Missirah endeuillée par les tragédies de l'émigration irrégulière

mardi 3 décembre 2024 • 623 lectures • 0 commentaires

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Missirah endeuillée par les tragédies de l'émigration irrégulière

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C’est une journée sombre pour Missirah, cette petite commune du département de Tambacounda. Le chavirement tragique d’une pirogue transportant des migrants vers l’Europe a coûté la vie à dix de ses enfants, plongeant toute la communauté dans le deuil. Chroniques de l’espoir perdu, signée Pape Ousseynou Diallo

Un voyage vers l’espoir, une tragédie en mer
Dans la nuit du 21 novembre, une pirogue en provenance de Nouakchott et en direction des îles Canaries a sombré au large des côtes mauritaniennes. Parmi les victimes : une étudiante de 26 ans, un cultivateur de 17 ans, une divorcée mère de trois enfants, un bébé d’un mois et un garçon de trois ans. Ce voyage, qui devait représenter un espoir de vie meilleure, s’est transformé en une catastrophe maritime.

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Sur les plus de 100 migrants présents à bord, seules six personnes ont survécu, sauvées in extremis par des pêcheurs locaux. Les rescapés racontent des heures d’effroi, lorsque la pirogue a pris feu en pleine mer, provoquant la panique et scellant le destin tragique des passagers.

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Des familles brisées par le drame
À Missirah, les familles endeuillées tentent de faire face à l’inacceptable. Au domicile de Souleymane Keita, père du jeune cultivateur de 17 ans, c’est une atmosphère de deuil qui règne. « Mon fils voulait rallier l’Espagne pour nous sortir de la pauvreté. J’ai vendu tout ce que j’avais pour financer son voyage », confie-t-il, accablé par la perte.
Parmi les survivants, Néné Sylla a laissé ses deux enfants derrière elle, victimes du naufrage. « J’ai payé 2,4 millions de francs pour ce voyage. Mais ce périple s’est terminé par la perte de mes enfants et de nombreux autres jeunes de notre village », raconte-t-elle, dévastée mais reconnaissante d’avoir échappé à la mort.



Une commune à l’abandon, un avenir incertain
Pour les habitants de Missirah, ce drame met en lumière une réalité amère. La commune manque cruellement d’infrastructures, de centres de formation professionnelle et d’opportunités d’emploi. Selon un inspecteur d’éducation à la retraite, « la jeunesse de Missirah n’a d’autre choix que de rêver d’un avenir ailleurs, influencée par les images de réussite projetées par les émigrés revenus en vacances. »



Un appel urgent à l’action
Ce naufrage tragique n’est pas un cas isolé. Il illustre les dangers de l’émigration clandestine et la nécessité d’offrir des solutions concrètes pour dissuader les jeunes de risquer leur vie en mer. Les autorités locales et nationales, ainsi que les partenaires internationaux, doivent unir leurs efforts pour créer des alternatives viables, renforcer la sensibilisation et garantir des moyens de migration sûrs et légaux.
Ce drame doit servir d’électrochoc : chaque jeune perdu dans ces eaux représente une perte inestimable pour une nation en quête de développement.

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Publié par

Joe N. Marone

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