Casamance : Les émouvantes confidences de trois réfugiés
lundi 1 février 2021 • 2004 lectures • 1 commentaires
Société 3 ans Taille
iGFM (Dakar) En Casamance, les réfugiés qui ont fui leurs terres à cause des exactions des bandes armées ont exprimé leurs désirs farouches et ardents de rentrer chez eux quand l’armée aura fini de nettoyer leurs villages qu’ils ont abandonnés depuis plus de 30 ans.
B. D père de famille : «Ma famille et moi, vivions au début à Saliot. Nous avons été chassés de nos habitations par les rebelles qui organisaient des razzias dans nos villages avant de nous arracher tous nos biens: argent, vivres… Ils nous battaient même parfois. A Saliot, nous avons été bien accueillis. L’édile de la commune Ibou Diallo Sadio ne cesse de nous aider avec ses partenaires. Nous avons fui notre village à cause de l’insécurité grandissante qui régnait et par crainte d'être la cible des bandes armées. Toutes les causes de notre départ sont en vérité et incontestablement liées à ce contexte d’insécurité. Beaucoup de nos parents y ont laissé leur vie, d’autres ont perdu leurs membres supérieurs ou inférieurs»
S.F élève: «J’ai 18 ans et je suis élève dans une école à Djibanar. Mes parents ont décidé de nous faire partir à cause de l’insécurité qui prévalait dans notre village d’origine. Des regrets? Nous en avons eu mes parents, mes frères, mes sœurs et moi parce que nous avons perdu nos champs et nos plantations qui nous faisaient vivre. La vie était belle dans notre village. Nous prions pour que la paix revienne très rapidement en Casamance afin que nous puissions rejoindre nos terres car, nous ne vivons que de l’agriculture et de nos plantations de bananes, d’ananas et de nos plantations d’anacardes. C’est pourquoi, après que nous ayons salué ces actions de l’armée, nous lançons un appel aux autorités sénégalaises afin qu’elles puissent nous aider. Notre seul souci c’est de rentrer chez nous pour y travailler et jouer notre partition dans le développement économique et social de notre pays. Nous y avons notre part aussi»
M. T. veuve : «Nos conditions de vie sont certes difficiles mais force est de reconnaître que depuis que nous avons trouvé refuge à Djibanar et plus exactement dans ce quartier où nous vivons depuis plus de 20 ans, nous avons trouvé des populations hospitalières et accueillantes. C’est la désillusion totale pour mes enfants et moi. Nous ne regrettons pas d’être venus s’installer dans la commune de Djibanar où nous avons retrouvé des populations généreuses. A Saliot, nous risquions la mort mais, ici, j’ai l’impression que nous sommes bien en sécurité. Nous prions pour que la situation s’améliore pour que nous puissions renter chez nous. C'est notre seul amour.»
Propos recueillis par IGFM
Publié par
Mamadou Salif
editor
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