Les habitants d'une ville d'Espagne veulent perdre 100.000 kilos

jeudi 27 septembre 2018 • 624 lectures • 1 commentaires

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Les habitants d'une ville d'Espagne veulent perdre 100.000 kilos

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IGFM- 4000 des 40.000 habitants que compte la ville de Narón, en Galice, ont décidé d'adhérer à ce programme de santé public, basé sur une meilleure alimentation et plus d'activité physique.

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Les habitants de Narón en Espagne se sont lancés un défi de taille: perdre 100.000 kilos en deux ans. 9000 personnes sont en surpoids sur les 40.000 que compte cette ville de Galice située sur la côte Atlantique. 3000 autres souffrent d'obésité, explique le Docteur Carlos Pineiro, médecin généraliste et l'un des principaux initiateurs de ce programme de santé publique.

Lancé en janvier dernier, il n'a pas seulement pour objectif de faire perdre des kilos aux habitants mais surtout de changer leur mode de vie. Ils sont 4000 à avoir adhéré à cet ambitieux projet dans lequel, même la maire, Marian Ferreiro, s'est engagée. Avec ses conseillers municipaux, ils se sont pesés, serrés sur une bascule géante.

Au programme, régime personnalisé et marche à pied. «Dans une Espagne où on dit que tout se mange dans le cochon, du bout de la queue au bout du nez, les premiers aliments que j'ai éliminés de mon alimentation sont les tripes, la poitrine de porc et la charcuterie...», énumère, comme à regret, Conrado Vilela Villamar, 65 ans, ancien conducteur de grues et l'un des marcheurs quotidiens à Narón. Carlos Pineiro abonde: "Au XXIe siècle, les gens oublient qu'ils sont conçus pour marcher." Le médecin espère surtout que les habitants adopteront «un style de vie sain pour freiner les maladies chroniques». Âgé de 63 ans, il est d'autant plus impliqué dans la prévention des maladies cardio-vasculaires qu'il a lui-même failli mourir d'un infarctus il y a 18 ans.

Plus d'activité physique

Souvent, le docteur troque donc sa blouse pour le survêtement. On le trouve alors dans un parc arboré en train de diriger les échauffements d'une douzaine de randonneurs. Parmi eux, Maria Teresa Rodriguez. «Je marche avec des copines dont une femme de plus de 80 ans qui s'accroche à mon bras», se réjouit cette femme au foyer de 55 ans. Debout sur la balance du centre de santé, elle constate, rayonnante: «En mars, je pesais 82 kilos, maintenant 70!». Ses journées comprennent une heure et demie de marche ou de gymnastique, sans compter la danse du vendredi depuis qu'elle n'a «plus mal aux jambes».

Et tout le monde participe à l'effort collectif. 18 restaurants de la ville proposent désormais des plats moins riches, en promouvant un régime non pas méditerranéen mais atlantique, privilégiant les produits de l'océan. Comme Diego Platas, 37 ans, dans son établissement «El Refugio»: «Je remplace le sel par des algues, des infusions de poissons ou une simple moule déshydratée, et le beurre par de l'huile d'olive».

Renommée pour ses plats gastronomiques et souvent pantagruéliques, la Galice est la région d'Espagne ayant le plus fort taux de personnes en surpoids, selon une étude de la Société espagnole de cardiologie. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a récemment averti les Européens que l'augmentation de l'espérance de vie pourrait s'inverser sous l'effet du surpoids d'une proportion croissante de la population. En Espagne, les médias ont ainsi consacré de nombreux reportages près de Valence à un malade de 34 ans qui pèserait... 385 kilos.

Sensibiliser les enfants

Pour conjurer le sort, le docteur Pineiro place beaucoup d'espoir dans les enfants, moins difficiles à convaincre que les adultes. Ils sont sensibilisés au sein d'un établissement scolaire pilote, le centre Jorge Juan. A la récréation, «on sort marcher sur la promenade maritime» avec les élèves, témoigne Maria Jose Cazorla, une enseignante de 55 ans qui s'est délestée de 14 kilos en un an.

Les 224 élèves ont la possibilité de faire une heure d'activité physique par jour et les récalcitrants peuvent se jucher sur un vélo d'appartement pour l'activité «Je pédale en lisant». Dans l'établissement, on peut lire le slogan: «Deviens accro aux fruits» qui sont distribués dans la matinée. Mais «on ne parle jamais de poids directement» aux enfants, «ce serait stigmatisant», glisse le Dr Pineiro.

Avec le Figaro.fr

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Publié par

Daouda Mine

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