Euro 2020 : les bons et mauvais choix de Deschamps

mardi 29 juin 2021 • 524 lectures • 1 commentaires

Sport 2 ans Taille

Euro 2020 : les bons et mauvais choix de Deschamps

PUBLICITÉ

iGFM (Dakar) Apres l'élimination des Bleus par la Suisse, dès les huitièmes de finale de l'Euro 2020, les critiques s’abattent sur Didier Deschamps. Si certains choix du sélectionneur ont payé, d'autres posent question.

Trois ans après le titre de champion du monde décroché en Russie, Didier Deschamps a connu son véritable premier échec à la tête de l’équipe de France dès les huitièmes de finale de l’Euro 2021. Dans l’œil du cyclone après l’élimination des Bleus contre la Suisse ce lundi (3-3, 5 tab à 4), le sélectionneur tricolore a balayé d’un revers de la main les rumeurs de départ. Mais au-delà de l’émotion dictée par la défaite, le technicien n’a pas particulièrement convaincu pendant le tournoi continental et plusieurs de ses décisions ont fini par coûter cher.
Le retour de Benzema, la seule réussite
Après six ans d’attente, Karim Benzema a signé un retour convaincant sous le maillot de l’équipe de France. Auteur d’un doublé face au Portugal, il a récidivé face à la Suisse et a bien failli être le héros des supporters tricolores. Mais l’élimination des Bleus va forcément s’accompagner de questions sur les conditions de sa présence à l’Euro 2021. Indiscutable d’un point de vue sportif, son retour a probablement été trop tardif. Mal préparé.
L’attaque tricolore n’a eu que deux matchs amicaux avant l'Euro 2021 pour tester son trio et la relation technique entre Karim Benzema et Antoine Griezmann en a pâti. Validé par Didier Deschamps, le comeback du buteur madrilène aura également contribué à mettre Olivier Giroud en difficulté, y compris dans ses échanges avec ses coéquipiers. L’imbroglio avec Mbappé pendant la préparation est venu le confirmer.
Le choix des hommes interroge nécessairement mais la tactique employée par Didier Deschamps pendant cet Euro 2021 n’a pas été des plus efficaces. Malgré des joueurs de talent, l’équipe de France n’a pas été dominatrice. Jamais. Contre l’Allemagne, les Bleus ont souffert. Contre la Hongrie, les Bleus ont souffert. Contre le Portugal, les Bleus ont souffert. Contre la Suisse… les Bleus ont pris la porte.
A vouloir parfois laisser le ballon à ses adversaires, la France s’est mise en danger dans des matchs où ne devait pas trembler. Pire, l’attaque tricolore a manqué d’efficacité. Mais si certains ont regretté la tactique pas assez ambitieuse du sélectionneur, d’autres regretteront l’équilibre défensif qui avait offert le titre au Mondial. En cédant parfois à la partie joueuse de la France, Didier Deschamps a perdu ce qui faisait la force de son équipe: la solidité. Exit le 4-2-3-1 avec un milieu récupérateur en ailier gauche. Place au 4-3-3 avec un Antoine Griezmann perdu sur un côté. Puis un 4-2-3-1 avec un Tolisso peu à l'aise à droite, et enfin une défense à trois face à la Suisse qui a fait pschitt. Un match qui illustre les tâtonnements tactiques de Deschamps avec d'incessants changements de système et des joueurs pas forcément à leurs postes.
Une constante même dans cet Euro 2021 avec des éléments avec peu de repères sur des postes inhabituels au gré des matchs comme Tolisso en milieu-ailier droit, Koundé en latéral droit, Rabiot en latéral gauche puis en piston gauche, Kimpembe en latéral gauche, Pavard en piston droit ou encore encore Varane en axial droit dans une défense à trois quand l'axe semble mieux lui convenir dans ce système.
Lenglet pas au niveau de l’Euro
Derrière la charnière Varane-Kimpembe, Clément Lenglet ressemblait à un troisième choix intéressant pour le groupe tricolore. Titulaire à Barcelone, doté d’un bon état d’esprit et bien intégré au sein de l’équipe, le défenseur de 26 ans aurait même pu prétendre à mieux… sur le papier. Dans les faits, le central n’aurait probablement pas dû jouer contre la Suisse, ni même peut-être figurer dans la liste des 26.
A l’image du Barça, le joueur blaugrana a connu un exercice 2020-2021 des plus compliqués et l’a terminé usé physiquement et surtout mentalement. Eliminé par le PSG en Ligue des champions, devancé par l’Atlético en Liga, Clément Lenglet n’a eu qu’une maigre Coupe du Roi à se mettre sous la dent et a laissé beaucoup de forces sur le pré avec 48 apparitions toutes compétitions confondues. Aligné d’entrée face à la Nati, le défenseur disputait ses premières minutes… depuis le 16 mai. Le coup tenté par Didier Deschamps en l’alignant après un mois et demi sans jouer n’aura pas été payant, l'ancien Nancéien étant nettement battu sur le premier but de Seferovic.
Une gestion des temps de jeu à revoir
Après une saison perturbée par le coronavirus, l’élimination des Bleus par la Nati aura au moins le mérite d’envoyer tous les joueurs en vacances plus tôt que prévu. L’état physique des joueurs, voilà peut-être le plus gros raté de Didier Deschamps lors de cet Euro 2021. Rincés physiquement et visiblement usés par de trop nombreux matchs, plusieurs cadres de l’équipe de France n’ont pas eu leur rendement habituel.
Vainqueur de la Ligue des champions et présenté comme un Ballon d’or en puissance, N’Golo Kanté a paru un ton en-dessous pendant le tournoi. Pourtant Didier Deschamps ne lui a pas accordé la moindre minute de repos. Problème, le groupe tricolore ne disposait pas de joueurs en forme capable de le suppléer.
Sélectionné pour l’Euro malgré une deuxième partie de saison quasi blanche avec le Bayern, Corentin Tolisso a manqué de jus. Tout juste revenu de blessure après un pépin physique, Thomas Lemar n’a joué que quatre minutes… après la blessure d’Ousmane Dembélé contre la Hongrie.
Lucas Hernandez est arrivé avec un souci récurrent à un genou et les Bleus ont dû bricoler avec la blessure de Lucas Digne. En fin de compte, seules les blessures ou les gros coups de mous physiques ont dicté la rotation et les remplacements en cours de match. Certains regretteront probablement de ne pas avoir vu Wissam Ben Yedder voire Léo Dubois, dans un rôle de piston droit face à la Suisse, bénéficier d’un peu de temps de jeu. Marcus Thuram, percutant lors de son entrée en jeu en 8e, n'a joué qu'à la suite de la blessure de Coman et Olivier Giroud n'a été appelé sur la pelouse lundi qu'après la demande de Karim Benzema de sortir, lui qui était rincé après une prestation aboutie. Si le groupe avait fait la force des Bleus en 2018, cette élimination contre la Suisse s’apparente à la faillite du collectif Un collectif justement que Deschamps n'a cette fois pas su construire.

PUBLICITÉ

Cet article a été ouvert 524 fois.

Publié par

Mamadou Salif

editor

1 Commentaires

Je m'appelle

Téléchargez notre application sur iOS et Android

Contactez-nous !

Daouda Mine

Directeur de publication

Service commercial