Issa Diop raconte le mythe du Mahdi

vendredi 5 avril 2019 • 846 lectures • 1 commentaires

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Issa Diop raconte le mythe du Mahdi

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iGFM - (Dakar) Limamou Thiaw (1843-1909) était un pêcheur et agriculteur Lébou de Yoff. Le récit fondateur veut qu’en 1883, alors qu’une comète passe dans le ciel, il lance son appel : il se déclare l’envoyé de Dieu, le Mahdi. On lui prête cet appel : « Adjibo dahiya laye ya marsaral ins wal djin ini raasouloulahi ileykoum », qui signifie : « Venez à l’appel de Dieu, vous, hommes et djinns, je suis l’envoyé de Dieu. L’arabe blanc s’est noirci ».




Limamou Thiaw, à  40 ans, l’âge de la prophétie suivant certaines traditions musulmanes. Il se rebaptise " Laye " : une déformation d’Allah en wolof.




Aussitôt, une partie de l’entourage du prophète Lébou redoute une possession et pratique des rites exorcistes à son sujet. Son oncle lui-même est pris à parti est prié d’aller soigner la folie de son neveu.

Limamou Thiaw, devenu Seydina Limamou Laye, participe de cette « révolution du jihad » qui a traversé et transformé l’Afrique de l’Ouest au XIXe siècle et dont les confréries ont été des acteurs essentiels. Laye prône aujourd'hui, le retour à un islam rigoureux. Il combat le culte des génies et autres dieux protecteurs au sein de la société Lébou. Malgré les violentes oppositions qu’il affronte, son enseignement connaît un évident succès à travers les miracles et guérisons qui lui sont attribués. La combinaison de ces facteurs, autant des prédications que des guérisons, lui vaut de gagner rapidement de nombreux disciples au sein de la société Lébou.


Dès 1887, les autorités coloniales françaises s’inquiètent de ce phénomène qui est Le Mahdi. Le pouvoir colonial craint que ses prédications ne provoquent des désordres aux portes de la capitale coloniale. Seydina Limamou Laye Al Mahdi est isolé sur l’île de Gorée où il est assigné trois mois à résidence. À son retour, il se réinstalle à Yoff où il reprend ses prédications. Sur la fin de sa vie, il est devenu aveugle ne perd rien de son énergie religieuse. Il meurt en 1909. Son mausolée est bâti à Yoff Layène, face à la mer. On ne conserve de lui aucun portrait, malgré plusieurs tentatives auxquelles il s’est toujours refusé.




Marieme Sall

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Daouda Mine

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