Tentative d'inhumation d'un "homosexuel" à Touba : Ce qui s'est passé !

IGFM - La structure «Safinatoul Amane», qui assure la police des mœurs dans la cité religieuse de Touba, s’est fermement opposée hier vendredi, à l’inhumation de la dépouille d’un «homosexuel», répondant au nom de Samba Sow dit Alex. Le défunt domicilié à Mbour, est décédé à Dakar. Le convoi sera tout bonnement éconduit de Touba.

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Dans quel cimetière, le défunt Samba Sow dit Alex, sera-t-il inhumé ? La question a tout son sens, au regard de «l’incident», survenu hier, dans la cité religieuse de Touba. Aux environs du crépuscule, des personnes convoyant une dépouille, débarquent à Touba et se dirigent vers les cimetières «Bakhiya» où ils comptaient inhumer leur proche, Samba Sow dit Alex, qui a rendu l’âme à Dakar. Informés, les membres de «Safinatoul Amane», la police des mœurs dans la cité religieuse, débarquent sur les lieux.

Matar Kane, un des responsables de «Safinatoul Amane», qui a personnellement mené cette opposition, s’est confié à L’Obs. «Dès que le convoi a quitté Dakar pour rallier Touba, nous avons été informés que la dépouille d’un certain Samba Sow dit Alex, notoire homosexuel de son vivant, est convoyée pour être inhumée à Touba. C’est vers 11 heures que le responsable de la morgue, membre de l’association religieuse «Moukhadamatoul Khidma», à qui est confiée la responsabilité de la Grande Mosquée de Touba, de la place publique et des cimetières, dont, Bakhiya, m’a joint au téléphone. Il m’a alors informé que leurs collaborateurs à Dakar lui ont appris que la dépouille d’un certain Samba Sow dit Alex est en train d’être acheminée vers Touba, pour y être inhumée. Il précise que le défunt qui résidait à Mbour, mais qui est décédé à Dakar, serait un homosexuel notoire. Quand j’ai reçu l’information, j’ai pris langue avec nos collaborateurs se trouvant à Mbour, pour vérification. Ceux-ci, après recoupement, ont confirmé l’information, précisant que le défunt serait propriétaire de 5 maisons. J’ai alors rallié dare-dare les cimetières de Bakhiya, y attendant l’arrivée de cette délégation. Je précise qu’avant l’inhumation de tout corps, nous procédons à des vérifications et enquêtes sur notamment, sa moralité. Vers 15 heures, le convoi est arrivé. Nous avons vérifié son identité. Son oncle m’a dit qu’il s’appelle Samba Sow et qu’il était accompagné de trois de ses frères et d’un ami. J’ai demandé à savoir s’il n’a pas un pseudonyme, ils m’ont dit qu’ils l’appelaient aussi Pape Sow. J’ai insisté et ils ont lâché le nom Alex, précisant que la plupart d’entre eux sont restés 2 voire 5 ans sans l’avoir vu. Je me suis retiré avec l’oncle qui dirigeait la délégation et lui ai indiqué, preuves à l’appui, que le défunt était un homosexuel.»

«En conséquence de quoi, je lui ai signifié que toutes les autorités religieuses de Touba ont été informées de la situation et qu’ils ne pouvaient l’enterrer dans les cimetières de Bakhiya. Puis, je lui ai restitué les documents afférents à l’inhumation. C’est ainsi que nous les avons éconduits de Touba, en les raccompagnant jusqu’au village de Ngabou, avant de les laisser partir. Auparavant, nous les avons avertis que nous avons des collaborateurs partout, dans la région de Diourbel, mis en alerte pour aviser de leurs moindres faits et gestes. Aux dernières nouvelles, nous avons appris qu’ils sont retournés à Dakar», assure, Matar Kane, responsable de «Safinatoul Amane».