Drame de Yeumbeul : le cri du cœur des mères des enfants mutilés

iGFM - (Dakar) - C'est dans les colonnes du journal L'Observateur que les dames Awa Biaye, mère de K. Sané, 4 ans et Touty Bodian, mère de C. Ciss, 3 ans ont affiché leur indignation et leurs préoccupations actuelles. Selon la première citée (elle est la mère de K. Sané, dont le pénis a été complètement amputé), qui dit avoir vécu une folle journée, le 19 avril 2018, c’est alors qu’elle était au marché de Thiaroye pour faire ses courses que son téléphone a sonné. Au bout du fil, une voix tremblante la supplie de rentrer : «Il est arrivé quelque chose à votre fils, venez vite», lui dit son interlocuteur.

La suite, Awa Biaye l’a racontée à L’Observateur : «J’ai immédiatement affrété un taxi-charrette et je suis rentrée. Mon enfant, K. Sané, dont le pénis a été complètement amputé, était déjà évacué à l’Hôpital de Pikine, d’où il a été acheminé à l’Hôpital Général de Grand-Yoff. Quand je l’ai retrouvé sur son lit d’hôpital, j’ai longuement pleuré. Les médecins lui ont posé deux sondes au bas-ventre pour lui permettre de pisser. L’individu lui a coupé tout le pénis. C’est cruel et je vous assure que si je mets la main sur cet homme, il n’ira pas en prison, c’est moi qui irai à sa place, car je n’hésiterais pas un seul instant à le tuer.»

Touty Bodian, mère de C. Ciss, 3 ans reste elle, préoccupée par les charges liées aux soins des enfants mutilés. «Nous sommes toutes les deux des laveuses de linge. Nos maris ne sont pas mieux lotis. Entre le loyer, la nourriture et la scolarité des enfants, il faut reconnaître que nos faibles revenus ne nous permettent pas de prendre en charge les frais médicaux de nos deux garçons. Nous craignons  beaucoup pour nos deux enfants qui, en plus de devoir supporter ces mutilations toute leur vie, vont être secoués psychologiquement. Cet individu ne mesure pas le tort incommensurable qu’il a fait à nos fils…», a t-elle déclarée dans les colonnes de L'Observateur.

IGFM
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