Thiaroye : quitté par son épouse, Arfang Cissé tue son fils de 5 ans et se suicide

IGFM - C'était certainement une situation sans issue. Lâché par son épouse, Arfang Cissé, 30 ans, est allé récupérer leur fils aîné de 5 ans, s'est enfermé avec le gosse, pour lui sectionner les veines, avant de se suicider.

Crime et suicide - Matinée difficile hier, pour les habitants de Thiaroye qui ont assisté au défilé des limiers de la police scientifique et des sapeurs-pompiers, sous le regard vigilant des enquêteurs du commissariat local. Les premiers s'étaient déployés au quartier Hamdallahi 3, pour procéder à des prélèvements sur les lieux du drame, avant de céder la place aux sapeurs-pompiers qui ont acheminé les deux corps sans vie à l'hôpital.

Hier à 18h49mn, lorsque le véhicule des sapeurs-pompiers a quitté le quartier, les populations sous le choc, pouvaient alors afficher leur regret. Regret de n'avoir pu rien faire pour empêcher ce drame qui a emporté deux vies. En effet, le 9 juin dernier, dans la matinée, lorsque Arfang Cissé, dont le ménage battait de l'aile, débarque au domicile de son épouse, pour récupérer son fils aîné, M. Cissé, 5 ans, personne ne se doutait que le bonhomme avait choisi de mettre fin à ses «souffrances». Il ne pouvait supporter cette séparation d'avec son épouse, malgré les médiations de bonnes volontés pour recoller les morceaux. «Des retrouvailles avaient portant été envisagées, après le divorce survenu il y a quelques temps», renseigne Mouhamed Sall, oncle du défunt Arfang. Hélas, la séparation n’avait que trop duré pour Arfang qui a alors choisi la solution extrême : mettre fin à sa vie et emporter également son fils dans la mort. Pour cela, il a choisi de récupérer son enfant, de retourner avec lui à leur domicile familial. Là, loin des regards indiscrets, il s'est isolé avec l'enfant dans une pièce, à l'étage en chantier. Il s'est d'abord «occupé» du gamin en lui section les veines à hauteur des deux poignets. Une fin atroce pour le gosse abandonné dans la salle de bain de ladite pièce, par son père, qui se retire dans une chambre pour se couper les veines, à hauteur des deux poignets, puis de l'avant-bras.

Découverte - Dans le quartier, personne ne se doute du drame qui s'est déroulé à l'étage. Au petit matin du 10 juin 2019, lorsque l'absence d'Arfang Cissé est constatée, l'inquiétude s'installe dans le quartier. La police et la gendarmerie de Thiaroye sont alertées. Des avis de disparitions lancés par les proches, lesquels ignoraient que là-haut à l'étage, Arfang Cissé et son fils, Malick gisaient sur le sol, non loin l'un de l'autre. «La chambre servait à stocker du matériel de construction, voilà pourquoi nous n'avons pas pensé à y aller fouiller», informe Mouhamed Sall. Après deux jours de recherches, une odeur qui s'est répandue peu à peu dans la maison, finit par attirer l'attention des proches d'Arfang. Lorsqu'ils s'intéressent à cette odeur, ils la localisent à l'étage dans la chambre en chantier. Y étant, ils découvrent les deux corps inertes, baignant dans une mare de sang.

Police scientifique - À l'annonce des deux décès hier, malgré la forte odeur, des éléments de la police scientifique se sont déployés sur les lieux du drame qu'ils ont saupoudrés, avant de procéder à des prélèvements d'indices et photographier la disposition des corps. Les populations perchées sur la terrasse des maisons et les badauds regroupés dans la rue, sont loin d'imaginer la boucherie découverte par les limiers. «C'était le choc à la découverte des deux corps. Il y avait beaucoup de sang», souffle un proche du défunt, qui s'est glissé dans la chambre, au moment de l'enlèvement des deux corps. Une bien triste fin pour un enfant et son père, dont on dit qu'ils étaient inséparables : dans la vie comme dans la mort.

ALASSANE HANNE