« L’Afrique, l’ultime frontière »

jeudi 17 janvier 2019 • 428 lectures • 1 commentaires

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« L’Afrique, l’ultime frontière »

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iGFM - (Dakar) "L’Afrique est souvent considérée, en termes d’activités commerciales, comme l’ultime frontière à repousser" indique M.  Suhail Al Banna, Directeur Général de la Région Afrique et Moyen Orient de DP Word dans une contribution envoyée ce jeudi à IGFM.

L’Afrique est souvent considérée, en termes d’activités commerciales, comme l’ultime frontière à repousser. Le continent africain est un marché particulièrement intéressant, et ce, pour différentes raisons. Sa population, jeune et croissante, aspire à des améliorations de la qualité de vie, entraînant un accroissement de la demande pour des biens et des services, comparable à ce qui se voit dans les pays développés.

Selon les Nations unies, l’Afrique est le continent le plus jeune du monde : les moins de 25 ans constituent plus de 60 % de sa population. Voyant ces jeunes gens se lancer à présent sur le marché du travail, les différents États de la région concentrent leurs efforts sur l’industrialisation, qui n’est possible qu’en présence d’une logistique concurrentielle.

En outre, la géographie du continent joue un rôle dans les possibilités offertes. De nombreux marchés africains sont enclavés. Pour exemple, 16 pays n’ont pas accès à des ports maritimes. Cela signifie que les réseaux de transport multimodal, les solutions de commerce numérique, les dépôts de conteneurs à l’intérieur des terres ainsi que le développement des voies navigables intrarégionales sont essentiels pour relier les marchés au sein même du continent.

Toutefois, le manque de développement de l’infrastructure constitue un véritable défi. Selon la Banque africaine de développement (BAD), l’Afrique a perdu, en raison d’une infrastructure inadéquate, un total de 25 % en termes de croissance attendue ces deux dernières décennies. Ce manque à gagner nuit au commerce et a une influence sur les coûts. Finalement, l’importation coûte moins cher que la production locale !

Le succès économique auquel le continent africain aspire est intrinsèquement lié au développement généralisé de l’infrastructure et de la finance.

Pour pouvoir financer ces projets, les investisseurs adoptent généralement deux approches différentes sur les marchés africains. La première consiste à investir sur une période de temps relativement restreinte, par exemple en visant des capitaux actifs qui permettent de générer des revenus ou d’accumuler des capitaux à la sortie.

Ces investissements passifs sont habituellement effectués par des gestionnaires d’actifs. Et alors que ceux-ci fournissent des capitaux pour le développement local et offrent des rendements aux investisseurs, nous pensons, à DP World, que le co-investissement, les capitaux « patients » et la participation plus directe constituent de meilleurs moyens de créer de la valeur.

Nous privilégions une approche proactive en nouant des partenariats avec les autorités locales afin de créer et de gérer des projets qui renforcent les activités commerciales et l’économie.

Ce que nous avons entrepris ici à Dakar, où DP World est chargé, depuis 2007, de gérer et de développer les activités du terminal à conteneurs le plus fréquenté du Sénégal, illustre bien cette approche. Une récente analyse d’impact a montré une augmentation de 135 % des importations et exportations du port de Dakar entre 2007 et 2018.

La modernisation des opérations a triplé l’efficacité du port, qui, grâce à la création de 4 900 emplois, soutient désormais 31 000 Sénégalais et leurs familles. Le Sénégal illustre ainsi parfaitement combien l’implication du secteur privé peut bénéficier à une économie.

Ce pays sert de porte sur l’Afrique et est parfaitement situé pour pouvoir alimenter le commerce intrarégional entre les pays africains.

C’est pour cette même raison que DP World s’est lancée sur le marché malien. Au Mali, 80 % des importations sont acheminées via le port de Dakar. Nos investissements permettront d’accélérer le transfert des marchandises depuis et vers le Mali, et ce, à un moindre coût. Par ailleurs, ils faciliteront également le développement d’une plate-forme logistique très pointue, destinée à simplifier les transactions commerciales entre les citoyens maliens et les investisseurs étrangers.

