Astou Traoré: "Pourquoi je n'ai pas encore pris ma retraite internationale"

mardi 6 novembre 2018 • 380 lectures • 1 commentaires

Sport 5 ans Taille

Astou Traoré:

PUBLICITÉ

iGFM-(Dakar) Meilleure marqueuse de l’histoire de l’Afrobasket avec 751 points, Astou Traoré est une icône du basket sénégalais, africain et mondial. Blessée lors de la Coupe du monde, l’ailière de 37 ans a retrouvé les parquets depuis deux semaines avec son club, Durán Maquinaria Ensino. Dans cet entretien, Astou donne de ses nouvelles, évoque ses objectifs de la saison et les perspectives avec l’équipe nationale.

Vous avez repris la compétition après quelques semaines d’arrêt à cause d’une blessure au genou. Peut-on dire que vous avez retrouvé toutes vos sensations sur le terrain ?

On a joué cinq matches et à cause de ma blessure je n’ai pris part qu’aux deux derniers. Je ne peux pas dire que le genou est complètement guéri, mais il y a une nette amélioration. Et c’est pourquoi le staff médical m’a autorisé à jouer sans trop forcer. Je n’ai joué que 30 minutes sur l’ensemble des deux matches. Le coach me ménage un peu pour éviter une rechute. Je rends grâce à Dieu car je retrouve petit à petit mes sensations sur le terrain. Je prie pour que ça continue afin que je puisse aider mon équipe.

Qu’est-ce qui a motivé votre départ de Girona ?

Je ne voulais pas rester à Girona, même si les dirigeants du club voulaient me retenir. J’ai eu une meilleure offre du côté d’Ensino qui est une équipe promue avec un projet de maintien au niveau de l’élite. Ce qui constitue un nouveau challenge pour moi.

Quels sont les objectifs avec Ensino ?

La saison se passe bien pour le moment. On a joué cinq matches pour 2 victoires et 3 revers. On ne se met pas la pression car la saison est très longue. On peut prendre d’autres points et c’est une équipe qui joue sans pression. L’objectif est d’assurer le maintien vu que le club est promu cette saison. Nous visons aussi les play-offs et la Copa de la Reina (ndlr : Coupe de la Reine). C’est une famille et les gens s’apprécient mutuellement.

Des regrets d’avoir été sorties en 8èmes de finale de la Coupe du monde par l’Espagne ?

Il n’y a pas de regret car l’objectif était d’aller au second tour. Mais, on ne voulait pas s’arrêter en 8èmes de finale, on voulait aller jusqu’en finale. On s’est battues sur le terrain. Il faut noter que les blessures ont un peu freiné l’élan de l’équipe, surtout en 8èmes contre l’Espagne. Je ne vais pas dire que c’est à cause de ça qu’on perdu. C’est difficile de jouer contre le pays organisateur car il y a une forte pression. Ça allait être difficile de battre l’Espagne. Personnellement, je n’ai pas de regret car on a défendu les couleurs du Sénégal. Je regrette juste de n’avoir pas donné le meilleur de moi à cause de ma blessure au genou. J’ai pris le risque de jouer contre l’Espagne pour motiver les jeunes et donner le bon exemple. C’est pourquoi je faisais du vélo à la pause pour rassurer mes coéquipières. On était en 8èmes de finale et c’était un match important. Je ne pensais plus à moi, mais à l’équipe et aux nombreuses attentes du public sénégalais.

Est-ce que vous avez les moyens de reconquérir le titre en 2019 ?

C’est fort possible. On a montré de belles choses durant la Coupe du monde et cela prouve la qualité de l’équipe. Mais, il ne suffit pas de le dire ou de le vouloir, il y a tout un travail à faire. Il faut avoir une bonne préparation, disputer des matches amicaux, éviter les regroupements de dernière minute. Les autres équipes travaillent et elles ont beaucoup progressé. On dit qu’on a gagné un match à Tenerife, mais le Nigeria a atteint les quarts de finale. Cela doit nous ouvrir les yeux et je pense qu’on doit s’y prendre dès maintenant. On doit avoir des matches amicaux de qualité et arrêter de jouer avec les garçons de Bopp ou autres. Ce n’est jamais un bon baromètre car on va croiser des équipes fortes et mieux organisées. Ce sont les matches amicaux qui nous permettront d’avoir une certaine cohésion et d’être prêtes avant les compétitions majeures. Je crois que c’est ce qui nous permettra de reconquérir le titre en 2019. Cependant, on n’a pas eu le temps de discuter de l’Afrobasket 2019. Les championnats ont repris juste après la Coupe du monde. Chaque joueuse est concentrée sur son club et veut faire une bonne saison. Il reste encore du temps avant l’Afrobasket et on pourra toujours en discuter. Mais, on a discuté entre cadres de l’équipe et on souhaiterait que le prochain Afrobasket dames se joue à Dakar.

Certaines personnes font état de problèmes au sein de l’équipe. Qu’en est-il réellement ?

Non, il n’y a jamais eu de problèmes. L’entente, la manière de jouer, l’envie et l’engagement montraient clairement le climat dans le groupe. En tant que capitaine, je n’ai jamais entendu parler de problèmes dans l’équipe. Les filles ont été exemplaires et elles ont affiché une envie de défendre ensemble le maillot national. Je pense que l’équipe nationale est sacrée et je ne verserai jamais dans des disputes futiles. Ce sont mes petites sœurs et c’est mon devoir de les accompagner. Il ne me reste plus beaucoup d’années et je ne peux pas gagner ou avoir ce que je n’ai pas eu auparavant. Les gens cherchent toujours la petite bête et c’est dommage.

Et la retraite internationale, vous y pensez ?

Je réfléchis encore sur cette question qui n’est pas trop claire dans ma tête. Je ne peux pas me prononcer en ce moment, mais je le ferai sous peu. Je suis toujours en convalescence et je pense d’abord à ma guérison. Je peux dire que c’est un peu clair dans ma tête, mais il y a beaucoup de paramètres qui entrent en jeu. C’est un peu difficile, si les gens misent sur toi et on ne peut pas dire non à certaines personnes.

RECORD

Cet article a été ouvert 380 fois.

Publié par

Daouda Mine

editor

1 Commentaires

Je m'appelle

Téléchargez notre application sur iOS et Android

Contactez-nous !

Daouda Mine

Directeur de publication

Service commercial