra Sakho et Ismaïla Sarr se dresseront sur la route du FC Metz, samedi. Les deux attaquants sénégalais ont rendu des services aux Grenats sur le terrain et financièrement.

Neuf ans d’écart, deux tempéraments aux antipodes et des routes parallèles qui ont fini par se rejoindre cet hiver. Tous les chemins ne mènent pas à Rennes, mais une forme de destin a voulu les réunir en Bretagne. Ces deux grands croyants y verront sans doute une intervention divine.

L’impétueux Diafra Sakho et le timide Ismaïla Sarr sous un même maillot, c’est d’abord un fantasme pour tout supporter messin. Car les deux Sénégalais rappellent des époques relativement heureuses et font figure de bienfaiteurs en Moselle. L’aîné (28 ans) a sorti les Grenats du National avant de les ramener en Ligue 1, pesant une quarantaine de buts sur deux saisons. Le plus jeune a contribué à les laisser dans l’élite, soit une prouesse dans l’histoire récente d’un club en bisbille avec le principe de maintien. C’est simple : sans phénomène ni Diabaté, Metz n’y arrive pas !

Titulaires samedi ?

Arrivé dans une certaine indifférence en 2016, avec un poignet plâtré et le regard fuyant d’un jeune homme réservé, Sarr n’a pas traîné pour s’imposer. C’est tellement lui : il va vite, trop vite pour les défenseurs de L1 qui doivent régulièrement se résoudre à le découper pour l’arrêter. Sa rapidité, sa capacité à provoquer des penaltys et quelques buts de grande classe ont finalement assis la réputation du jeune milieu offensif. Et ce qui devait arriver arriva : un chèque de 17 millions d’euros (11 milliards FCFA) signé Pinault. Direction Rennes. Un record pour Metz. Hors bonus.

Les sentiers de la gloire se sont avérés plus tortueux pour Sakho. Le déracinement en Lorraine, la morsure du froid, les sifflets des supporters, la défiance des premiers staffs devant des prestations peu convaincantes et la solitude d’un prêt à Boulogne ont retardé sa révélation et façonné une rage intérieure. Lorsqu’il a su la contenir et la transformer en détermination, l’avant-centre a produit des étincelles. Il a d’ailleurs prolongé la flamme le temps d’une saison, après son transfert à West Ham (environ 5 millions d’euros soit 3,2 milliards FCFA), puis il s’est éteint à petit feu. Les blessures et les opérations (dos et cuisse) ont contrarié ses projets de grandeur. Aujourd’hui, il est un phœnix qui se verrait bien renaître de ses cendres. Côté Breizh.

Une certitude : les supporters messins les pleurent. Si les deux internationaux campent de formidables VRP pour l’académie Génération Foot, le berceau de leurs débuts, ils incarnent aussi l’incapacité d’un club à conserver ses meilleurs éléments.

Pour agiter la fibre sentimentale, Sabri Lamouchi pourrait d’ailleurs être tenté de les aligner d’entrée face à Metz, mais ce n’est pas gagné d’avance. Malgré un but contre le PSG, en Coupe de la Ligue, pour sa première apparition rennaise, et un doublé à Caen le 17 février, Sakho n’a pas la garantie d’être titulaire, contrairement à Sarr (5 buts, 3 passes) qui s’est vite rendu indispensable. Comme à son habitude.

Christian JOUGLEUX (FC Metz)
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