Ce que nous sommes en train de développer au Mali peut être à présent observé au Rwanda. Pourquoi avoir choisi ce pays ? Le Rwanda constitue un foyer d’innovation, qui ne porte pas sans raison le surnom de « Singapour africain ».

DP World aide le pays à développer son expertise en matière logistique afin d’améliorer les exportations nationales et internationales. Notre organisation a accepté de signer une concession afin de développer et de gérer les nouveaux centre logistique et zone franche de Kigali. Le Rwanda est enclavé et dépend de ses voisins, pays de transit, pour ses activités commerciales. Ce projet fera baisser les coûts et fournira des solutions commerciales afin de faciliter les activités et de mener celles-ci de manière plus intelligente.

Actuellement, le coût du transport d’un conteneur depuis Shanghai, en Chine, aux points de passage portuaires sur la côte est africaine près de Kigali se situe entre 500 et 1 000 USD. Le coût du transfert du même conteneur de ces ports à Kigali peut atteindre 4000 USD. C’est à ce titre que pour contribuer à la recherche de solutions, nous offrons un service de réacheminement dédié afin de réduire les coûts de transport et mettons en place un guichet unique, permettant le dédouanement, le groupage, le dégroupage et le stockage dans le parc logistique devant desservir non seulement le Rwanda mais toute la région.

La liste des secteurs en Afrique à haut potentiel pouvant intéresser les investisseurs du secteur privé est longue et variée.

Le développement de l’infrastructure est un secteur clé qui peut bénéficier aux populations locales tout en offrant des rendements à long terme. La BAD estime que l’Afrique a besoin de 130 à 170 milliards de dollars par an pour combler le fossé en termes d’infrastructure. Les capitaux d’investissement pour l’infrastructure sont disponibles et permettront de compenser cette différence au niveau du développement des routes, du rail et des ports afin de libérer le marché dans la région.

A notre avis les marchés africains sont parmi ceux qui offrent les plus forts potentiels de croissance et de développement durables. L'Ethiopie, par exemple, est un pays où le PIB a enregistré une croissance à deux chiffres au cours des dix dernières années.Le Sénégal est un autre bon exemple d’un pays qui utilise son potentiel et va dans la bonne direction avec le Plan Emergent Sénégal du gouvernement. Le plan prévoit de nombreux investissements internationaux pour développer des secteurs profitables au pays, tels que le pétrole et le gaz, la logistique et le développement des infrastructures, et promeut fortement le développement du commerce intra-africain.

Si vous interrogez des investisseurs en leur demandant ce qu’ils pensent des opportunités en Afrique, il y a de grandes chances qu’ils évoquent tout d’abord les risques politiques, la corruption et d’autres difficultés. Cette perception noircit le tableau. Les marchés africains ne sont certes pas les plus simples à aborder dans le monde, mais l’Afrique fait avant tout face à un problème de perception. La situation sur le terrain peut étonnamment s’avérer bien différente – et dans le sens favorable du terme.

À propos de l’auteur :

 

Suhail Al Banna, CEO & MD – Moyen-Orient et Afrique

Suhail Al Banna est directeur général et administrateur pour le Moyen-Orient et l’Afrique au sein de DP World. Il possède une expérience de plus de dix ans dans l’industrie portuaire et s’est spécialisé dans les technologies de l’information ainsi que dans l’exploitation des opportunités qu’offrent les derniers développements technologiques en termes de gestion et de contrôle efficaces des ports et terminaux maritimes.

Il bénéficie également d’une grande expérience internationale et est membre du conseil d’administration de la société Asian Terminals Inc. (basée aux Philippines) et de la société DP World Dakar (basée au Sénégal) ainsi que président du conseil d’administration de la société Tejari Solutions, spécialisée dans l’approvisionnement au niveau de l’e-commerce. Suhail Al Banna est diplômé de l’université d’État de San Diego et a également participé à des programmes de gestion exécutive au sein de la Kellogg Business School et de la Harvard Business School. »

 

 

 

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Daouda Mine

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