Louis Phillipe Sagna - «L’adjudant Sow m’a regardé et a remué la tête. Là, j’ai compris qu’il y avait un problème»,

 

iGFM - (Dakar) Le chef de l’Etat était samedi dernier, au chevet des rescapés du crash de l’hélicoptère «MIL MI17_1E» de l’Armée sénégalaise, qui s’est abimé mercredi dernier, à Missirah, causant 8 morts et 12 blessés. Occasion saisie par les rescapés pour revenir sur l’instant du crash.

C’est vers 11 heures, samedi dernier, que le président de la République, Macky Sall, s’est rendu à l’hôpital Principal de Dakar, pour rendre visite aux blessés, rescapés du crash de l’hélicoptère «MIL MI17_1E», immatriculé «6W-HTA», qui s’est abimé mercredi dernier, aux larges de Missirah (région de Fatick). Le bilan à ce jour, fait état de 8 morts et 12 blessés, dont notre confrère, Louis Philippe Sagna de la Rts. Victime d’une fracture de la jambe, le journaliste de la Rts revient de loin et semblait retrouver sa bonne mine. Allongé sur son lit d’hospitalisation, il a reçu avec le sourire, le chef de l’État et sa suite, composée essentiellement de hauts cadres des forces de défense et de sécurité.

Louis Philipe Sagna s’est épanché sur l’instant du crash et les secours diligentés pour les sauver. «Cet hélicoptère, j’ai voyagé à plusieurs reprises, à son bord. Le crash est arrivé brusquement et pourtant, nous avions voyagé tranquillement.» Après 30 minutes de vol, le journaliste précise qu’ils (les passagers) n’ont senti rien d’anormal et une fois sur le point d’impact, il indique que l’hélicoptère s’est mis à balloter et après une rotation, le crash est survenu. La minute d’avant, alors que l’appareil était comme entré dans une zone de turbulence, le journaliste de la Rts confie avoir vu l’adjudant Sow qui écoutait la conversation des pilotes (appels de détresse), secouer la tête. «L’adjudant Sow m’a regardé et a remué la tête. Là, j’ai compris qu’il y avait un problème», indique Louis Philippe Sagna. Après le crash, le journaliste qui était conscient, dit avoir constaté que son téléphone n’avait pas de réseau et lorsqu’enfin le réseau s’est affiché à l’écran, «je me suis dit : ça y est, on est sauvés. J’ai tout de suite pensé à joindre le Chef d’état major général des armées (Cemga), pour l’organisation des secours. J’ai eu au bout du fil, un nommé Kissima. Par la suite, un capitaine de l’Armée de l’air, Kana Ndiaye, m’a joint au téléphone et m’a assuré que le commandant Corréa arrivait sur les lieux du crash avec des éléments des forces spéciales. Mais subitement, le Malien (Madou Diarra) est arrivé seul. C’est lui qui m’a porté sur son dos pour me sortir des décombres. Nous étions cinq rescapés et il nous a dit : Calmez vous, je vais vous aider. Il a allumé sa torche. J’étais carrément dans l’eau, j’avais ma jambe foutue, quand je l’ai observée de près, je vu qu’elle flottait. J’avais joint au téléphone le professeur Charles Diémé qui a eu à m’opérer, lui ai expliqué ma situation et demandé la conduite à tenir, car j’avais utilisé ma cravate pour faire un garrot. Il m’a assuré que si je ne saignais pas, ce n’était pas la peine», a expliqué le journaliste Louis Philippe Sagna.

Auparavant, un autre rescapé s’était confié à la délégation conduite par le chef de l’État, en ces termes : «Je voudrais rendre un hommage mérité aux militaires (pilotes) qui ont perdu la vie. Ils ont fait de leur mieux pour redresser l’hélicoptère, mais n’y sont pas parvenus. Remercier aussi les pêcheurs de Missirah pour leur vigilance et leur organisation rapide qui ont permis de réduire les dégâts.»

Au terme de sa visite, le chef de l’État a livré ses impressions : «J’ai rendu visite aux blessés du crash. Il y en a un certain nombre. Certains sont dans un état sous contrôle. D’après le médecin, ils sont vraiment bien pris en charge. Ça c’est important.»

L'OBS

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