Garga Mbossé : «Moussa Ndoye n’était pas prêt pour la bagarre»

mardi 30 avril 2019 • 672 lectures • 1 commentaires

Sport 4 ans Taille

Garga Mbossé : «Moussa Ndoye n’était pas prêt pour la bagarre»

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IGFM - Beaucoup d’amateurs n’avaient pas parié pour une victoire de Garga Mbossé sur Moussa Ndoye. Mais le Parcellois s’est rendu le combat facile, en l’emportant sans se salir les mains. Le lutteur de l’écurie Door Doorat revient dans cet entretien, sur sa victoire, mais surtout son assurance face à un adversaire qu’on disait très dangereux.

Après deux années blanches, ce n’est pas évident de revenir avec ce niveau et battre un lutteur de la taille de Moussa Ndoye. Comment expliquez-vous le travail qui a été fait derrière ?

Pour moi, je n’ai jamais perdu mon niveau pour parler de revenir ou quoi que ce soit. Je suis convaincu que je suis toujours dans le même rythme. Je m’entraîne toujours. Je n’attends pas d’avoir un combat pour être sérieux au travail. Donc, à aucun moment, je n’ai perdu mon niveau. Après, c’est vrai que je suis resté deux saisons sans combat, mais cela n’enlève en rien le sérieux à l’entraînement qui est en moi. J’ai aussi la chance d’avoir des camarades d’écurie qui ont souvent des combats. Et le fait de m’entraîner chaque fois avec eux pour les aider dans leur préparation me permet de ne jamais perdre le fil. Tout ce qui me restait, c’était d’avoir un combat et de venir à l’arène pour lutter.

Les techniciens de la lutte disent souvent que rester une saison ou plus sans combat fait perdre les repères au lutteur. Cette absence ne vous a pas fait perdre un peu le fil ?

Ça, ce sont les experts qui le disent. (Rire). Mais en tant que lutteur, je n’y crois pas. En tant qu’athlète et combattant, je m’entraîne sans relâche et j’essaie d’être toujours au top au cas où. Vous savez, un combattant, s’il est au top de son niveau, il est confiant. Il se dit qu’il est capable de soulever des montagnes. Ces histoires de perdre ses repères et autres, je n’y crois vraiment pas.

Vous étiez donc confiant, bien que Moussa Ndoye soit catalogué d’adversaire redoutable et méchant boxeur ?

Comme on dit souvent, la lutte, c’est de l’intelligence en mouvement. Il faut toujours jouer au plus malin pour s’en sortir. Je savais que Moussa Ndoye n’allait pas se bagarrer contre moi. Même s’il a crié partout qu’il allait me corriger, je suis resté zen. Pour moi, il a dit cela juste pour me piéger. Dans le combat, je l’ai étudié. A chaque fois que je m’arme pour déclencher une bagarre, il essayait de foncer pour un corps-à-corps. Il faut savoir que le lutteur ne fait jamais souvent ce qu’il promet lors des événements d’avant combat. Quand il dit qu’il va boxer, c’est pour tendre un piège à l’adversaire. Et pendant le combat, j’ai pu constater que Moussa Ndoye n’était pas prêt pour se bagarrer avec moi.

Et vous pensiez que le corps-à-corps serait en votre faveur ?

J’en étais persuadé, parce que je connais mes qualités. Il faut savoir que j’ai beaucoup d’expérience dans la lutte. J’ai commencé la pratique à bas âge, donc il n’y a rien qui puisse m’ébranler.

Sur l’action de la chute, qu’est-ce qui s’est passé ?

Quand il y a eu accrochage, je l’ai observé en un laps de temps, mais il n’a pas réagi. C’est là que je l’ai braqué et il a essayé le croc-en-jambe. Mais j’étais assez averti pour ne pas tomber dans ce piège, je l’ai donc propulsé au sol.

Qu’est-ce qui a fait la différence dans ce combat ? Est-ce le poids, la technique… ?

Pour moi, rien n’a fait la différence. C’était un combat opposant deux talentueux lutteurs. Il fallait que l’un de nous fasse une erreur pour qu’il y ait un vainqueur. Moussa Ndoye est un vrai champion, mais ce jour-là, Dieu avait décidé que je serai le vainqueur. Quand on s’est accroché, j’ai constaté qu’il a bien bossé et était très résistant. Après, il fallait un peu de ruse pour le terrasser.

