Macron célèbre le Débarquement sur fond de désaccords avec l'allié américain

jeudi 6 juin 2019 • 320 lectures • 1 commentaires

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Macron célèbre le Débarquement sur fond de désaccords avec l'allié américain

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iGFM - (Dakar) - La France reçoit ce jeudi 6 juin 2019 le président américain Donald Trump pour célébrer le 75e anniversaire du D-Day, symbole de l'unité des Alliés face à l'Allemagne nazie, à l'heure où s'accumulent les dissensions transatlantiques.




Après une première journée de commémorations à Portsmouth, mercredi, en présence de nombreux chefs d'État dont la reine Élisabeth II, mais aussi de gouvernement, c’est ce jeudi en Normandie que les cérémonies ont lieu. Et notamment à Colleville-sur-Mer, où les présidents américain et français vont coprésider un hommage aux vétérans et aux morts.

Comme le relate notre envoyée spéciale sur place, Stefanie Schüler, on attend 12 000 personnes au cimetière militaire américain de Colleville. Une immense scène a été dressée face aux alignements des stèles de marbre blanc, les sépultures des « boys », ces milliers de soldats américains qui ont débarqué au matin du 6 juin 1944 à Omaha Beach, plage située juste en contre-bas du cimetière.

Les mots prononcés par M. Trump seront scrutés à la loupe. Parmi les invités, l’une des plus grandes adversaires du président américain : Nancy Pelosi. La présidente de la Chambre des représentants conduit une délégation bipartisane d’une soixantaine d’élus démocrates et républicains, venus pour honorer en aussi les vétérans et peut-être présenter une autre image de l’Amérique.

L'occasion d'envoyer quelques messages

Donald Trump et Emmanuel Macron ensemble pour rendre hommage à ces combattants qui ont donné leur vie pour libérer la France du joug nazi, se sont sacrifiés pour défendre la liberté, ce sera le moment fort de cette journée consacrée à la mémoire. Dans le cimetière américain de Colleville-sur-Mer sont inhumés précisément 9 387 soldats tombés au combat.

Emmanuel Macron a donné la priorité à cette séquence avec Donald Trump, même s’il a commencé sa journée en allant déposer, avec Teresa May dont ce sera la dernière sortie internationale, la première pierre du mémorial britannique de Ver-sur-Mer. Le chef de l'État français veut aussi rendre hommages aux combattants français, une belle séquence mémorielle en perspective.

Le Français a toujours fait le lien entre passé et présent, rappelle notre envoyée spéciale en Normandie, Valérie Gas. Il attache donc beaucoup d’importance à l’exemple fourni par ces héros qui ont écrit l’histoire. Mercredi, il a participé à une cérémonie à la prison de Caen en hommage aux résistants. Il rendra ce jeudi hommage, à Colleville-Montgomery, au commando Kieffer, ces 177 fusiliers marins français qui ont participé au Débarquement.

Et puis, ce sera l’occasion pour Donald Trump et Emmanuel Macron d’envoyer un message sur le lien qui unit leurs deux pays. C’est en souvenir du passé et de la relation très forte entre la France et l’Amérique depuis 250 ans qu’Emmanuel Macron est, dit-on, « honoré » de la présence de Donald Trump. Après le cimetière américain de Colleville-sur-Mer, les deux présidents doivent partager un déjeuner de travail.

La concorde franco-américaine envolée

En résumé, ces cérémonies offrent au président français l’occasion de délivrer deux messages principaux : d'abord que l’esprit de sacrifice et de résistance fait partie de « l’art d’être Français », et ensuite, en ces temps de tensions diplomatiques, que les États-Unis et la France sont deux amies « indéfectibles ».

Car il semble loin ce temps tout sourire avec ces tapes dans le dos, ces gestes familiers et ces poignées de mains viriles. Entre Donald Trump et Emmanuel Macron, les offensives de charme mutuelles ont laissé place au pragmatisme : chacun campe sur ses positions tout en tentant de faire bouger l’autre.

On se souvient que la dernière visite de Donald Trump en France pour les cérémonies du centenaire du 11-Novembre s'étaient terminée par une série de tweets raillant la popularité de son homologue. La veille, Emmanuel Macron avait évoqué une armée européenne. De quoi provoquer l'ire du locataire de la Maison Blanche.

Washington et Paris ont beau expliquer que « de l’eau a coulé sous les ponts » depuis cet épisode, aujourd’hui plus que jamais, les points de discorde ne manquent pas. Sur l’Iran, le climat ou encore le commerce, les décisions de Donald Trump ont suscité indignation et inquiétude parmi les partenaires européens, dont la France. « Avec toutes les administrations américaines, il y a des points de divergence, de discorde », insiste l’entourage du chef de l’État.

Pour Emmanuel Macron, le 6 juin 1944 appartient à ces événements qui ont participé à la fondation du multilatéralisme contemporain, mais il est peu probable que l’émouvant souvenir des héros du Débarquement réussisse à infléchir la ligne politique du locataire de la Maison Blanche.

Une coopération toujours vivace sur le terrain

Malgré tout, sur le terrain, la coopération de défense reste importante entre Paris et Washington. Depuis les tweets rageurs de Donald Trump en marge des célébrations du centenaire de la guerre de 14-18, des « contacts réguliers ont repris » entre Paris et Washington, indique-t-on à l'Élysée. Notamment sur la sécurité.

En mai dernier, après la libération d'une mystérieuse otage américaine par les forces spéciales françaises au Burkina Faso, Donald Trump avait remercié la France qui, avait-il dit, « a fait du bon boulot ».

Au Sahel, l'opération française Barkhane dispose d'une aide américaine régulière en termes de renseignement et de logistique. Les trois drones Reaper achetés aux États-Unis et actuellement employés par l'armée française au Niger seront bientôt armés avec l'aide des Américains qui, contractuellement, restreignent les interventions techniques françaises sur la machine.

Au Levant, après l'annonce précipitée du retrait des troupes américaines en Syrie, le Pentagone a finalement accepté de laisser sur place une « présence militaire résiduelle », de l'ordre de plusieurs centaines d'hommes, afin de poursuivre aux côtés des alliés les actions de contre-terrorisme dans le nord-est du pays.

Dans le Golfe, Paris souhaite que les États-Unis « ne s'enferment pas dans une logique de confrontation avec l'Iran » et entend poursuivre normalement ses missions de formation en Irak.

Auteur : Rfi




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Daouda Mine

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