Aly Ngouille Ndiaye: «Rien n’exclut qu’on puisse organiser les Locales en 2020»

mercredi 20 novembre 2019 • 501 lectures • 1 commentaires

Politique 4 ans Taille

Aly Ngouille Ndiaye: «Rien n’exclut qu’on puisse organiser les Locales en 2020»

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iGFM- Venu défendre hier le projet de loi numéro 15/2019 portant report des élections locales prévues le 1er décembre 2019 et prorogation du mandat des conseillers départementaux et municipaux, le ministre de l’Intérieur, Aly Ngouille Ndiaye, a précisé que les Locales pourraient se tenir en 2020.

Les prochaines élections locales peuvent bel et bien se tenir en 2020. C’est la conviction du ministre de l’Intérieur, en charge de l’organisation des élections, Aly Ngouille Ndiaye, qui a fait hier cette précision à l’Assemblée nationale. C’était lors de l’examen du projet de loi numéro 15/2019 portant report des élections locales prévues le 1er décembre 2019 et prorogation du mandat des conseillers départementaux et municipaux. Lequel projet de loi a été adopté, à la majorité, par les députés.

Le ministre Aly Ngouille Ndiaye a voulu porter des précisions par rapport à la date fourchette contenue dans son amendement, disant que les locales vont se tenir au plus tard le 28 mars 2021. Un amendement qui avait suscité moult polémiques et nourri des soupçons sur des calculs politiques que le pouvoir en place serait en train de dérouler, pour mettre toutes les chances de son côté.

«Au plus tard, ça veut dire qu’on peut organiser les élections à tout moment. Rien n’exclut qu’on puisse organiser les prochaines élections locales en 2020», a-t-il fait savoir aux parlementaires, dont certains sont revenus sur cette date fourchette en commission, mais également hier en plénière.

La date des Locales suspendue aux conclusions de l’audit du processus électoral

La date des prochaines élections locales est suspendue aux conclusions de l’audit du processus électoral. Et, la procédure risque de prendre du temps. «Si c’était uniquement auditer le fichier électoral, ce n’est pas compliqué. On peut le faire en un mois voire deux. Mais, c’est tout le processus, c’est-à-dire tous les actes qui ont été posés depuis la refonte du fichier électoral. Ça prend du temps. Donc, on ne peut pas être certain sur la date. Mais, si nous parvenons à démarrer la procédure de sélection en décembre ou en janvier 2020, il est possible, dans le courant de l’année 2020, normalement dans les dix premiers mois, qu’on finisse. Cela dépend de ce qu’on veut faire dans les termes de référence», explique le ministre de l’Intérieur et de la sécurité publique, chargé de l’organisation des élections.

Quid du budget pour l’organisation de ces joutes ? Dans le projet de budget 2020 du ministère de l’Intérieur présenté en commission, on ne tient pas compte de l’organisation des Locales. Mais, pour le ministre Aly Ngouille Ndiaye, cela ne pose pas de problème. Il explique : «Il ne faut pas un grand budget pour organiser les Locales, sauf si on veut jeter tout ce qu’on a fait jusqu’à maintenant. Il faut juste faire des corrections. Le budget pour organiser des Locales ne devrait pas être costaud et à mon avis. Il suffit tout simplement qu’on puise une partie de la réserve de 2020 pour avoir de quoi organiser des élections, si toutefois, nous parvenons à finir tout ce qui est demandé par les politiques et que nous parvenons ensemble à fixer une date. Le ministre des Finances l’a confirmé devant les députés».

Le ministre de l’Intérieur a, par ailleurs, marqué son opposition à la mise sous délégation spéciale des élus départementaux et municipaux. Aly Ngouille Ndiaye : «Le président de la République aurait pu faire une délégation spéciale, d’autres l’ont fait avant lui. Mais, nous avons pensé que proroger était plus démocratique. Parce que si on le faisait, l’opposition pouvait se retrouver avec zéro mairie pendant cette période de délégation spéciale.»

L’opposition parlementaire divisée

Hier, l’opposition parlementaire, connue pour ses positions harmonisées, s’est illustrée dans la division. Elle a eu des positions divergentes par rapport au vote du projet de loi portant sur le report des Locales. Il y a eu deux tendances au niveau du groupe parlementaire «Liberté et Démocratie» où certains députés ont voté pour et d’autres non. Membre dudit groupe, Abdou Aziz Diop a voté la loi.

«Nous voulons tous aller aux élections, nous sommes tous prêts, mais n’imposons pas des délais qui tuent le processus électoral et le consensus national. Je voterai la loi malgré mes doutes sur la date au plus tard choisie», a-t-il déclaré. Mamadou Diop Decroix, aussi, a voté la loi. Précisant son opposition au régime de Macky Sall, le parlementaire a assumé sa décision.

«On n’est pas dans des logiques de deal. La politique est très sérieuse. Nous avons accepté de discuter parce que ce pays-là est au-dessus de nous. L’opposition a dit qu’elle ne va jamais participer à des élections tant qu’on ne change pas les règles. Première exigence, c’est l’audit du fichier sur pièce et sur place. Combien de temps, cela va prendre ? Ce sont les experts qui vont nous le dire parce que nous ne le savons pas», déclare Decroix, soulignant au passage que depuis 1984, les Locales ne sont jamais tenues à date échue.

Aïda Mbodji, député non-inscrit, a également voté la loi. «Je suis une opposante du régime et je ne suis pas dans des deals. J’ai participé volontairement au dialogue politique et je l’assume», a-t-elle déclaré dans son explication de vote pour le report des locales. Ces positions ne sont pas partagées par les autres députés de l’opposition notamment ceux du Parti démocratique sénégalais (Pds) et de Bokk Guis-Guis qui ont voté contre la loi.

SOPHIE BARRO

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Daouda Mine

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