Bougane brûle le «Sénégal 2050» de Diomaye et Sonko : « Un cocktail de réchauffé et de plagiat »

« Après sept mois d'attente, et après avoir maintes fois reporté ce rendez-vous crucial avec le peuple, nous assistons enfin à la présentation de la vision des nouvelles autorités, avec le Premier ministre Ousmane Sonko et Son Excellence le Président de la République. Que dis-je, premier sinistre de la belle République du Sénégal », a ironisé Bougane Guèye. Il a ainsi fustigé le retard pris dans la présentation de ce document, qui devait selon lui tracer une nouvelle direction pour le pays.

Le leader de « Gueum sa Bopp » a poursuivi en qualifiant cette présentation de « campagne électorale déguisée » et a reproché aux autorités d’avoir manqué à leur devoir en esquivant l'Assemblée nationale pour éviter une déclaration de politique générale. Selon lui, la cérémonie de présentation n'était qu'une manœuvre politique dans un des pôles emblématiques du Plan Sénégal Émergent (PSE), visant à tromper l'opinion publique.

Bougane Guèye a également critiqué le recours à des cabinets de consultants pour élaborer cette vision à long terme, en la comparant à des modèles de développement historiques comme celui du Japon. « Une vision politique d’une grande nation ne s'achète pas dans un cabinet de consultance. Le Japon, dont il est fait référence, n’est pas le produit d’un cabinet privé, mais le résultat d’un effort collectif et consensuel de tout un peuple, sous la direction d’hommes vertueux et intègres, animés par des valeurs éthiques et patriotiques », a-t-il affirmé.

En outre, Bougane a souligné ce qu'il considère comme un manque de substance dans le projet présenté. Selon lui, « la vision n’en est pas une, juste une litanie de vœux pieux, sans colonne vertébrale, avec surtout aucun engagement clairement identifié sur les étapes clés ». Il a dénoncé les déclarations vagues qu’il a qualifiées de « YA-KA-FAU-KON », c'est-à-dire des formules telles que « il n’y a qu’à faire ceci » ou « il faut qu’on fasse cela », sans plan concret.

Il a aussi pointé du doigt la Stratégie Nationale 2025-2029 qui prévoit un financement de 18 000 milliards de FCFA, dont 6 000 milliards réservés au secteur privé national. Bougane a critiqué le fait que seulement 10 %, soit 1 800 milliards, sont destinés au secteur primaire (agriculture, élevage et pêche), qui emploie pourtant près de 70 % des Sénégalais, mais ne contribue qu’à 15 % du PIB. « 70 % des Sénégalaises et des Sénégalais vont encore souffrir avec leur vision », a-t-il déploré.

Le 14 octobre restera, selon lui, une date mémorable marquée par ce qu’il décrit comme une « sinistre campagne électorale », teintée d'une vision politique détachée des réalités sénégalaises.