«Pourquoi nous voulons ramener le visa pour les étrangers»

vendredi 11 octobre 2019 • 382 lectures • 1 commentaires

Politique 4 ans Taille

«Pourquoi nous voulons ramener le visa pour les étrangers»

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IGFM - Le ministre de l'Intérieur, Aly Ngouille Ndiaye, pense que la réciprocité doit être appliquée pour pousser les étrangers à payer un visa pour entrer au Sénégal.  Il explique dans cet entretien ses raisons. 

Vous avez annoncé un projet de retour des visas pour les étrangers, qu’est-ce qui explique cela ?

Cette question a été soulevée et depuis quelque temps, nous travaillons sur certains projets qui ont tous trait au renforcement de la sécurité. Dans le contexte actuel, nous devons savoir qui est chez nous. C’est pourquoi d’ailleurs dans le cadre de la reconnaissance de ceux qui habitent au Sénégal, nous avons repris les cartes d’identité des Sénégalais en mettant en place des cartes d’identité biométriques. Et là, nous devons passer par une autre étape, parce qu’il n’y pas que des Sénégalais sur notre territoire. Nous avons des étrangers qui nous viennent des pays limitrophes, notamment de la Cedeao, mais également des autres pays africains et du monde. Nous avons également besoin d’identifier les étrangers qui vivent ici. C’est la raison pour laquelle nous sommes en train de travailler pour mettre en place un système qui nous permettra d’identifier ces étrangers, avec des cartes d’identité ayant les mêmes formes que les cartes d’identité biométriques qui sont en vigueur au Sénégal et dans beaucoup de pays africains. Et c’est dans ce même ordre d’idée que nous travaillons pour également ramener le système de visa pour les autres pays. C’est vrai que c’est un problème qui était là. On avait lancé ce système et nous sommes revenus dessus. Là, nous allons changer d’approche pour éviter tous les problèmes qui avaient fait que ce système avait été décrié très tôt.

Qu’est-ce qui a changé entre-temps, pour que l’Etat décide de faire revenir les visas ?

Dans tous les pays du monde C’est pour les aspects sécuritaires. Chaque pays veut savoir qui vient chez lui et quand il va partir. Et l’un des premiers moyens de contrôler ceux qui rentrent ici, c’est de pouvoir les canaliser. Cela nous permet d’apprécier le flux, leurs justifications, mais également leurs durées de séjour. Quand un système de visa est là, avec des dates de validité bien précises, quand quelqu’un rentre, on sait quand il doit sortir. Actuellement, on n’a pas de visa. Par exemple, quelqu’un qui entre dans le pays et qui n’a pas de visa, une fois qu’il franchit les portes de l’aéroport, il peut rester à sa guise.

Le visa avait été supprimé suite aux pressions des acteurs du tourisme, aujourd’hui le pays est en train de se projeter pour vendre encore la «destination Sénégal». Est-ce qu’une telle décision ne va pas freiner l’élan ?

Je ne pense pas. Parce que ça dépend de comment l’outil a été conçu. Dans cette nouvelle conception, les gens n’ont pas besoin d’aller systématiquement dans les consulats pour demander leurs visas. Nous voulons travailler sur une solution Web design où n’importe qui peut demander le visa à partir de son téléphone ou de son ordinateur et le recevoir avant d’embarquer. Pour ceux qui n’ont pas fait ces étapes, ils pourront, une fois sur place à l’aéroport, demander le visa.

Pourtant récemment, le ministre du Tourisme avait assuré, sur France 24, qu’il n’était pas question que le Sénégal revienne sur ce visa. N’y a-t-il pas problème au niveau de la communication ?

Je ne pense pas. J’ai dit que nous travaillons pour ramener le visa. Et quand il y a des aspects sécuritaires, ce n’est pas forcément le ministre du Tourisme qui travaille dessus, c’est le ministre de l’Intérieur. Nous n’avons pas encore atteint un stade où nous devons partager avec les autres collègues. Une fois que ce sera fait, ce sera au gouvernement de prendre une décision finale. Moi je dis en tant que ministre chargé de la sécurité, qu’avec tous les problèmes que nous rencontrons, nous devons connaitre les personnes qui sont dans notre pays. Et avec la mise en place de ces cartes, je suis obligé de travailler avec les ministères des Affaires étrangères, car beaucoup de Sénégalais résident aussi à l’extérieur. Aujourd’hui, c’est un projet que nous avons pour des raisons de sécurité, c’est pourquoi je dis que nous travaillons sur ça. Et une fois ce travail fini, nous allons forcément le partager avec le ministère du Tourisme, mais aussi celui des Affaires étrangères.

Le recensement ne va-t-il pas poser problème ?

Non. Nous connaissons les plus fortes concentrations. Nous savons en général où ces populations se situent. Cela va prendre peut-être un peu de temps. Mais avec le dispositif qui sera mis en place, nous y arriverons. Le plus important est de démarrer, car si on ne démarre pas, on ne le saura jamais. En mettant en place ce système, nous saurons, comme tous les pays le font, qui est chez nous. Parce que nous ne le savons pas présentement.

Depuis quelque temps, nous constatons qu’il y a beaucoup d’arrestations de personnes supposées liées à des réseaux terroristes. Qu’est-ce qui fait que les terroristes courent vers le Sénégal ?

Pour le moment, nous sommes à l’abri. Mais il ne faut pas dormir sur nos lauriers. C’est pourquoi nous voulons savoir qui vient chez nous. Nous nous rendons compte qu’il y a aujourd’hui beaucoup de bandits, qui ne sont pas forcément des Sénégalais. Ce système nous permettra de les identifier, avant qu’ils ne franchissent le territoire sénégalais.

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Daouda Mine

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