Docteur Baïdy Birame Touré sort un livre de 288 pages sur l’aéronautique au Sénégal.

vendredi 25 septembre 2020 • 1978 lectures • 5 commentaires

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Docteur Baïdy Birame Touré sort un livre de 288 pages sur l’aéronautique au Sénégal.

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iGFM - (Dakar) De jeunes cadres sénégalais bien formés, on en trouve de plus en plus dans la diaspora. Parmi ces experts, certains sont dans la technologie de pointe comme l’aéronautique dans des entreprises internationales. On les pêche comme des oiseaux rares.

Parmi ces perles, figure en bonne planque, Docteur Baïdy Touré qui évolue chez Mitsubishi Aerospace. Cet ancien enfant de troupe de vient de publier un livre intitulé: « L’industrie aéronautique: enjeux et opportunités pour le Sénégal ». Il nous explique dans cet entretien son parcours élogieux, comment persévérer pour arriver à ce niveau et les opportunités de l’aéronautique à explorer que pour le hub aéroportuaire du Sénégal soit porteur d’une croissance dans la sous-région ouest africaine et dans le monde.

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Docteur Baïdy Birame Touré, vous êtes ingénieur aérospatial à Mitsubishi Aerospace, une firme japonaise, présentement vous êtes en vacances à Montréal, pouvez-vous, vous présenter davantage ?


Merci Monsieur Mamadou pour cette interview. Je complète pour me présenter rapidement suis sénégalais, ingénieur de conception et je travaille sur les avions, précisément dans la conception des avions que ça soit des avions commerciaux ou bien des avions privés. Je suis formé au pays, ancien enfant de troupe (Prytanée militaire Saint-Louis).C’est ça mon parcours professionnel présentement. J’ai travaillé aussi pour Bombardier (canada), en ce moment je travaille au Japon.


 


Vous êtes spécialiste de l’aviation, ingénieur en aérospatiale est-ce que simplement une persévérance doublée de longues études ou de la technicité tout court ?


 


 Je dirai les deux. C'est de la persévérance, de la technicité c'est des études. Ça prend une spécialisation, un diplôme d’ingénieur si on veut faire de l’ingénierie mais il faut se spécialiser pour devenir ingénieur chef de la conception. Cependant si on veut persévérer, s’impliquer dans de grands à grande envergure ça prend du temps, de longues études.


 


Le Sénégal étant un hub aéroportuaire avez-vous des avis de développement de cette infrastructure ?


À mon avis c’est un atout majeur. Nous savons qu’au Sénégal on a beaucoup à proposer au niveau de l'aéronautique. Avec le nouvel aéroport de Diass, à mon humble avis le Sénégal vient de se doter d’un aéroport à point nommé. D'abord, une performance pour faire de ce pays un hub Aerospace. Ensuite, il faut savoir les exploiter à profit, c’est-à-dire, il faut savoir se positionner par rapport à la concurrence qui est vraiment transversale et rude. Le Sénégal est bien parti en jetant les bases de ce secteur qui a des niches de richesses malgré la féroce concurrence.


En termes de croissance, un expert comme vous que recommandez à l’état et aux acteurs ?


Pour des recommandations, il faut le Sénégal oser. Regarder qu'est-ce qui se fait à l'extérieur parce qu'il ne faut pas qu’on reste cloisonné sur ce domaine mais qu’on benchmark (veille sur les autres) pour faire mieux que ce qui se passe en Afrique de l’Est, ou en Afrique du Nord. C’est-à-dire trouver une flotte d’avions qui répondrait mieux à nos réelles préoccupations. Savoir sur quel segment ou type de courrier se positionner ? Les longs trajets ont leurs avantages et leurs inconvénients. Là, où les compagnies Air France, Air Maroc, sont présentes depuis longtemps, cela ne nous favorise pas assez à mon avis, mais plutôt faire du régional serait une bonne voie d’exploitation, sans lâcher le long courrier dans un futur mieux planifié, cela pourrait marcher comme suggestion.


