Attaque au cocktail molotov d'un bus Tata – 4 personnes arrêtées

Le bluff. C’est la stratégie utilisée par les forces de défense et Sécurité (Fds) pour coincer les incendiaires qui avaient mis le feu au bus « Tata » de la ligne 65, suite à l’arrestation de Ousmane Sonko. Un acte qualifié d’attentat par le ministre de l’Intérieur qui déplorait 7 victimes dont 2 corps sans vie et 5 blessés. Quelques jours après l’attaque meurtrière perpétrée par ces malfaiteurs à l’aide de cocktails Molotov, au quartier «Yarakh», dans l’après-midi du mardi 1er août 2023, l’arrestation des auteurs de l’attaque a été annoncée. Une tactique pour endormir les acteurs de ce crime qui a emporté la vie de Fatoumata Binta Diallo (21 ans) et de sa demi-sœur, Oumou Coultoumy Diallo, (7 ans), originaires de la Guinée. Et la stratégie des forces de l’ordre a marché. Les hommes du colonel Arona Sarr de la Section de Recherches (Sr) de la gendarmerie de Colobane, en charge du dossier, ont profité de ce moment de confiance des mis en cause pour les traquer jusque dans leurs derniers retranchements. Les bons indices menant à leur arrestation suivis par les pandores, quatre (4) personnes sont tombées. Alioune Guèye dit «Diego Maradona», Al Hassan Sow alias «Sonko», Ndiaye Dia, et El hadj Hadj Malick Sy ont été alpagués. Les gendarmes enquêteurs, qui ont commencé les arrestations depuis le jeudi 21 septembre 2023, ont su verrouiller l’information afin d’éviter que les autres membres de la bande ne prennent la fuite. L’Obs, qui a eu écho de cette affaire, a eu la confirmation de leur déferrement, hier vendredi 29 septembre 2023, à la cave du Procureur de la République (Pr), Abdou Karim Diop. Ils sont présentés au maître des poursuites avec huit (8) chefs d’inculpation que sont Association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste, incendie volontaire ayant causé la mort, appel à l’insurrection, atteinte à la Sûreté de l’Etat, mise en danger de la vie d’autrui, participation à un attroupement, provocation directe d’un attroupement et acte de terrorisme. Après une journée à la cave de Dakar, ils ont bénéficié d’un retour de parquet (Rp). 
Perdu par les caméras, le mécanicien Malick Sy balance le vigile, le joueur de «Navétane» et le commerçant
Des quatre (4) qui sont tombés, les trois (3) habitent «Maristes». Malick Sy, mécanicien de fonction, est domicilié à «Hann Soleil». Lors de leur acte meurtrier, ils avaient des cagoules, mais les vidéos de surveillance ont permis de l’identifier. Arrêté le jeudi 21 septembre 2023 à «Keur Massar», Malick Sy, premier à tomber, a balancé les autres. Le vigile, Al Hassan Sow alias «Sonko», a suivi. Il est arrêté dans la nuit du vendredi 22 septembre, à son lieu de travail. Le lendemain, samedi, le commerçant Guèye Dia, marié à deux femmes et propriétaire d’une grande boutique de tissus au marché «Sandaga», tombe. Il est arrêté alors qu’il allait au boulot. Alioune Guèye dit «Diego Maradona», joueur de football «Navétanes», est le dernier à se faire coincer par les gendarmes. C’était dans son quartier, aux « Maristes».
Ils révèlent leur modus operandi 
Selon les premiers éléments de l’enquête, Alioune Guèye alias «Diego Maradona» est revenu sur ce moment de folie. C’est lui qui, a-t-on appris, a arrêté le bus. Les mis en cause ont, rapporte la même source, avoué les faits tout en revenant sur les détails de leur «modus operandi». C’est, retracent-ils, Ndiaye Dia, qui a transporté les cocktails Molotov du jardin des «Maristes» à la station «Elton» de «Yarakh » à bord de sa voiture. Une fois là-bas, Aliou Guèye a pris le relais avec sa moto, accompagné d’El Hadj Malick Sy. Ensuite, ils sont allés à «Arrêt magasin » sur la route de «Yarakh». Sur place, ils sont tous descendus. Aliou Guèye dit avoir arrêté le bus. Leur intention était, aurait-il confié aux pandores, de barrer la route. Mais le chauffeur du bus a refusé d’ouvrir les portes. C’est là qu’il dit avoir, toujours dans ses supposées explications, vu un cocktail lancé au chauffeur. Pour rejeter toute responsabilité, il jure ne pas savoir qui a lancé ledit cocktail.
Ils auraient avoué avoir mis le feu à la station «Total» de «Yarakh», à un camion de Yarakh, aux bus 37 de Maristes et 65 de Yarakh
Quand la voiture a pris feu, Aliou Guèye confie que ses accompagnants ont pris la fuite. Il aurait tenté de sauver les passagers en pinçant la porte pour qu’elle s’ouvre. Mais, il dit avoir pris la fuite. Pourquoi ? Il ne voulait pas, selon lui, être retrouvé sans les autres sur les lieux du crime. Pour ne pas être lynché et endosser, tout seul, cet acte criminel, il a pris la tangente. Les mis en cause auraient, selon la même source proche de l’affaire, avoué avoir aussi mis le feu à la station «Total» de «Yarakh», à un camion de Yarakh et au bus 37 de Maristes. Avec le bus 65, les choses ont dégénéré. Et il y a eu deux (2) morts. Les 2 victimes ont été identifiées par leur famille originaire de la Guinée et domiciliée à la «Rue 29 X Blaise Diagne». L’Observateur révélait que leurs parents s’étaient présentés devant les gendarmes-enquêteurs pour être entendus à titre de simple renseignement. Une autopsie était aussi prévue pour établir le certificat de genre de mort. 
T. Marie Louise N. Cissé