Ghouta orientale : "Même dans les sous-sols, personne n'est à l'abri"

mardi 27 février 2018 • 634 lectures • 0 commentaires

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Ghouta orientale :

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iGFM - Terrifiés par les bombardements, des centaines d’habitants de la Ghouta orientale se sont enfermés dans des caves d’immeubles ces derniers jours. Et malgré un cessez-le-feu annoncé par la Russie lundi 26 février, beaucoup disent qu'ils ne mettront pas le nez dehors : les promesses de trêve, ils n'y croient plus.  

Le régime syrien et son allié russe ont mené de nouveaux raids meurtriers ce lundi 26 février dans la Ghouta orientale, malgré le vote d’un cessez-le feu par l’ONU samedi 24 février. Selon les témoignages des activistes, ces frappes aériennes ont baissé d'intensité, mais elles n'ont pas cessé.

Plus encore, le régime syrien et son allié russe sont à nouveau soupçonnés d’avoir mené des attaques chimiques. Quatorze cas de suffocation ont en effet été rapportés dans la zone de Chifouniyeh, causant le décès d’un enfant. Cité par l’AFP, le Dr Yaacoub, un des médecins ayant porté secours aux victimes, a évoqué une "probable attaque au gaz de chlore". Le quartier de Chifouniyeh aurait été particulièrement visé par cette attaque chimique car il est situé près de la ligne de front qui sépare la zone contrôlée par les rebelles de celle qui est sous le contrôle du régime.

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Traduction : "Deux memebres des Casques blancs ont été victimes de suffocation, après une attaque à l'arme chimique (chlore), menée par [le régime du président] Assad à Chifouniyeh, dans la Ghouta orientale."

En tout, 10 civils auraient été tués lundi 26 février lors de raids et de tirs de roquettes du régime, selon l'Observatoire syrien des droits de l’Homme. Parmi les victimes figurent neuf membres d'une même famille, dont trois enfants tués dans des frappes du régime qui ont visé Douma, la plus grande ville de la Ghouta orientale, dans la nuit de dimanche à lundi.

https://www.facebook.com/SyriaCivilDef/videos/2019794991678232/



Alors qu'ils étaient en train de secourir des blessés dans la ville de Haza, dans la Ghouta orientale, des membres des Casques blancs ont été pris au piège d'un raid aérien. Images tournées dimanche 24 février.

Abou Ahmad est chef ambulancier. Il coordonne le travail de plusieurs ambulanciers dans la Ghouta pour le compte de l’ONG Syrian Charity.
Nous avons essayé de récupérer les corps des victimes mais c’était difficile. La plupart d’entre eux étaient calcinés, à cause de l’intensité des bombardements. On essaye de se relayer pour évacuer les civils des bâtiments bombardés, mais les opérations de sauvetage restent périlleuses : les ambulances sont toujours visées par l’aviation.

Le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou a annoncé dans la soirée de lundi qu'une "trêve humanitaire quotidienne" serait instaurée dès mardi 27 février dans la Ghouta. D'après ses déclarations, des "couloirs humanitaires" seront également mis en place pour permettre l'évacuation des civils.



"Personne ne fait confiance aux promesses de trêve : ni de la part de Bachar ni de la Russie"

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Ismaïl K est responsable de la distribution de l’aide humanitaire pour une ONG dans la Ghouta orientale.
Depuis dimanche, et malgré le vote de la résolution pour le cessez-le-feu, de nombreux habitants sont restés terrés dans les caves qu’ils occupent depuis une dizaine de jours. Ils sont terrifiés, et ne font plus confiance aux annonces de trêves, ni celles de Bachar ni de la Russie, car elles ont été rompues à plusieurs reprises ces derniers mois.

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Légende : Dans cette vidéo, une femme réfugiée avec sa famille dans un sous-sol, témoigne : "Mon appartement a été bombardé dans un raid de l’aviation. Dieu merci, on s’en sort indemnes, avec mon époux, et mes enfants. On est allé vivre dans l’appartement de ma belle-mère. Mais trois jours après, voilà que sa maison est bombardée. On s’est retrouvé de nouveau dans la rue, et puis on a trouvé refuge dans cette cave. On n’a rien : ni électricité, ni eau, ni couverture (…). On n’a pas mangé depuis trois jours. Aidez-vous, s’il vous plaît !".

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Même dans les sous-sols d’immeubles, personne n’est vraiment à l’abri. Hier [dimanche 25 février], un missile tombé sur un immeuble est arrivé jusqu’à la cave, tuant une femme. Il n’a pas explosé, autrement il y aurait eu beaucoup plus de victimes.

Ces caves ne peuvent pas accueillir tout le monde [la Ghouta orientale compte plus de 390 000 habitants, NDLR]. Seul le quart des habitants ont pu y trouver refuge.

"Les vivres ne sont plus acheminés depuis une dizaine de jours"


Être à l’abri des bombes ne suffit pas. Les habitants vivent avec le peu de nourriture qui leur reste. Car à la veille de l’offensive du 18 février, le régime a fait fermer le point de passage de  Mukhayyam al-Wafidin, c’était le seul qui permettait l’acheminement des vivres et des médicaments à la Ghouta [ouvert de façon sporadique par le régime syrien, ce point de passage permettait à un riche commerçant de Damas, Mahieddine al-Manfouch, d’acheminer des produits alimentaires de base à la Ghouta, comme le riz, le lait, l’huile, le sucre. En contrepartie, ce commerçant devait payer une taxe au régime, mais aussi aux rebelles syriens, NDLR]. Du coup, les vivres ne sont plus acheminés ici depuis une dizaine de jours. La nourriture se raréfie, y compris le sucre, le riz, l’huile et le lait pour enfants. Nous manquons de tout.

La Ghouta orientale est censée être une des "zones de désescalade" depuis l’été 2017, et ce en vertu d’un accord  de trêve conclu entre la Russie, l’Iran   alliés du régime syrien   et la Turquie, qui soutient l’opposition. Mais les bombardements n’ont jamais cessé dans cette enclave. Depuis le 18 février, plus de 550 personnes y ont trouvé la mort.

 

france24



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Daouda Mine

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