Côte d’Ivoire: Laurent Gbagbo perd «son gardien du temple»
dimanche 4 novembre 2018 • 563 lectures • 1 commentaires
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C’est un nouveau coup dur pour le Front populaire ivoirien. Une dizaine de jours après la disparition de l’ex-directeur général du port autonome d’Abidjan, Marcel Gossio, c'est un autre pilier du régime de Laurent Gbagbo qui s’en va. Celui que l’on surnommait « le gardien du temple », Aboudramane Sangaré, était l’historique compagnon de route de Laurent Gbagbo. Une amitié d’un demi-siècle qui a perduré même après la chute et l’incarcération à la Cour pénale internationale (CPI) de l’ancien chef de l’Etat.
Hospitalisé il y a deux semaines à l’Hôtel Dieu d’Abidjan, Aboudramane Sangaré a rendu l’âme à l’âge de 72 ans. Avec cette disparition, le FPI perd l’une de ses figures les plus respectées et le clan Gbagbo un allié de poids qui continuait à mobiliser les militants dans le pays.
Une amitié jusqu'à la mort
Depuis leur rencontre sur les bancs de l'université d'Abidjan en 1970, le discret Aboudramane Sangaré sera toujours resté au côté et parfois dans l'ombre de Laurent Gbagbo. Les deux hommes s'inscrivent en politique dans l'opposition au régime de Félix Houphouët-Boigny, ce qui leur vaudra un premier séjour en prison en 1971.
Docteur en droit, Aboudramane Sangaré participe en 1982 avec Laurent et Simone Gbagbo entre autres, à la fondation dans la clandestinité du futur FPI qui voit véritablement le jour en 1988 et dont il est naturellement un membre fondateur. Si le parti est reconnu en 1990, Sangaré fera de nouveaux séjours en prison en 1994 et 1995 pour s'en être pris au président Henri Konan Bédié.
En 2000, Gbagbo président le nomme ministre des Affaires étrangères, poste qu'il occupe deux ans. Sangaré quitte le gouvernement mais l'amitié avec le couple Gbagbo ne faiblit pas. Il est avec eux, le 11 avril 2011 lors de leur arrestation à Abidjan. Quatrième séjour derrière les barreaux pour Aboudramane Sangaré libéré deux ans plus tard.
Lorsque dans les années qui suivent le FPI implose, Sangaré prend la tête de la ligne « Gbagbo ou rien ». Il prône le boycott de toutes les élections jusqu'au retour au pays de l'ancien président emprisonné à la CPI à La Haye. Le cacique du parti d’opposition, qui estimait que son mentor était l’otage de la CPI, a pris la tête d’une frange dissidente au sein de la formation politique avec, pour principal objectif, la libération de Laurent Gbagbo avant d’envisager toute reconquête du pouvoir. Cette faction jusqu’au-boutiste du FPI ne cesse de s’en prendre à Alassane Ouattara, actuel chef de l’Etat, qu’elle estime autoritaire et antidémocratique.
Publié par
Daouda Mine
editor
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