(Entretien exclusif) ABDALLAH ACHIAI, CHEF PERSONNEL DE MACKY: «Le jour où on m’a proposé de cuisiner pour le  Président…»

jeudi 12 mars 2020 • 988 lectures • 1 commentaires

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(Entretien exclusif) ABDALLAH ACHIAI, CHEF PERSONNEL DE MACKY: «Le jour où on m’a proposé de cuisiner pour le  Président…»

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IGFM - Rien ne lui présageait pourtant un tel avenir. Mais, à force d’avoir suivi sa passion, le chef Abdallah Achiai a atterri au palais présidentiel du Sénégal où il est désormais chef des cuisines. Marocain d’origine, le chef cuisinier a, aujourd’hui, la très délicate responsabilité de dresser la table du chef de l’Etat et de ravir les papilles de ses invités les plus distingués. Dans cet entretien accordé à iGFM, il nous raconte son histoire, son quotidien palpitant à la cuisine présidentielle et comment il s’acquitte de sa lourde tâche de cuisiner pour des présidents étrangers et leurs délégations. Interview…



Chef Abdallah Achiai parlez-nous de votre parcours…

J’ai effectué mes études primaires, puis secondaires au Maroc. Mais, à une année du Bac, j’avais un ami qui habitait à côté de nous, qui avait fait un centre de formation en hôtellerie. Quand je le voyais, on discutait. Et j’ai été attiré par ce qu’il me disait sur la cuisine, les salades, les desserts, les glaces etc. En ce moment, je n’étais pas très motivé dans mes études. J’ai réussi la 6ème année et je devais aller faire le bac. Mais j’ai décidé d’aller au centre de formation hôtelière.

Comment se sont passées ces études en hôtellerie ? 

J’ai fait deux ans au centre de formation hôtelière de Casablanca. J’ai fait «Option Cuisine» et j’ai obtenu mon diplôme. J’étais parmi les 5 premiers du centre. Ce qui m’a offert le privilège d’intégrer l’école hôtelière d’El Jadida. Car celle-ci n’était ouverte qu’à ceux qui ont le niveau Bac. J’y ai fait deux années de formation pour obtenir mon diplôme de technicien hôtelier. Au centre de formation, j’avais obtenu le CAP, le diplôme de qualification professionnelle.

Comment a démarré l’aventure du palais ?



L’aventure du palais a démarré en 2014. Il y avait un Directeur qui travaillait au King Fahd. Comme vous le savez, la famille présidentielle va souvent là-bas. Donc ils ont rencontré le Directeur marocain avec qui j’ai travaillé au Sheraton de Casablanca. Le président voulait un chef marocain qui peut faire de la cuisine marocaine et de la cuisine internationale. Le Directeur m’a appelé tout de suite et m’en a fait la proposition. Et j’ai donné mon accord.

Et ça se passe comment à la présidence ?

Alhamdoulilah, ça se passe très bien. Ce n’est pas facile de travailler au palais, mais Alhamdoulilah on gère. Il faut être professionnel, qualifié, avoir un grand savoir-faire pour gérer les journées difficiles. Mais Dieu merci ça se passe très bien.

Je suppose que le travail doit y être très exigeant de même que les normes d’hygiène, de sécurité …

La cuisine c’est l’hygiène, éviter les accidents de cuisine, travailler proprement, l’entourage doit être propre. La marchandise doit être propre et de bonne qualité, transportée dans les meilleures conditions. Par exemple, le poulet, la viande, le poisson doivent être transportés dans des chambres froides. Les légumes doivent être de bonne qualité ainsi que les fruits. Nous y veillons au quotidien. Quand on dit chef, c’est surtout en rapport aux tâches qu’il exécute au quotidien. Il est dedans et engagé toute la journée. 

Vous avez dû servir beaucoup de chefs d’Etat. Comment ça se passe avec eux ?

Vous savez, dans ce métier on a la chance, Dieu merci, de rencontrer beaucoup de personnalités, des Présidents, des rois etc. Avant de venir au Sénégal, au Sheraton on a accueilli beaucoup de présidents, des délégations venues de la Chine, de l’Arabie Saoudite, de la France, de la Russie des Usa etc. Ici aussi nous avons reçu des présidents que j’ai eu l’honneur de servir et j’en suis très content.

 Quel président vous a le plus marqué ?



 Vous savez on a un travail très délicat. Je ne peux pas dire celui qui m’a marqué. Je me dis qu’à chaque fois que je travaille, je dois chercher l’excellence, faire du bon travail et que les invités soient très contents. C’est cela mon devoir.

Quels genres de plats faites-vous le plus le plus souvent à la présidence ?

A la présidence nous faisons des plats sénégalais. Des plats internationaux aussi. Bref nous faisons le tour du monde gastronomique de la cuisine.

Quand un président étranger doit venir manger au palais, comment cela se passe ? Vous envoie-t-on une liste pour vous notifier ses préférences et ce qu’il ne mange pas ?

Chaque président, ou chacun de nous, a des choses qu’il mange et d’autres qu’il ne mange pas. Soit il est sensible aux oignons ou aux œufs, il ne mange pas des fruits de mer. Donc à chaque fois qu’on reçoit un président, à travers le protocole, on a à l’avance ce qu’il mange, ce qu’il ne mange. Et nous, nous veillons à ce que les instructions de notre invité soient scrupuleusement respectées pour qu’il soit bien servi, pour qu’il n’y ait pas d’incident.

Propos recueillis par Youssouf SANE

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Daouda Mine

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