Journée de la langue maternelle : des internautes partagent leur expérience

vendredi 21 février 2020 • 599 lectures • 1 commentaires

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Journée de la langue maternelle : des internautes partagent leur expérience

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iGFM - (Dakar) - Les diversités culturelles et linguistiques sont une richesse pour l'humanité. Elles sont célébrées par le monde entier, sous l'impulsion de l'Unesco, ce 21 février, journée internationale des langues maternelles.

Mais dans nos vies de tous les jours, nos langues maternelles ont-elles vraiment de l'importance et à quel point nous sont-elles utiles?

La question se pose d'autant plus qu'en Afrique, un continent où le français, l'anglais et l'arabe sont, très souvent, utilisés comme langues officielles ou langues des affaires. Sur le continent l'apprentissage des langues étrangères et cela, dès l'école maternelle, est à la mode depuis quelques années, dans plusieurs pays.

Chacun, son expérience !

Nous avons demandé de partager avec nous votre expérience. Est-ce que la maîtrise de votre langue maternelle vous a déjà sorti d'une situation compliquée ou vous a aidé ? Ou bien le manque de maîtrise de votre langue maternelle, vous a-t-il bloqué dans certains aspects de votre vie ?

Voici donc ce que plusieurs d'entre vous avez répondu.

Abdoul Sall: "Ma langue maternelle pulaar me sert de levier dans l'exercice de mes fonctions d'enseignant. J'en fait recours ... pour mieux étayer mes propos dans des situations d'apprentissage de la langue française".

M'malabwe IshingyalaSéverin : "J'aime beaucoup ma langue maternelle. Le Kimbembe m'a beaucoup servi quand j'étais arrivé en Tanzanie 2002 à kalalangabwe. Je ne savais pas où j'allais passer la nuit" mais dès que "j'avais crié mana'wa, les vieux qui étaient aux alentours sont venus me voir parce qu'ils ont entendu" que nous parlions la même langue.

Comlan Bernard Houelete: "Ma langue maternelle m'a sauvé un jour. C'était un mardi, j'étais allé à une banque de la place pour retirer de l'argent. Au niveau du guichet, la caissière m'avait dit qu'elle ne pourra pas me servir à cause du problème de compte. Alors, j'avais parlé à mon frère dans ma langue maternelle (sahoué - Bénin). La caissière qui avait écouté, m'avait appelé en me demandant certaines choses dans ma langue maternelle. Après quelques minutes, elle m'avait envoyé chez le responsable de l'agence et j'avais été servi. "

Ouattara Aboubacar : "Un jour, lors d'une mission dans mon équipe, il y avait des anomalies dans les fiches, [des anomalies] que moi je ne voyais pas, alors celui qui parlait la même langue maternelle que moi voulait m'expliquer [ce qui n'allait pas] mais je n'ai pas pu décoder le message et en fin de compte, je me suis fait avoir".

"Aujourd'hui mes enfants parlent ma langue maternelle, c'est une fierté pour moi"

Boaventura Mawete : "Je ne maîtrise pas ma langue maternelle car nos parents ne nous l'ont pas appris, et aujourd'hui je souffre beaucoup... quand je me rends dans ma province particulièrement dans mon village, ça me semble difficile de pouvoir communiquer".

Ebenezer Mombili : "J'ai la honte de ne pas connaître ma langue [maternelle]. Quand je vois mes amis en train de parler leurs langues, je les envie".

L'usage des mots d'autres langues dans les langues africaines est un couteau à double tranchant, selon Pr. Fary Silate Ka


Le président de l'Académie sénégalaise des langues nationales, Pr Fary Silate Ka, ne fait pas de distinction entre un patois ou un dialecte et une langue.

Oui, les langues africaines sont des langues à part entière, dit-il en répondant aux questions de Rose-Marie Bouboutou pour la BBC:

" Même les dialectes sont des langues. Une langue est une langue. Une langue est simplement un instrument de communication" déclare-t-il, en ajoutant cependant " toutes les langues se valent et elles sont d'égale dignité".

"Les emprunts conceptuels ou terminologiques, ça c'est naturel parce que les langues s'entre-empruntent des termes selon les contacts, selon les processus historiques et ça c'est valable pour toutes les langues du monde".

Mais il explique qu'une langue qui n'est pas écrite peut devenir un 'créole' si elle emprunte trop. La menace, selon lui, est en milieu urbain mais celui-ci est minoritaire.

Les langues africaines sont-elles menacées ?


Dans le processus général de la communication internationale, certaines langues vont mourir nécessairement, fait savoir le président de l'Académie sénégalaise des langues nationales.

"Elles sont menacées parce qu'elles sont de moins en moins parlées et il y a de moins en moins ce que l'on appelle la transmission intergénérationnelle".

Mais les langues africaines ont actuellement le vent en poupe, note le Pr. Fary Silate Ka :

"On n'a jamais vu les langues africaines autant dans les classes, dans l'alphabétisation, dans l'éducation, dans le cyberespace... mais pas pour toutes les langues africaines. Les gens écrivent des livres, des manuels scolaires etc. et sont fiers, surtout ils n'ont plus le complexe de parler leur langue".

Il y a combien de langues africaines ?

L'estimation du nombre de langues africaines est très complexe. Les ethnologues de l'Unesco estiment qu'il y a quelques 6.000 langues dans le monde et le tiers en Afrique, soit 2000 langues.

Mais le Pr. Fary Silate Ka note que les estimations de cette agence de l'Unesco sont "légères parce que parfois on appelle langue des dialectes d'une même langue".

"En réalité ce que l'on appelle langues africaines sont souvent des dialectes d'une même langue. Peut-être les 2.000 langues africaines seraient divisées par sept ou par dix ce qui nous amènerait à 200", conclut-il.

Auteur : Bbc

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Publié par

Daouda Mine

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