Comment elle a utilisé la prétendue maladie de sa fille pour escroquer sur WhatsApp

mercredi 3 octobre 2018 • 965 lectures • 1 commentaires

Société 5 ans Taille

Comment elle a utilisé la prétendue maladie de sa fille pour escroquer sur WhatsApp

PUBLICITÉ

 

IGFM-Encore une escroquerie via les réseaux sociaux qui a été mise à nu par la police de Yeumbeul. Cette fois, c’est une ancienne étudiante en droit qui a utilisé la maladie imaginaire de sa fille pour abuser de la générosité des membres d’un groupe WhatsApp créé par une juriste de renom, pour lui venir en aide. Démasquée après une plainte transmise à la police de Yeumbeul par le Parquet, Oumou Thiam –c’est le nom de l’étudiante- a été arrêtée et placée en garde à vue. Elle sera déférée au parquet aujourd’hui mardi, pour association de malfaiteurs, escroquerie et usurpation de fonction, informe "L'Observateur". 

Maladies imaginaires : Lorsqu’une juriste connue dans le pays pour son implication dans la Petite Enfance et les Droits humains,  rencontre une ancienne étudiante en droit, on imagine bien que la discussion va porter sur les lois et règlements. Hélas, cette fois, cela n’a pas été le cas. Bien plus capée que l’ancienne étudiante, la juriste a été roulée dans la farine. Elle a été perdue par sa générosité et sa disponibilité à venir en aide aux enfants qui souffrent. Une affaire qui, sans nul doute, va beaucoup marquer notre juriste qui s’est saignée aux quatre veines pendant plusieurs mois, avant de découvrir la supercherie d’Oumou Thiam dite Néné.

L’affaire démarre le 18 août 2018, lorsqu’Oumou Thiam, la trentaine, prise à la gorge par sa débitrice qui lui réclame une dette de 220 000 francs, décide de présenter sa fille de 8 ans comme une malade souffrant d’épilepsie, de constipation chronique et d’une infection à la gorge, pour soutirer de l’argent aux bonnes volontés et solder ainsi sa dette. Pour cela, Oumou qui a fréquenté la Fac de droit jusqu’en deuxième année avant d’abandonner en 1993, a ciblé le quartier résidentiel Hann-Maristes où elle se présente, tous les jours, pendant plusieurs mois, avec sa fille de 8 ans dans les bras, en affichant une mine des mauvais jours. Le 18 août dernier, sans qu’elle ne se doute de rien, M. Mbaye, une juriste de renom, croise l’ancienne étudiante sortant de la pharmacie Raja sise aux Maristes et tenant dans ses mains une ordonnance et un bulletin d’analyse. Emue, la juriste lui offre trois billets de dix mille francs et promet de lui venir en aide pour soigner sa fille. Hélas, M. Mbaye venait de mordre à l’hameçon et ce fut le début d’une vaste escroquerie qui va durer plusieurs semaines. Du Centre de santé de Keur-Massar jusqu’à l’Hôpital de Grand-Yoff en passant par le Centre hospitalier universitaire de Fann, la juriste sera chaque fois sollicitée pour des prétendus soins qui n’ont jamais eu lieu. A chaque fois, elle fait preuve d’une générosité sans faille, sollicite son époux et ses amis, crée un groupe WhatsApp pour réunir de l’argent et permettre ainsi à l’ancienne étudiante de soigner sa fille, C.S, âgée de 8 ans. Hélas, c’est ce que pensait M. Mbaye, loin de s’imaginer que la fille d’Oumou Thiam n’a jamais souffert d’épilepsie ni de constipation chronique et qu’en réalité, l’argent qu’elle remettait à Oumou était destiné à solder une dette.  «Oumou n’a pas manqué d’imagination dans cette affaire. Elle a même réussi à faire venir la juriste et son époux dans la nuit, à Keur-Massar, leur faisant croire que sa fille devait incessamment subir des soins au centre de santé de la localité et qu’elle n’avait pas assez de sous», souffle un limier qui s’est penché sur cette affaire et qui a été impressionné par le culot dont a fait montre l’ex-étudiante. Très inspirée, elle a entraîné dans le coup, sa débitrice qui a accepté de se présenter comme une sage-femme major du service Neurochirurgie ( ?) à l’Hôpital de Fann et dont le rôle consistait à mettre en confiance la juriste pour qu’elle continue de verser de l’argent à Oumou. En effet, M. Mbaye qui pensait bien faire, a réussi à créer un élan de solidarité auprès de ses amis, en créant un groupe WhatsApp pour réunir des fonds envoyés ensuite par le système de transfert d’argent à Oumou Thiam.

Comment la supercherie a été découverte : Un jour, alors qu’elle avait fini de verser de fortes sommes d’argent à Oumou Thiam, M. Mbaye tente de la joindre au téléphone pour lui demander des nouvelles de sa fille. Manque de pot pour Oumou, c’est sa fille qui décroche et répond sur un ton clair à la juriste «Vous êtes malade», lui demande alors M. Mbaye, «Non je ne suis pas malade et ma sœur non plus. Nous ne souffrons de rien. Maman est juste sortie», lui répond la fille. M. Mbaye manque alors de s’évanouir. Elle comprend vite qu’elle a été grugée et qu’elle doit agir pour sauver son honneur, «notamment vis-à-vis des membres du groupe WhatsApp qu’elle avait créé pour venir en aide à Oumou», explique un proche du dossier. Une plainte est ainsi déposée au Parquet et transmise pour enquête, à la police de Yeumbeul. Très perspicace, le commissaire Ibrahima Diouf réussit avec ses hommes à localiser Oumou Thiam, avant de la piéger. Ne se doutant de rien, elle s’est présentée aux policiers habillés en civil qui ont procédé à son arrestation. Devant les enquêteurs, elle a reconnu les faits, sa complice n’a, pour l’heure, pas été localisée.

El H. ALASSANE HANNE

Cet article a été ouvert 965 fois.

Publié par

Daouda Mine

editor

1 Commentaires

Je m'appelle

Téléchargez notre application sur iOS et Android

Contactez-nous !

Daouda Mine

Directeur de publication

Service commercial