La Chine fait gagner 85 millions d'emplois à l'Ethiopie

samedi 5 mai 2018 • 242 lectures • 1 commentaires

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La Chine fait gagner 85 millions d'emplois à l'Ethiopie

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iGFM - (Dakar) - En se positionnant en tant qu’eldorado salarial pour les entreprises chinoises obsédées par la réduction de leurs coûts, l’Ethiopie est en train de tirer parti du rééquilibrage de l’économie de l’Empire du milieu. Mais le statut de «nouvelle usine la Chine» que l’ex-royaume d'Abyssinie est en passe d’acquérir est déjà contesté par d’autres challengers africains cherchant à capter une partie de 85 millions d’emplois industriels qui quitteront le pays le plus peuplé de la planète. Un nouveau chapitre de l’histoire de la Chinafrique s’ouvre…

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Le fameux «made in China» sera-t-il bientôt remplacé par le «made in Ethiopia» ? Il est encore tôt pour répondre par l’affirmative à cette question. Mais les experts sont unanimes: l’Ethiopie est en train de se positionner en tant qu’usine low-cost de la Chine et de se faire un nom sur la carte mondiale des délocalisations des industries manufacturières.
De Kombolcha (Nord) à Hawassa (Sud) en passant par Dukem et Bole Lemi (centre), des parcs industriels et des zones économiques spéciales inspirées du modèle chinois fleurissent.

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Quelque 279 entreprises industrielles originaires de l’empire du milieu ont déjà transféré une partie ou la totalité de leurs activités dans ces véritables enclaves industrielles chinoises, et plus de 100 autres entreprises sont en cours d’implantation.


Six grands parcs industriels construits par des entreprises chinoises, et majoritairement financés par l’Exim Bank of China, sont déjà opérationnels. Quelque 279 entreprises industrielles originaires de l’empire du milieu ont déjà transféré une partie ou la totalité de leurs activités dans ces véritables enclaves industrielles chinoises, générant plusieurs dizaines de milliers d’emplois, et plus de 100 autres entreprises sont en cours d’implantation dans le deuxième pays le plus peuplé du continent, selon les données de la commission éthiopienne de l’investissement (EIC).


L’arrivée massive des entreprises chinoises a entraîné dans son sillage des délocalisations de plusieurs grands groupes occidentaux spécialisés dans le textile-habillement comme le géant américain PVH, détenteur des marques Calvin Klein and Tommy Hilfiger, et le groupe suédois de prêt-à-porter Hennes & Mauritz (H&M), mais aussi de grosses pointures opérant dans d’autres activités industrielles comme General Electrics, Dow Chemicals et Unilever.


Les parcs industriels éthiopiens attirent par ailleurs de plus en plus d’entreprises japonaises, indiennes, indonésiennes et turques.


Champion incontesté de la croissance en Afrique


La dynamique d’industrialisation initiée en 2010 à la faveur du plan de croissance et de transformation (Growth and Transformation Plan), lancé par l’ancien Premier ministre, feu Meles Zenawi, est loin de ralentir. Huit nouveaux parcs industriels devraient sortir de terre d’ici 2020 pour permettre au secteur industriel de représenter 20 % du PIB et 50 % du volume des exportations du pays d'ici 2025.


«Le plan de transformation de l’économie éthiopienne prévoit de créer un total de 2 millions d'emplois dans le secteur manufacturier d'ici 2025. Jusqu’ici, notre économie est essentiellement agraire, mais cela va changer rapidement», souligne le directeur de la commission éthiopienne de l’investissement, Belachew Mekuria.


Premier partenaire économique de l’Ethiopie, la Chine est aussi le premier investisseur étranger dans le pays. Outre son rôle de locomotive de l’industrialisation de ce vaste pays d’Afrique de l’Est, la Chine investit massivement dans les secteurs du BTP, des transports et des télécommunications. Ce sont en effet les groupes China rail engineering corporation (CREC) et China civil engineering construction corporation (CCECC) qui ont construit la voie ferrée reliant Addis-Abeba à Djibouti, pour un investissement de 4 milliards de dollars, en partie financée par l’Exim Bank of China. Mise en service en janvier dernier, cette première ligne ferroviaire électrique transfrontalière d'Afrique a permis de réduire la durée du trajet entre la capitale éthiopienne et la ville portuaire de Djibouti à 10 heures au lieu de 48 heures.


La Chine, elle, est en train de réaliser ce que l’Europe et les Etats-Unis ont fait en Asie au cours des dernières décennies : obtenir des coûts de production avantageux pour son industrie.


L’Ethiopie offre aux entreprises manufacturières qui plantent leurs fanions dans ses parcs industriels une ribambelle d’incitations fiscales et d’avantages douaniers. Cela va d’une exonération d’impôt durant cinq ans à une exemption de taxes sur l'importation de biens d'équipement, en passant par la possibilité de bénéficier des avantages du programme AGOA (Africa Growth and Opportunity Act), un régime de préférences commerciales accordé par les États-Unis aux pays d’Afrique subsaharienne. Les coûts énergétiques sont également bas, grâce aux nombreux barrages hydroélectriques dont dispose le pays.


Source : Ecofin






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Daouda Mine

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