Le Sénégal compte une constellation d'aéroports régionaux (aéroports secondaires) comment les valoriser ?


Pour pérenniser cette relance, il faut booster le tourisme, l’aviation, et l’économie pourrait passer par la valorisation de ces aéroports secondaires qui sont très importants. Saint-Louis, Ziguinchor sont des aéroports importants qui devraient être mieux exploités pour ce faire il faut des avions commerciaux, une flotte dynamique au sein de la communauté ouest aérienne capable de jouer son rôle véritable aéroportuaire par des échanges réguliers. Ce qui marche moins bien évidemment ce sont le manque de moyens financier et/ou logistique pour en faire une priorité nationale à court, moyen ou long terme. Le Sénégal part du bon pied. L’Aerospace est un pourvoyeur de richesses. Après les moyens, il faut faire la formation les gens en veulent, pour que ces aéroports décollent. C’est possible pour le bien de notre patrie.


Vous êtes dans le triangle Dakar-Tokyo-Montréal, en tant qu’ingénieur Aerospace c'est beaucoup de cultures et une envie dans l'écriture ?


 


Effectivement, oui. C'est un mélange (hein) ! On arrive au moment où on reçoit beaucoup d’expériences, depuis le Sénégal, où je suis natif, en passant par la France où j’ai poursuivi mes études, après mon baccalauréat obtenu au Prytanée Militaire de Saint-Louis, en europe, (France) où, j’ai fait l’école préparatoire, mon doctorat, ensuite j’ai travaillé dans la compagnie Bombardier au Canada, ensuite aux Usa, et maintenant au japon. C’est des influences, un multiculturalisme. Cependant, je suis resté sur mes principes, de sénégalais, de bon fils de Kaolack, de « saloum-saloum ».


Indéniablement, ce bouillonnement nous pousse à vouloir partager, à écrire, pour transmettre des expériences des enseignements à des générations. Une raison pour nous d’écrire notre premier livre de 288 pages.


Dr Baïdy Touré, parlez-nous de ce livre sur l’aéronautique ?


Oui, j’ai écrit récemment ce livre qui se veut une contribution dans ce domaine. Le titre est : « L’industrie aéronautique, enjeux et opportunités pour le Sénégal » paru aux éditions universitaires européennes en juin 2020. Le débat sur l’aéronautique devrait être plus approfondi, au lieu de discuter sur des légèretés. Le bouquin est bien apprécié par des collègues ingénieurs, par des experts par des politiques, des investisseurs qui apprécient l’ouvrage.


Nous essayons à travers cet ouvrage mettre en valeur les clusters aéronautiques du Sénégal et l’espoir est permis. Autrement, nous avons étayé par des vécus et faits que l’aéronautique en Afrique et particulièrement au Sénégal n’est pas un secteur impénétrable, ce qui n’est pas le cas, c’est parce qu’on manque d’informations, de stimulation pour nos élèves et étudiants. Au Canada, où au Japon dès le bas âge les écoliers sont imprégnés dans ces secteurs technologiques de pointe. Il faut que le changement continue dans la voie des curricula éducatifs et de nouveaux paradigmes. Vous savez que le Sénégal était un champion de l’aéronautique avec les St-Exupéry, Jean Mermoz, beaucoup de bons pilotes aviateurs sénégalais, des astronautes, il faut motiver les élèves pour redorer le blason de l’aviation commerciale partie de la France qui s’est développée au Sénégal.


« Redorer le blason de l’aéronautique comme du temps de l’aéropostale ».


Donc, former d’autres aviateurs, d’autres techniciens, d’autres gestionnaires c'est quelque chose qui me tenait à cœur. Le vrai débat est posé dans ce livre car depuis dans les années 1940 le Sénégal était ce porte étendard. C'est pour moi une contribution ce serait bien d'apporter une certaine expérience vécue encore plus poussée de l’aéronautique de la construction (conception) technique ou technologique, l’exploitation, le financement, du dimensionnement de la flotte et des problématiques du secteur au Sénégal. Ce qui devrait être corrigé, maintien des acquis, ou des outils qui aident dans la prise de décision.


