Le dossier Cheikh Gadiaga confié au Doyen des juges aujourd’hui, le mandat de dépôt requis
mardi 7 janvier 2020 • 372 lectures • 1 commentaires
Société 4 ans Taille
Du tristement célèbre homme d’affaires Cheikh Gadiaga, on retient principalement ses dossiers d’extorsion de fonds qui lui ont valu, dans le passé, plusieurs années de réclusion carcérale. L’homme qui s’était recroquevillé dans son coin, depuis son dernier élargissement de prison, a dernièrement refait surface sous les feux des projecteurs dans un dossier pendant qui risque de le conduire une nouvelle fois à l’hôtel zéro étoile de Rebeuss. Un retour vers «l’enfer» carcéral qui pourrait être scellé ce mardi 7 janvier 2020.
Arrêté le 31 décembre 2019, à l’Aéroport international Blaise Diagne, après un séjour d’une dizaine de jours au Maroc, et placé en garde à vue par les limiers de la Division des investigations criminelles (Dic), Cheikh Gadiaga n’a toujours pas été entendu par le Doyen des juges. Le patron du premier Cabinet d’instruction qui a hérité de ce dossier, a renvoyé à une date ultérieure l’audition du mis en cause. Il en a décidé ainsi parce que l’avocat de Cheikh Gadiaga, Me Ciré Clédor Ly, était injoignable. Le magistrat instructeur a donc finalement reporté son face-à-face avec Cheikh Gadiaga à aujourd’hui. Cependant, s’il venait à suivre la demande du parquet qui a requis le mandat de dépôt, assurément Cheikh Gadiaga passera aujourd’hui la nuit en prison.
Cheikh Gadiaga réclame son avocat, le Doyen des juges lui accorde un délai de 24 heures
Pourtant, Cheikh Gadiaga pouvait être entendu hier. Présenté au Doyen des juges, il a vertement manifesté sa volonté de se faire assister par son avocat. Ceci, après que le magistrat lui a notifié ses droits de commettre un conseil. Il a alors réclamé la présence de Me Ciré Clédor Ly pour l’assister. Ayant constaté que la robe noire est en voyage, le Doyen des juges a pris les devants. Il a fait dresser un procès-verbal pour confirmer le respect des dispositions de l’article 101 du Code de procédure pénale (Cpp). Lequel article stipule que l’on doit notifier au mis en cause ses droits de prendre un avocat. S’il n’en veut pas, il est entendu comme tel. Sinon, on doit lui accorder un délai de 24 heures pour le faire. A noter que le parquet a visé les délits de tentative d’extorsion de fonds, d’injures par le biais d’un système informatique et de diffamation. Selon une source proche du dossier, Cheikh Gadiaga a nié ces faits qui lui sont reprochés. «Il n’a d’ailleurs jamais reconnu les faits», assure notre interlocuteur.
«Les enquêteurs de la Dic ont fait des réquisitions, démenties par Me Ciré Clédor Ly»
Pour ceux qui pensent que les faits sont récents, la même source judiciaire précise : «La procédure a commencé depuis bien longtemps. Elle date de plusieurs mois. Mais les enquêteurs n’avaient rien de concret. Ils le laissaient partir et le convoquer à nouveau. Il a subi plusieurs interrogatoires. A son retour du Maroc, le 31 décembre 2019, où il s’était rendu pour se soigner, il a été arrêté sans que cela ne soit nécessaire ou utile. C’était uniquement pour l’humilier.» Poursuivant, l’interlocuteur proche du dossier détaille : «Les enquêteurs de la Dic ont fait des réquisitions pour conclure que Cheikh Gadiaga est propriétaire du site Internet d’information utilisé pour publier les vidéos incriminées. Son avocat a répondu pour dire que ce n’est pas exact. Quelques temps après, Gadiaga a été arrêté…»
Ces faits qui portent à trois, les contentieux judiciaires de Cheikh Gadiaga sont identiques à ceux pour lesquels il a été arrêté dans le passé. Via le site en question, dont il serait le propriétaire, «il attaque des célébrités et envoie des émissaires à ses victimes, dans le but de se remplir les poches». C’est le procédé utilisé dans l’affaire impliquant le promoteur de lutte Gaston Mbengue, qui a compté au nombre de victimes, l’ancien ministre des Finances, Amadou Bâ. Le même mode opératoire était également déroulé dans son premier dossier portant tentative d’extorsion de fonds qui avait pour cible, l’ancienne Première ministre du Sénégal, Aminata Touré. Pour cette affaire qui a vu Cheikh Gadiaga célébrer le nouvel an en détention, la victime est la dame Moumy Kébé, fille du défunt milliardaire sénégalais, El Hadji Ndiouga Kébé. D’autres victimes sont annoncées. Ce qui risque de pousser davantage Cheikh Gadiaga au fond du gouffre.
T. Marie Louise N. CISSE
Publié par
Daouda Mine
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