Des mosquées mixtes, avec des femmes imams, à l'étude

mardi 8 janvier 2019 • 504 lectures • 1 commentaires

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Des mosquées mixtes, avec des femmes imams, à l'étude

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IGFM- Ces derniers jours, deux associations de musulmans ont annoncé leur volonté de créer, dans la capitale française, des mosquées « progressistes » où hommes et femmes prieraient ensemble, et qui pourraient accueillir des femmes imams.

Des salles de prières mixtes, pas de voile obligatoire, une lecture progressiste de l’islam et surtout un prêche ouvert aux femmes imams. Deux projets de mosquées dites « libérales » ou « progressistes » ont émergé ces derniers jours de la part de deux associations de musulmans qui se sont mis en quête de financements et d’un lieu dans la capitale.

Toutes deux se déclarent insatisfaites de « l’offre cultuelle » des mosquées parisiennes. « Nous ne trouvons plus notre place dans ces lieux et dans les discours des imams complètement désuets et plus en phase avec les valeurs de notre société, du XXIe siècle » confie Kahina Bahloul, doctorante en islamologie à l’Ecole pratique des hautes études.

Une salle de prière ouvert à tous

Avec le professeur de philosophie Faker Korchane, elle porte le projet de mosquée Fatima qui prévoit d’abord que la salle de prière soit ouverte aux hommes comme aux femmes, placés chacun d’un côté mais sur la même ligne. «Aujourd’hui, nous, les femmes, sommes mises à l’écart, souvent reléguées dans une salle à l’extérieur de la mosquée, poursuit Kahina Bahloul. Cela relève d’un manque de considération de la femme, à la limite du mépris : c’est très choquant». Dans le même esprit, le prêche de la mosquée Fatima serait assuré alternativement chaque vendredi par un homme et une femme. Ce serait alors une première en France.

Le second projet de mosquée est défendu par l’association Voix d’un islam éclairé (VIE), créée par Eva Janadin et Anne-Sophie Monsinay, deux jeunes femmes converties prônant « un islam spirituel et progressiste ». Leur projet, baptisé Simorgh (un oiseau de la mythologie perse) imposerait une « mixité totale dans la prière », sans séparation entre hommes et femmes. Ouverte aux non musulmans, la mosquée refuserait les discriminations liées à l’orientation sexuelle ou à la nationalité. Quant aux sermons, ouverts là aussi aux femmes imams, ils se feraient en français, ce qui reste très rare.

« Vivre l’islam d’une autre manière »

« Notre but n’est pas d’imposer une norme à tous, de mettre des femmes imams partout, car il existe encore beaucoup d’oppositions, de blocages psychologiques, reconnaît Eva Janadin. Mais nous voulons offrir cette possibilité pour les musulmans qui y sont prêts car aujourd’hui, il y a une frustration chez ceux qui souhaitent vivre leur islam d’une autre manière ».

En juin 2017, une mosquée « libérale » a ouvert à Berlin sur le même modèle avec à sa tête une femme imam, avocate et militante des droits de l’homme très connue en Allemagne mais qui a dû être placée sous haute protection policière. Sollicitée, la Grande Mosquée de Paris, inaugurée en 1926, ce qui en fait la plus ancienne de France, n’a pas souhaité faire de commentaire sur « ce qui reste pour l’instant des déclarations, des vœux ».

Avec Leparisien.fr

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Daouda Mine

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