Touba : Deux frères égorgés, leur père tente de se suicider

IGFM - Le quartier Darou-Rahmane à Touba, a été le théâtre hier, d’une scène d’horreur qui a indigné plus d’un. Deux garçons âgés de 2 et 4 ans, ont été retrouvés égorgés sur leur lit, alors qu’ils dormaient à poing fermés. Anéanti, le père éploré a tenté de se suicider dans les toilettes.

Abominable, cruel, inhumain ! Les qualificatifs n’ont pas manqué pour ce double crime odieux qui indigne toute la cité religieuse de Touba. Au quartier Darou-Rahmane où deux frères ont été égorgés, l’affliction est générale. Une question taraude les esprits : Comment un être humain sensé peut commettre une telle atrocité ? La réponse à cette interrogation et à tant d’autres soulevées, devrait certainement être apportée par la police locale qui a ouvert une enquête. Des témoignages recueillis sur la scène de l’horreur, les deux défunts âgés de 2 et 5 ans, ont été tués chez eux, dans leur chambre, sur leur lit, alors qu’ils dormaient. S. M. M, 4 ans et M. D, 2 ans, respectivement fils de Mame Diarra et de sa coépouse, Momy, ne sont plus.

Les faits

Les faits ont eu lieu hier vendredi, vers 4 heures du matin. Lorsqu’il a été informé de la mauvaise nouvelle, le père des défunts, Bara Touré, cloué au lit depuis plus de 15 jours, par «une mystérieuse maladie», a cru que le ciel lui est tombé sur la tête. «Cela fait deux semaines que je suis malade, j’ai du mal à m’alimenter. Avant-hier (mercredi), lorsque je me suis rendu à l’hôpital, le médecin m’a dit qu’il n’a pu détecter l’origine et les causes de mon mal», confie-t-il, tout essoufflé. Il se reprend et poursuit : «Hier (Ndlr : jeudi dernier), à mon retour du marché, je me suis introduit dans ma chambre et n’en suis plus ressorti. Je souffrais énormément.» Très affecté par la perte cruelle de ses deux fils, le vieil homme peine à tenir un discours cohérent. Passant d’un sujet à un autre, il finit par craquer et fond en larmes.

Abdoulaye Thiam, l’un des premiers à avoir vu les dépouilles : «L’un était allongé de dos, l’autre couché sur le ventre»

Aux côtés du père éploré, se tient Abdoulaye Thiam, voisin et collègue de travail du vieux Touré. Thiam fait partie des rares personnes qui ont vu les deux enfants, baignant dans leur sang. «D’habitude, je vais au boulot vers 3h30mn du matin. Le jour des faits, je suis passé devant la maison de Touré. C’est une fois au marché, qu’un proche m’a annoncé la triste nouvelle. Je suis retourné chez Touré. C’est ainsi que j’ai pu voir les corps sans vie des deux enfants égorgés. Ils étaient couchés sur leur lit, l’un allongé sur le dos, l’autre sur le ventre», confie Abdoulaye Thiam, responsable au marché central au poisson de Touba. Loquace, il précise : «Le sang avait commencé à coaguler au niveau de leur gorge et il semble que c’est le plus petit qui a été égorgé en dernier, parce que son sang continuait à suinter. Aucun membre de leur corps n’a cependant été amputé.»

Alertés, les éléments des sapeurs-pompiers ont acheminé les dépouilles à la morgue de l’hôpital Matlabul Fawzayni de Touba. Selon des sources proches de la famille, deux autres jeunes filles, un peu plus âgées, dormaient aussi dans cette chambre. Plus veinardes, elles ont été épargnées. L’une d’elle soutient avoir aperçu le présumé meurtrier, vider les lieux, en prenant ses jambes à son cou, dès que la lampe a été allumée.

Le père éploré tente de se suicider dans les toilettes

La police de Ndamatou qui a constaté ce double crime, a ouvert une enquête. Les limiers ont entamé leurs investigations par des auditions de membres de la famille éplorée. Le vieux Bara Touré, anéanti par le chagrin, a tenté de se suicider, en se donnant plusieurs coups de couteaux au corps. Il sera sauvé de justesse par des proches qui l’ont retrouvé dans les toilettes, le corps ensanglanté. Pour parer à toute éventualités, la police a quadrillé la maison et tenu à distance réglementaire curieux et autres badauds. Très affecté par ses blessures, le vieux Touré sera acheminé aux urgences de l’hôpital Matlabul Fawzayni, vers 18 heures. Ayant subi une opération chirurgicale au cou, sa vie n’est plus en danger.

SAËR SY