«Je me disais ‘‘si je ne suis pas capable de terrasser Moussa Ndoye’’…»


On avait même prédit un combat électrique dans lequel Moussa Ndoye ne vous laisserait aucune chance dans la bagarre. A l’arrivée, vous vous offrez une victoire sans prendre un seul coup...

Seuls ceux qui ne me connaissent pas pouvaient se permettre de dire que Moussa Ndoye allait me corriger. Je ne suis pas un novice qui se fait bastonner. J’ai affronté des lutteurs plus coriaces que Moussa Ndoye dans la bagarre, mais je n’ai jamais été corrigé. C’est dommage que quand tu perds un combat, on te trouve tous les défauts. Personnellement, je me disais ‘‘si je ne suis pas capable de terrasser Moussa Ndoye, mieux vaut arrêter la lutte’’. J’étais prêt sur tous les plans, surtout mentalement. Le sport, ce n’est pas que le physique. Si tu n’es pas fort mentalement, tu n’y arrives pas.

Qu’est-ce qui te donne cette confiance ?

Je suis quelqu’un qui croit en soi. Je suis toujours confiant parce que je me donne les moyens d’être performant.

Cette victoire vous permet-elle de rattraper le temps perdu, après être resté deux saisons sans combat, après votre défaite face à Boy Niang ?

C’est vrai que dans la lutte avec frappe, si vous perdez un combat, vous perdez des points dans le classement. La même chose que si vous gagnez, vous montez un escalier. Cette victoire reste très importante et va me propulser vers l’avant.

Après la retraite anticipée de votre frangin Zoss, vous partez pour être le chef de file de l’écurie «Door Doorat». Avez-vous les épaules solides pour porter cette charge ?

Ces histoires de tête de file ne m’intéressent pas. Je suis dans une écurie que je partage avec des camarades. Je considère que tout le monde est sur le même pied. Et celui qui a un combat est le leader, puisque tout le monde se range derrière lui pour l’aider à gagner. Zoss a arrêté sa carrière de lutteur, mais il reste encore notre dirigeant.

Cette victoire vous intègre certainement dans l’antichambre des ténors. Qui sont vos potentiels adversaires ?

C’est difficile de parler de soi et ce serait prétentieux de dire que je dois intégrer telle ou telle catégorie. Si cela ne dépendait que de moi, j’allais affronter Bombardier. Je le cite parce que c’est l’un des lutteurs qui sont au sommet de la pyramide. Mais pour revenir à votre question, ce n’est pas à moi de désigner mes adversaires. Les promoteurs qui montent les combats savent qui doit affronter qui, les amateurs aussi. Aujourd’hui, on est à un niveau où il n’est plus nécessaire de défier un lutteur. Il y a des combats qui s’imposent et les promoteurs connaissent les bonnes combinaisons. Parfois, on trace même le chemin qu’un lutteur doit emprunter.

Et personnellement, n’avez-vous pas envie d’en découdre avec un lutteur ? On parlait de votre combat contre Yékini Jr qui peut être un bon challengeur ?

Non, plus maintenant. Aujourd’hui, Yékini Junior fait partie des lutteurs des Parcelles Assainies, donc on ne peut plus s’affronter.

Ne pensez-vous pas que ces histoires de rassemblement de lutteurs d’une même zone plombent la lutte avec frappe ?

C’est dommage, mais ça n’a pas commencé chez nous. On nous l’a imposé et aujourd’hui, on est obligé de suivre la cadence. Et pour moi, ce n’est pas une mauvaise chose, parce que la lutte a pris une envergure telle que lutter avec son voisin est dangereux.

Maintenant que vous avez renoué avec la victoire, qu’est-ce que vous promettez pour le futur ?

Qu’on m’attende pour faire de bons résultats. Je n’ai jamais été rétrogradé malgré la défaite. Je n’ai jamais levé le pied à l’entraînement parce que j’ai opté pour la lutte. Plus que jamais, je vais me mettre dans les conditions de performance. Je ne ménagerai aucun effort pour être davantage performant.

IDRISSA SANE

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Publié par

Daouda Mine

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