Dialogue national : Le Pr Babacar Guèye et Mazide Ndiaye proposés

samedi 18 mai 2019 • 831 lectures • 1 commentaires

Politique 4 ans Taille

Dialogue national : Le Pr Babacar Guèye et Mazide Ndiaye proposés

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IGFM - Pour une bonne réussite du dialogue national, le pouvoir en place a accepté la mise en place d’une Commission cellulaire indépendante conduite par une personnalité neutre. Les membres de la société civile ont proposé le constitutionnaliste Babacar Guèye et Mazide Ndiaye pour diriger ladite commission. Directeur exécutif de l’Ong 3D, Moundiaye Cissé explique les raisons de ce choix. 

Vous avez fait des propositions concernant la commission qui doit diriger le dialogue national, vous avez choisi deux personnalités, à savoir, le Pr Babacar Guèye et Mazide Ndiaye, qu’est-ce qui explique ce choix ?

Ce choix s’explique par trois raisons. D’abord ces personnes sont connues pour leur neutralité et leur indépendance politique, ils sont à équidistance des chapelles politiques, sans compter leur probité morale. Ensuite, ils ont déjà une expérience sur la question, le Pr Babacar Guèye a eu à diriger la Commission cellulaire qui a donné naissance à la Cena en 2004. Le doyen Mazide Ndiaye a piloté le Comité de veille et de suivi des recommandations issues de l’audit du fichier électoral en 2011. Et enfin, ces deux personnalités ont une légitimité qui tient au fait qu’ils dirigent aujourd’hui les deux coalitions d’organisations de la société civile qui travaillent sur les élections. Mais ce sont juste des propositions, il n’y a pas que ces personnes qui sont capables de diriger une telle Commission. Nous avons pensé à une co-présidence, parce que le Pr Babacar Guèye est constitutionnaliste, le doyen Mazide Ndiaye n’est pas juriste, mais il a une capacité avérée de négociation et de médiation. Nous avons donc pensé que c’est un duo gagnant, Babacar Guèye pour les questions de textes réglementaires et législatifs, Mazide Ndiaye pour la médiation. De plus, la co-présidence va permettre, lorsque l’un est empêché, que l’autre puisse le suppléer. Parce que si on met en place cette commission, elle va devoir travailler d’arrache pied pour terminer le plus tôt possible sa mission. Nous avons pensé également que c’est bien de mettre en place cette commission, dirigée par ces deux personnes, mais qui seront entourés par d’autres éminents universitaires tels que les Pr Alioune Badara Diop, Alioune Sall ou Abdoulaye Dièye. Si on a un tel dispositif, on pourra avoir des résultats, sans oublier de se féliciter de l’esprit d’ouverture qui a prévalu aussi bien du côté de la majorité que de l’opposition.

Est-ce que ces personnalités en question ont été contactées ou il s’agit seulement d’un vœu pour le moment ?

C’est un vœu, mais ils ont été contactés, on ne peut pas faire de telles propositions sans les contacter auparavant. Pas officiellement par la société civile ou l’Etat certes, mais par une partie des acteurs.

Et dans quelles dispositions sont-ils ?

Je crois qu’ils sont dans les dispositions de répondre favorablement. Ils sont prêts à servir leur pays, se sacrifier et faire un don de soi pour leur pays, ils ont déjà eu à le faire, si les conditions sont réunies, c’est à dire si on leur donne carte blanche. L’idée de la commission est là, mais il faut discuter des modalités de mise en place, des attributions de la commission, de ses moyens et de ses outils. Mais sur le principe, je peux dire qu’ils sont prêts à s’engager et à donner le meilleur d’eux-mêmes pour un bon déroulement du dialogue entre le pouvoir et l’opposition.

Mais est-ce que vous avez saisi les parties concernées, le pouvoir et l’opposition, pour leur faire part de votre choix ?

Ce n’est pas encore le cas pour le moment, parce qu’il fallait que chacun des pôles fasse des propositions. Nous avons fait notre proposition, la majorité peut proposer d’autres personnes, de même que l’opposition. Mais à mon avis, il va d’abord falloir régler des préalables : que l’opposition soit saisie, ils ont écrit au ministère de l’Intérieur et il va falloir leur répondre pour leur notifier l’ouverture dont a fait preuve la majorité. Peut-être organiser une autre réunion pour discuter des modalités de mise en place de la commission et de ses prérogatives, mais aussi de ses moyens de fonctionnement et des conclusions qui vont naitre des discussions.

Concrètement, qu’attendez-vous de ce dialogue ?

On attend de ce dialogue que tous les points objet de désaccord soient réglés. Il y a la question du fichier électoral, celle du parrainage, qui doit être revu, la question de l’organe de gestion des élections, la question du bulletin unique… tous ces points soulevés par l’opposition et ayant trait au processus électoral peuvent être discutés à travers cette Commission. L’important c’est qu’on arrive à avoir un minimum de consensus sur les règles du jeu électoral.

Aujourd’hui qu’est-ce qui pourrait créer un blocage?

Ce qui peut créer un blocage, je pense que ce serait qu’il y ait un manque de volonté de part et d’autre. Mais si on continue à ce rythme, que chaque acteur essaie de faire des concessions, je pense qu’on pourrait arriver à un dialogue sincère. L’opposition a fait un pas, la majorité également, il ne faudrait pas que l’on corse les conditions de participation, cela pourrait constituer un blocage. Dès lors qu’on a une convergence de vues sur le cadre, tout peut se discuter. Il faut éviter de poser plus de conditions, j’entends l’opposition parler de garanties sur l’utilisation que l’on fera des conclusions du dialogue, mais je crois que tout cela on peut en discuter au sein du cadre.

On a l’impression que dans le dialogue national, on ne parle que de politique, alors qu’il y a d’autres questions qui doivent être abordées

Non je pense que c’est juste une dimension du dialogue, c’est peut-être parce que la politique fait beaucoup parler d’elle, mais il y a d’autres segments qui se réunissent pour préparer le dialogue. Cependant le dialogue politique est une exigence, parce qu’il va falloir faire une révision du code électoral, en perspective des Locales. C’est un impératif de poser le dialogue politique parce qu’il faut revoir les règles du jeu électoral. Il y a énormément de choses à corriger pour les Locales à venir, et cela nécessite que les gens discutent pour arriver à un minimum de consensus. Mais je ne doute pas qu’en marge de ce processus lancé sur le dialogue politique, d’autres discussions se préparent pour les autres secteurs (éducation, santé…).

ADAMA DIENG

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Publié par

Daouda Mine

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