Mort de Ndioba Seck : 4 suspects en garde à vue

samedi 1 février 2020 • 939 lectures • 1 commentaires

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Mort de Ndioba Seck : 4 suspects en garde à vue

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IGFM - Avancée significative dans l'enquête ouverte par la Police de Guinaw-rails (banlieue dakaroise) pour élucider la mort cruelle de Ndioba Seck, dont le corps a été découvert lardé de 64 coups de couteau et baignant dans une mare de sang. Placé au rang de suspect N°1, B. Dia, ex-petit ami de la défunte et père de sa fille de 2 ans, a été pour l’instant mis hors de cause. Tout le contraire des quatre autres suspects placés en garde à vue après leur audition.

La traque déclenchée pour retrouver le(s) auteur(s) de la mort de la dame Ndioba Seck semble porter ses premiers fruits. L'étau de la Police s'est resserré sur quatre individus dont on ignore toutefois le degré d'implication dans le meurtre de cette femme de ménage, mère d'une fillette de 2 ans, assassinée à Thiaroye (banlieue dakaroise), dans la nuit du dimanche 26 au lundi 27 janvier 2020. Son corps sans vie, lardé de 64 coups de couteau, sera découvert au petit matin du 27 janvier, non loin de la route nationale. «L'Observateur» a pu lever le voile sur l'identité des quatre individus arrêtés et placés en garde à vue, au terme de leur audition. Il s'agit des nommés K.MB. Bèye, A. Baldé, S. Sonko et A. Niang.

Pourquoi le principal suspect B. Dia a été remis en liberté

Au total, ils étaient cinq individus à avoir été interpellés. Le dernier du nom de B. Dia, sur lequel était concentré l'essentiel de la traque, a fini par être relâché après audition. Traqué dès la survenue de ce meurtre barbare qui a indigné plus d’une âme sensible, B. Dia avait été localisé à Bambilor où il a été finalement cueilli par les éléments de la Police de Guinaw-rails (banlieue dakaroise) et conduit dans leurs locaux aux fins d’enquête. Face aux limiers, B. Dia a juré, la main sur le cœur, que depuis un mois il n'a pas quitté la commune de Bambilor où il exerce le métier de puisatier. Ses dires seront minutieusement vérifiés grâce à la collaboration d'une société de téléphonie mobile de la place, mais aussi par le moyen de techniques poussées de géolocalisation. Ce n'est pas tout, car tout un arsenal technique a été déployé par la Police qui a soumis le bonhomme à plusieurs tests. A l'arrivée, aucune charge de nature à motiver son arrestation n'ayant été (pour l’instant ?) trouvée, B. Dia a finalement été remis en liberté.

 «Je n'ai plus eu de contact avec Ndioba depuis la dernière Tabaski»

En plus d'être resté cloîtré à Bambilor pendant tout le mois de janvier 2020, B. Dia a également soutenu n'avoir plus eu de contact téléphonique avec Ndioba Seck, mère de sa fille de 2 ans, depuis la dernière fête de Tabaski qui remonte au 12 août 2019. Soit, plus de 5 mois avant cette fameuse nuit du dimanche 26 janvier où Ndioba a quitté la maison familiale, puis retrouvée sans vie au petit matin, baignant dans une mare de sang.  

 «Je lui ai arrangé un rendez-vous galant avec mon ami A. Niang»

La situation du sieur K.Mb. Bèye paraît peu enviable dans la menée de l’enquête, même s'il continue de nier toute implication dans la mort de Ndioba Seck. En effet, K.Mb. Bèye a été formellement identifié comme étant l'auteur du fameux coup de fil qui a suivi le départ de Ndioba Seck de sa maison familiale. «C'est après ce coup de fil que Ndioba s'est changée pour porter un jean et un body rouge. Une tenue qu'elle a présentée à une de ses sœurs, lui demandant d'apprécier si elle lui allait bien», explique un voisin de la famille de la défunte. K.Mb. Bèye soutient avoir juste appelé Ndioba pour lui rappeler le rendez-vous galant que lui avait fixé son ami A. Niang. «Je me suis juste limité à lui demander de respecter le rendez-vous, car elle avait promis à mon ami de venir le voir», s'est défendu K.Mb. Bèye. On souffle qu'en réalité, A. Niang a joué le rôle d'entremetteur. Après avoir contribué à installer des liens entre Ndioba Seck et A. Niang, il avait réussi, dit-il, à obtenir l'accord de la fille afin qu’elle accepte l'invitation à dîner formulée par A. Niang. Et en cette nuit du dimanche, il a encore appelé Ndioba pour l'inviter à tenir sa promesse de se rendre à ce rendez-vous galant