 Êtes-vous êtes prêt à porter un projet de renaissance de l’aéronautique au Sénégal ?


 


 (Rire). Je pense que c'est une bonne question. Je dirais que je suis à l’accompagner parce que c'est un projet qui m’intéresse beaucoup, ça prend beaucoup d'énergie et ça demande de moyens et une seule personne ne peut pas gérer cela.


 


A-t-on cherché à te débaucher ou te faire changer de nationalité par exemple (fuite de cerveau).


Vous savez quand on est dans des sphères stratégiques ces occasions ne manquent pas. Pour moi, mon pays (le Sénégal) m’a tant donné je lui reste reconnaissant. Des compagnons, autres collègues du monde ont fait des choix moi que j'ai eu à travailler avec plusieurs compagnies de construction ou d’exploitation mais je garde ma nationalité étant le seul noir souvent, j’ai gardé mes valeurs, cette volonté de préserver partout où j’ai occupé de hautes responsabilités. Cette rigueur adossée à la foi est dans mon ADN. Je pense que c'est important surtout dans les domaines de pointe. Que l’on soit ingénieur, journaliste, gestionnaire un bon travail nécessite des efforts soutenus, une rigueur pour l’atteinte des objectifs que l’on se fixe.


Ingénieur dans une firme aéronautique internationale handicap ou avantage, comment vous conciliez attentes professionnelles et vie de famille ?


Travailler avec dans ces structures internationales, comme Bombardier, Airbus, Mitsubishi Aerospace, implique des charges de travail, des objectifs à atteindre.  Comme vous le posez, ça demande beaucoup beaucoup de temps. Maintenant tout dépend de plusieurs facteurs, de l’environnement professionnel, de la famille, pour apprécier les avantages ou les contraintes en termes de handicap.  Pour moi c’est mon métier, un plaisir de servir et je me donne gaiement dans un équilibre. Certes, la fonction d’ingénieur de conception qui travaille sur les projets qui sont parfois prenants, peut être diversement appréciée. J’essaie d’être sur les deux registres mais ce n’est pas facile.


On fait des semaines de 50 heures à 55 heures, c’est une des raisons qui fait que ma famille basée au Canada ne s’est déplacée au Japon. Ce n'est pas évident mais on a choisi ce métier, derrière il y a forcément le prix à payer, mais on essaie quand même de gérer ça en alliant vie professionnelle et responsabilité familiale.


Dans un contexte d'inondations ou de catastrophe naturelle (fortes pluies au Sénégal) quand vous prenez les nouvelles du pays que ressentez-vous en citoyen ?


 


Ohlala, dans ce contexte là c'est vraiment la fibre citoyenne qui prédomine avec un pincement au cœur. Je regarde ce qui se passe au pays les inondations sont préoccupantes. Cela me rappelle mon quartier à Dakar, il y a vraiment un problème d’assainissement dans des quartiers.


Je pense qu'il y a beaucoup à faire, parce que nous sommes en 2020, c'est inconcevable que les problèmes de 1999-2000 perdurent encore, avoir ces difficultés dans nos municipalités, il faut qu’on performe, qu’on agisse pour bouter des dysfonctionnements aussi bien dans l’assainissement dans la gestion foncière, dans l’éducation, dans la santé, car le Sénégal a un standing et nous devons le préserver.


Dr Baïdy Touré, quel est votre mot pour boucler cette interview ?


Je vous remercie Mamadou aicha Ndiaye pour cet entretien qui m’a permis de faire comprendre les tenants de mon livre sur l’aéronautique : « enjeux et opportunités pour le Sénégal » une contribution pour un déclic de mise à jour dans cette dynamique de hub aéronautique commercial pour reprendre les propos du Président Macky Sall.


 


Entretien réalisé par : Mamadou Aicha Ndiaye

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Publié par

Harouna Fall

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