Zuckerberg promet un changement de philosophie chez Facebook

mercredi 11 avril 2018 • 262 lectures • 1 commentaires

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Zuckerberg promet un changement de philosophie chez Facebook

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iGFM-Suite au scandale Cambridge Analytica, le fondateur de Facebook a été auditionné par le Sénat américain, ce mardi, pendant plusieurs heures. Conscient de l'enjeu, le jeune milliardaire s'est montré moins défensif que d'ordinaire.

À Washington depuis plusieurs jours, Mark Zuckerberg à défaut d'être détendu, s'efforce de paraître humble et crédible. Devant la Commission jointe de la justice et de l'énergie et du commerce, le patron de Facebook s'est affiché mardi en complet gris-bleu et cravate bleue clair. Grave face à une armée de photographes et caméras, il a tenté de faire oublier son T-shirt pâle et sa capuche légendaire.

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Pendant de longues heures, 44 sénateurs l'ont bombardé de questions. Assis sur un fauteuil spécialement rembourré et réhaussé, Mark Zuckerberg a tenu tête. Il a joué les pédagogues, sans basculer dans l'arrogance, expliquant comment Facebook s'est trompé et comment le réseau a déjà commencé à corriger ses erreurs, notamment en matière de protection des données de ses usagers, mais aussi en matière de lutte contre les “fake news” et les messages de haine et de violence. Sa prestation honorable mardi a aidé l'action du réseau social à rebondir de 4, 5%. Mercredi un exercice similaire est prévu devant une commission de la Chambre des représentants.

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«Si Facebook ne peut pas résoudre ses problèmes de protection de données privées, nous allons le faire» a résumé d'emblée le sénateur démocrate de Floride, Ben Nelson.


Mark Zuckerberg, conscient de l'enjeu et moins défensif que d'ordinaire, a saisi la balle au bond, expliquant que Facebook «traverse une période de vaste changement philosophique».


«Zuck» ne se présente plus comme le jeune développeur passionné et agressif d'une plateforme devenue indispensable à plus de deux milliards de terriens. Il veut incarner à Washington le patron d'une entreprise qui accepte tout d'un coup d'être “responsables”.


Plus question de prétendre que le réseau n'est responsable que de la technologie de ses plateformes et pas des contenus qu'elles diffusent. «Il est clair que nous n'en n'avons pas fait assez pour éviter que nos outils puissent être utilisés pour faire du mal. Que cela soit en diffusant des «fake news», en permettant l'interférence d'étrangers dans nos élections, en relayant des discours de haine, ou dans notre contrôle des développeurs et de leur usage de données privées. Nous n'avons pas eu une vue suffisamment large de notre responsabilité et c'était une grosse erreur» admet le milliardaire de 33 ans. Et ce dernier de marteler que d'ici la fin de l'année Facebook emploiera «plus de 20.000 personnes à des tâches de sécurité des données et de surveillance des contenus».



Nouvelles règles


Mark Zuckerberg a aussi tenté de limiter la portée de réglementations ou sanctions qui pourraient tomber en réaction aux affaires qui ont révélé à quel point Facebook découvrait sur le tard comment son réseau peut être manipulé. Loin de rejeter les véléités de législation, il a promis par exemple au sénateur Lindsey Graham, républicain de Caroline du sud, de suggérer quelles nouvelles règles pourraient être imposées à tous les acteurs de son secteur. «Une loi pourrait être utile pour expliquer de manière simple et pratique ce que nous avons le droit de faire des données de nos usagers» ose dire le patron de Facebook. Mais il appelle également le législateur à encadrer la manière dont les usagers garderont le contrôle de leurs données. Et comme la nouvelle réglementation européenne en la matière semble convenir à Facebook, cette General Data Protection Regulation (GDPR) pourrait donc inspirer le Congrès?


La nouvelle philosophie de Facebook n'est pas cependant prise avec angélisme par les sénateurs. John Thune, sénateur républicain du Dakota du sud, ne manque pas de souligner: «...les actions que vous prenez pour vous assurer que les tiers n'obtiendront pas de données d'utilisateurs à leur insu, bien que nécessaires, serviront en fait à renforcer la capacité de Facebook à vendre ces données elles-mêmes exclusivement». Une affirmation qui n'est pas démentie par Mark Zuckerberg.


Les élus américains savent très bien, pour l'avoir observé encore ces dernières années dans le domaine de la réglementation bancaire: les nouvelles normes servent souvent à renforcer la position dominante des grandes entreprises d'un secteur, car il est plus facile et relativement moins couteux pour les grandes firmes que pour les petites de s'y soumettre.


Le Figaro



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Daouda Mine

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