S. SONKO : «Je suis son premier ex»

Cuisiné à son tour par la Police, A. Niang a réfuté toute responsabilité dans la mort atroce de Ndioba Seck. Il a soutenu que cette dernière qu'il attendait pourtant pour un dîner déjà programmé, ne s'est jamais présentée. «Malgré cinq appels téléphoniques» relevés grâce à la traçabilité effectuée auprès d’un opérateur téléphonique de la place.

Interpellé à son tour, S. Sonko n'est pas allé loin pour se mettre hors de cause. Il a soutenu avoir été le premier petit ami de Ndioba Seck, avant qu'une rupture ne les éloigne définitivement l'un de l'autre. Et cela bien avant que Ndioba Seck ne rencontre B. Dia avec qui elle a eu un enfant. Cependant, cette déclaration de S. Sonko a été balayée d’un revers de main par des proches de la défunte Ndioba Seck qui ont tous affirmé, et de façon formelle, que les deux continuaient à se voir.

A. Baldé, dernier à avoir communiqué avec Ndioba Seck

Au cours de l'exploitation du relevé des appels reçus par Ndioba Seck peu avant sa mise à mort cruelle qui semble avoir été minutieusement programmée, il a été découvert que A. Baldé est le dernier à avoir communiqué avec elle. Pour prouver son innocence, il a enfourché la même trompette que les autres en soutenant que «Ndioba n'est pas venue à leur rencontre». Néanmoins, sa présence dans la zone où le corps a été découvert a été techniquement prouvée par le bornage de son téléphone. C'est l'argument de taille qui lui a été opposé et qui pourrait l'enfoncer davantage dans cette recherche du meurtrier. «En plus d'être le dernier individu qui s'est entretenu au téléphone avec Ndioba peu avant sa mort, il a été prouvé qu'il était bien présent cette nuit-là dans le secteur de Guinaw-rails-Sud et Thiaroye-sur-mer», renseigne une source proche de l’enquête. Mais ce n’est pas tout. Les enquêteurs ont aussi relevé un total de 25 échanges téléphoniques entre A. Baldé et Ndioba durant le seul mois de janvier.

«B. Dia ne m'a jamais inspiré confiance»

Dans la commune de Thiaroye-sur-mer parcourue hier par «L'Obs», la grande avancée de l'enquête ouverte par la Police de Guinaw-rails a soulagé les populations qui, depuis bientôt sept jours, défilent à la maison mortuaire pour soutenir la famille de la défunte et particulièrement sa mère et ses deux sœurs. La première, alitée depuis plusieurs semaines, a été fortement secouée par la mort de sa fille dans «des circonstances atroces», alors que les deux sœurs de Ndioba, tombées en transe à l'annonce de la funeste nouvelle, auraient vu leur santé se dégrader «considérablement».

Pour l’instant mis hors de cause dans cette affaire, B. Dia n'en garde pas moins une petite cote chez les parents de la défunte mère de sa fille de deux ans. «Nous n'avons jamais voulu lui donner notre fille en mariage, malgré le fait qu'ils ont eu un enfant. Parce qu'il ne m'a jamais inspiré confiance», soupire Fatou Diagne, la mère de Ndioba Seck dont la mort continue de garder sa part de mystère malgré les notables avancées de l’enquête diligentée par les fins limiers de la Police locale.

ALASSANE HANNE

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Daouda Mine

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