En Afrique, la fête de la Tabaski est marquée par la crise

mardi 21 août 2018 • 323 lectures • 1 commentaires

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En Afrique, la fête de la Tabaski est marquée par la crise

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iGFM-(Dakar) Beaucoup de pays d'Afrique célèbrent, ce mardi 21 août, la fête musulmane de la Tabaski. Mais dans certains pays, comme le Mali, le Tchad ou encore le Congo-Brazzaville, les célébrations et leurs préparatifs souffrent cette année de la crise. En Egypte, elle est marquée par la nouvelle interdiction d'égorger les moutons dans les rues, une tradition au Caire.

Mali : des moutons plus rares et plus chers à Bamako

A Bamako, les animaux, bergers et sacs d'herbe pour nourrir le bétail ont envahi les rues et les boulevards. Lundi, les derniers acheteurs se pressaient pour acquérir leur mouton de Tabaski. Bénéfices pour certains mais surtout dépenses pour d'autres, les moutons sont moins nombreux et plus chers que l'année passée.

« Compte tenu de la conjoncture, les salaires sont bas et ceux qui font le business ont du mal à vendre sur le marché ».

Tchad : ambiance morose sur le marché de Karkandjier

En plein cœur de N'Djamena, au marché de Karkandjier, l'ambiance n'est pas encore à la fête. Les populations sont moins nombreuses à aller chercher leurs bêtes par rapport aux années précédentes. La crise économique qui frappe le pays depuis la chute des prix du cours du pétrole a réduit le budget des familles pour les festivités.

« Je n'ai vendu que trente moutons. A la mi-journée l'année dernière, j'avais vendu au moins une centaine de bêtes. Les clients n'ont pas d'argent. Ils négocient beaucoup les prix. »

Congo-Brazzaville : la crise affecte le commerce du mouton

La crise qui sévit dans ce pays qui compte un peu plus de 800 000 musulmans touche aussi les festivités de la Tabaski. Les vendeurs affirment avoir baissé le prix du mouton tandis que les acheteurs le trouvent plutôt exorbitant.

« Les prix sont descendus, le mouton est moins cher par rapport à l'année passée à cause de la crise. Il y en a qui coûtent 90 000 francs CFA ; puis il y a le gros à partir de 110 000 et 120 000 francs CFA. Ça dépend seulement de la capacité. »

Burkina Faso : année difficile pour les couturiers de Ouagadougou

Contrairement aux dernières années, les couturiers de la capitale burkinabè affirment n'avoir pas de bonnes affaires. Certes, les clients viennent mais ils peinent à payer pour la confection de leurs tenues.

« Cette année, c’est un peu dur car il y a beaucoup de gens qui se plaignent de moyens. Quand on leur donne le prix, ils se plaignent et me demandent de le diminuer, ce qui fait que vraiment, moi aussi, cela me pénalise un peu. »

Côte d'Ivoire : broderies, retouches et finitions à Treichville

Au quartier des couturiers et des bordeurs à Treichville, commune d'Abidjan, en Côte d'Ivoire, chaque année, au moment de la Tabaski, les musulmans du pays se précipitent pour acheter le mouton et aussi se faire coudre la plus belle tenue pour cette grande fête musulmane.

« Pour la Tabaski, on a beaucoup de travail. Les bazins, les dentelles, les pagnes. Quand je regarde la personne, je sais déjà quel genre de modèle peut aller avec la personne. »

Sénégal : une fête qui se décline sur internet et par téléphone

Pour les croyants, la Tabaski est l'occasion de se retrouver en famille et d'échanger directement. Mais aussi par l'intermédiaire des téléphones et des réseaux sociaux.

« Dès le début de la journée, les réseaux sociaux sont envahis de photos. On montre ses habits tout neufs, son mouton. Il faut être à la page. Des hashtags sont créés sur Twitter... »

Mauritanie : quitter la capitale pour se retrouver en famille

Cette année comme par le passé, Nouakchott se vide d’une grande partie de ses habitants qui préfèrent aller fêter en famille, à l’intérieur du pays. Depuis trois jours, les gares routières sont prises d’assaut. Personne ne veut rater les retrouvailles familiales.

« C'est un grand jour pour les musulmans. En ce jour, nous dépensons beaucoup d'argent pour répondre aux exigences du sacrifice. Là, je quitte mon travail à Nouakchott pour partager l'évènement en famille et dans mon village natal. »

Egypte : les traditionnels égorgements de rue de moutons interdits

Cette année, le gouverneur du Caire a décidé d'interdire l'égorgement des moutons ou des veaux de l’Aïd al-Adha dans les rues comme cela s'est toujours fait dans la capitale égyptienne. Les contrevenants risquent une amende de 250 euros. Une mesure qui divise les Cairotes, notamment les conservateurs qui estiment que cela porte atteinte à la tradition ancestrale qui veut que l'égorgement ait lieu devant le domicile de celui qui fait le sacrifice.

« Sous la pression de l'opinion, des provinces ont tenté d'interdire cette coutume. Peine perdue du fait de la conviction qu'il s'agissait d'une tradition religieuse. Mais les choses pourraient changer: les autorités islamiques comme la mosquée d’al-Azhar et le grand mufti ont fini par édicter des fatwas selon lesquelles les égorgements de rue étaient contraires à l'islam car ils portaient atteinte à la santé publique. »

Algérie : les autorités mettent l'accent sur les mesures d'hygiène

Dans la matinée, ce 21 août, les médias algériens ont diffusé les images du Premier ministre Ahmed Ouyahia et d'autres hauts-responsables qui sont allés prier à la Grande Mosquée d'Alger à l'occasion de l'Aïd. De nombreux commerces sont fermés dans la capitale et beaucoup d'habitants ont quitté la ville pour aller passer ces deux jours de fête dans leur famille. Cette année, les autorités algériennes veulent aussi mettre l'accent sur les mesures d'hygiène alors qu'entre 3 millions et 4 millions d'animaux sont sacrifiés pour l'Aïd dans le pays.

« Dans toute la ville d'Alger, des affiches ont été placardées pour sensibiliser les Algériens au kyste hydatique. Si certaines bêtes sont malades, la consommation des abats peut être dangereuse. »

 RFI

 
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Daouda Mine

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