La Sûreté urbaine aux trousses de l’agresseur du Professeur Seydi

mardi 28 juillet 2020 • 590 lectures • 1 commentaires

Société 3 ans Taille

La Sûreté urbaine aux trousses de l’agresseur du Professeur Seydi

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IGFM - La sûreté urbaine a ouvert une enquête pour retrouver la personne qui a essayé d'attenter à la vie du professeur Moussa Seydi, chef du service des maladies infectieuses du Chnu de Fann à Dakar et président du Comité scientifique Covid-19 du ministère de la Santé, responsable de la prise en charge des malades atteints par le Coronavirus.

Malgré son temps minuté, le Professeur Moussa Seydi, responsable de la prise en charge hospitalière des patients atteints de la Covid-19, a tenu à assister, hier dimanche, à l’inhumation d’un ami. C’est vers les coups de 17 heures que le Professeur Seydi a débarqué aux cimetières de Bakhiya de Yoff en tenue traditionnelle pour se fondre dans la masse venue accompagner le défunt à sa dernière demeure. Et après la mise en terre de son défunt ami, le Professeur Seydi regagne tranquillement sa voiture garée dans le parking des cimetières.

Mais, dès qu’il s’est engouffré dedans, un individu à bord d’un scooter, s’immobilise devant son véhicule et tape bruyamment sa portière droite en lui faisant un signe de la main, confient des sources présentes sur les lieux. Le Professeur Seydi qui avait déjà mis sa voiture en marche, baisse la vitre du véhicule pour parler avec l’homme qui vient de l’interpeller. «Bonsoir Monsieur», dit-il. «Bonsoir», répond le Professeur. «Vous êtes bien le Professeur Seydi ?», lui demande-t-il. «Effectivement, je suis bien le Professeur Moussa Seydi», confirme-t-il à son interlocuteur. Après avoir obtenu des réponses satisfaisantes, l’homme au scooter commence à dérouler les raisons pour lesquelles, il tenait à lui parler.

«Mais Professeur, pourquoi l’Etat du Sénégal avait pris la décision d’interdire le rapatriement des corps des Sénégalais décédés de la Covid-19 à l’étranger ? Cette décision ne reposait sur rien. Parce qu’il n’y avait aucun argument scientifique valable», dit-il, la voix grave, au Professeur Seydi. Puis il enchaîne sans laisser le temps au Professeur de répondre à sa première question. «Cette décision était mauvaise et je fais partie des victimes des dégâts collatéraux de cette mesure. Et vous, en tant que Professeur, pourquoi vous n’aviez pas donné des arguments scientifiques pour convaincre l’Etat de ne pas prendre cette mesure».

Le Professeur qui s’était déjà engouffré dans sa voiture laisse tourner son moteur pour donner des réponses à son interlocuteur. «Oui Monsieur, vous savez l’Etat du Sénégal avait pris cette mesure parce que nous n’avions pas encore toutes les réponses liées au virus. Et par mesure de précaution, l’Etat avait pris la décision d’interdire le rapatriement des corps des personnes décédées de la Covid-19 à l’étranger. Mais les décisions ont changé avec l’évolution de la maladie et des résultats scientifiques que nous avons obtenus. Ce qui nous a permis d’autoriser le rapatriement des corps des victimes du Coronavirus», tente-t-il d’expliquer à son interlocuteur.

Des explications qui sont tombées dans l’oreille d’un sourd. Puisqu’il a coupé même le Professeur avant de l’injurier. «Vous êtes un lâche, vous êtes un criminel. Ensuite, vous ne dites pas la vérité aux Sénégalais en disant que vous avez soigné des malades. Alors que vous n’avez soigné personne. Vous êtes en train de cacher des morts», balance-t-il. Surpris par la réaction de l’homme, le Professeur Seydi est resté bouche bée. Selon les mêmes sources de L’Observateur, «s’il n’y avait pas autant de monde aux cimetières, l’agresseur allait s’en prendre physiquement au professeur. Tellement il était agité.»

Gardant sa sérénité, Pr Seydi se tourne vers la personne qui était en compagnie de son agresseur sur le scooter. «Mon cher, il faut raisonner votre ami. Dites-lui de se calmer», conseille-t-il au camarade de son agresseur, selon toujours nos sources témoins de l’incident. Mais ce dernier n’a pas dit un seul mot. Et l’homme au scooter d’enchaîner les injures contre le Professeur. «Je m’appelle Monsieur…Je suis ingénieur et je viens de la France, vous êtes un lâche, un criminel, vous cachez des morts, vous n’avez soigné personne…», lance-t-il encore au Professeur avec un air menaçant.

Le Professeur qui était affecté par les propos blessants du conducteur de scooter se fraye un chemin pour partir. Mais, c’était sans compter avec la détermination de son agresseur du jour. Car, il le poursuit à bord de son scooter en continuant de l’injurier. Et c’est de justesse que le Professeur a échappé à un accident de voiture en voulant éviter le scooter et ses occupants.

C’est ainsi qu’il a pris son téléphone portable pour relever le numéro de la plaque d’immatriculation du scooter de l’insulteur. Et en regagnant l’hôpital, le Professeur Seydi qui craint pour sa sécurité, saisit le ministre de l’Intérieur, Aly Ngouille Ndiaye, pour lui raconter sa mésaventure.

Aly Ngouille Ndiaye sur les traces de l’agresseur  

Le premier policier du Sénégal qui a été informé des faits qui se sont passés au parking des cimetières de Yoff par le Professeur Moussa Seydi, a saisi ses hommes pour traquer l’auteur des propos injurieux à l’encontre du Chef du service des maladies infectieuses de l’hôpital Fann. Aly Ngouille Ndiaye qui a les photos du scooter et de la plaque d’immatriculation a ordonné une chasse à l’homme au scooter.

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Publié par

Daouda Mine

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