Assassinat de Ghislaine Dupont et Claude Verlon au Mali : « Nous voulons une déclassification complète »

samedi 3 mars 2018 • 259 lectures • 1 commentaires

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Assassinat de Ghislaine Dupont et Claude Verlon au Mali : « Nous voulons une déclassification complète »

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iGFM - (Dakar) - Le juge d'instruction chargé de l'enquête sur le meurtre de nos deux confrères, le 2 novembre 2013 à Kidal, s'est rendu à Bamako en février. Me Christophe Deltombe, ex-avocat de Ghislaine Dupont, et membre de l'association des Amis de Ghislaine Dupont et Claude Verlon, fait le point sur l'enquête pour Jeune Afrique. Interview.

Le juge d’instruction français Jean-Marc Herbaut s’est rendu début février à Bamako pour enquêter sur l’assassinat de Ghislaine Dupont et de Claude Verlon, les deux journalistes de RFI tués le 2 novembre 2013 à Kidal, dans le nord du Mali.

Jeune Afrique : Le juge Jean-Marc Herbaut s’est rendu à Bamako début février. Qu’est-il allé faire au Mali et quels éléments a-t-il glané sur place ?

Me Christophe Deltombe : Il avait dit qu’il voulait rencontrer le juge d’instruction malien pour établir un contact. Il n’y en avait jamais eu avant. Il s’est entretenu avec le procureur de la République du pôle antiterroriste et le juge d’instruction malien en charge du dossier.

Ensemble, les deux juges ont essayé de faire avancer le dossier. Ils se sont notamment concentré sur les fadettes, c’est-à-dire les différents éléments d’analyse des communications téléphoniques passées par les portables ramassés sur le site le jour de l’assassinat. À ma connaissance, il y a sept ou huit appareils concernés. C’était donc une opération importante à faire avancer auprès d’Orange Mali et de Malitel.

Les deux juges devaient aussi auditionner des témoins, mais je n’ai pas plus d’éléments sur ce point pour l’instant. Enfin, le juge Herbaut est rentré du Mali avec un certain nombre de documents, mais ces documents n’ont pas encore été versés au dossier d’instruction.

Vous évoquez des auditions de témoins. Combien sont-ils et qui sont-ils ?

Nous n’avons pas les noms des personnes qui devaient être auditionnées. Nous ne savons pas non plus combien ils sont.

Comment se passe la collaboration entre la justice française et la justice malienne dans cette affaire ?

Elle est bonne. C’est une des raisons du voyages du juge Herbaut à Bamako : coordonner les deux dossiers d’instruction et faire en sorte que tout soit bien harmonisé entre Français et Maliens.
Notre association a formulé une nouvelle demande de déclassification complète

Où en est l’enquête sur l’assassinat de Ghislaine Dupont et Claude Verlon ?

Elle n’avance pas très rapidement. La demande d’expertise de l’ordinateur personnel de Ghislaine Dupont n’a pour l’instant pas abouti. Nous attendons toujours le rapport de l’expert.

Par ailleurs, nous avons formulé des interrogations sur le secret défense dans ce dossier. Nous avons reçu un certain nombre de pièces issues d’une demande de déclassification. Quand nous avons eu ces documents déclassifiées, ils contenaient des pages entières avec une mention barrée en travers « non-déclassifié ».

Je peux comprendre que l’identité de certaines personnes ou que certains éléments soient protégés, mais quand il s’agit de pages entières, j’ai plus de mal à comprendre. Notre association a par conséquent formulé une nouvelle demande de déclassification complète.

Quand il s’est rendu à Ouagadougou, le président français Emmanuel Macron avait annoncé qu’il lèverait le secret défense concernant l’assassinat du président Thomas Sankara. Pourquoi ne pas faire la même chose avec la totalité des pièces concernant l’assassinat de Ghislaine Dupont et Claude Verlon ?

Quels sont les liens entre cet assassinat et le règlement de la rançon des otages français d’Arlit ?

La rançon qui a été versée pour la libération des otages d’Arlit a visiblement été répartie de manière inégalitaire, ou en tout cas contraire aux usages des différentes katibas locales.

Cela a vraisemblablement créé de l’amertume chez certains, et en particuliers chez Abdelkrim Al Targui, aujourd’hui décédé, et manifestement commanditaire de l’enlèvement de Ghislaine et Claude. Nous avons donc encore des interrogations sur les liens possibles entre ces deux affaires.

Selon une enquête du magazine « Envoyé spécial » diffusé sur France 2, l’ordinateur personnel de Ghislaine Dupont a été fouillé à Paris le jour de son décès à Kidal. Que sait-on sur cette fouille d’ordinateur ?

Nous sommes impatients d’avoir le retour de l’expert, qui devrait nous dire pourquoi et par qui cet ordinateur a été fouillé le jour de l’enlèvement de Ghislaine. Il semble que cet ordinateur a aussi été fouillé trois mois plus tôt. Comment cela est-il possible ? Il s’agit d’une anomalie plutôt étonnante… Nous avons donc sollicité une expertise de cet ordinateur, mais celle-ci est longue et prend beaucoup de temps à notre goût.

Auteur : Jeune Afrique
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Daouda Mine

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