Moussa Sow, nouveau coordonnateur de la Cojer : «La prison m’a beaucoup renforcé»
samedi 29 juin 2019 • 3703 lectures • 2 commentaires
Actualité 4 ans Taille
Vous êtes le nouveau coordonnateur national de la Convergence des jeunesses républicaines (Cojer). On sait que cette structure est souvent minée par des querelles, surtout de positionnement. Ne pensez-vous pas que vous avez aujourd’hui un lourd fardeau sur vos épaules ?
Tout ce qui nous préoccupe, c’est de piloter la Cojer comme le Président Macky Sall le veut, c’est-à-dire rassembler tout le monde en un seul mouvement et mobiliser toutes les jeunesses républicaines. Il ne faut pas qu’il y ait des mouvements parallèles. Le Président nous a demandé de redynamiser le mouvement. Il ne parle pas des mouvements. Ce mouvement, c’est la Convergence des jeunesses républicaines, que j’ai l’honneur de diriger. Et pour ça, je rends grâce à Dieu et remercie le Président Sall pour la confiance qu’il a placée en moi pour diriger cette précieuse structure des jeunes de l’Apr. Je lance un appel à tous les jeunes de la Cojer pour qu’on puisse former une ceinture de feu autour du chef de l’Etat. Pour parer à toute éventualité d’affaiblir notre Président et notre parti (Apr). Je félicite la coordonnatrice sortante, Thérèse Faye, qui est une grande sœur que j’avais soutenue lorsqu’elle dirigeait le Mouvement des élèves et étudiants républicains (Meer). Elle a eu à construire quelque chose de solide. Je suis venu non seulement pour continuer ce qu’elle a commencé, mais surtout pour renforcer cela en permettant à la Cojer de répondre aux préoccupations du Président, notamment l’émergence du Sénégal.
Vous vous préparez déjà pour le combat de 2014 ?
Bien sûr ! Nous nous préparons pour la Présidentielle de 2024. Nous restons à l’écoute du Président Macky Sall. Nous nous dirigerons là où il nous demandera d’aller. Nous allons le soutenir pour qu’il ne soit pas déçu de cette confiance qu’il a placée en nous.
Est-ce que vous regrettez aujourd’hui la bataille rangée entre vous et vos partisans et Idrissa Diop, maire de Labgar, lequel a été poignardé lors de ces événements malheureux ?
Bien sûr, c’est un fait que je regrette. Le maire Idrissa Diop est un grand frère que je respecte beaucoup. Ça a été une erreur. Aujourd’hui, nous avons renoué les contacts depuis longtemps et nos relations sont devenues plus huilées. Mon seul tort à l’époque, c’est d’avoir dirigé le groupe qui a eu des altercations avec le maire (Idrissa Diop). J’étais devant et quelqu’un qui était dans mon groupe a poignardé le maire. Je ne savais même pas qu’il était armé. Le maire a dû le provoquer. Il s’était fâché et a commis cet acte regrettable. Nous n’avions pas l’intention de faire du mal. Je ne suis pas quelqu’un de violent.
Comment se sont déroulés exactement les faits, pour en arriver à cet incident ?
Tout s’est passé devant la porte principale de l’hôtel de ville et pas à l’intérieur. C’était en perspective des élections législatives de 2017. En fait, le maire (Idrissa Diop) voulait organiser une réunion (le 17 juillet 2017) pour choisir trois (3) personnes de chaque bureau devant participer à la rencontre de mise en place du comité électoral. Le maire est quelqu’un que j’aime beaucoup, je me suis battu pour qu’il soit notre maire. Quand il m’a parlé de sa démarche pour le choix des membres du comité électoral, je lui ai fait savoir que je ne voulais pas que les choses se passent ainsi. Qu’il fallait d’abord une concertation. Et qu’il ne devait pas choisir lui-même les trois personnes de chaque bureau de vote devant participer à la rencontre de mise en place du comité électoral. Je lui ai dit qu’en politique, il faut penser à la massification du parti. Le plus petit militant parmi nous a le droit de lever la main pour prétendre diriger le comité électoral. J’ai dit au maire qu’il nous fallait un consensus. En vain. Finalement, il y a eu un malentendu et ça a dégénéré. Ce qui est regrettable. Aujourd’hui, on s’est donné la main, nous travaillons tous ensemble. C’est désormais du passé, il y a la paix maintenant. Il n’y a plus de rancune entre nous.
Vous avez été arrêté lors de ces événements. Comment avez-vous vécu votre séjour carcéral ? Est-ce que ce qui s’est passé vous suit toujours ?
J’ai vécu mon séjour carcéral avec beaucoup de sérénité. Je savais que je n’allais pas durer en prison, car je n’avais absolument rien fait. C’était un complot que les gens avaient orchestré pour que je sois arrêté. J’ai fait quelques jours et j’ai été relaxé. On nous a arrêtés le 17 juillet 2017 et je suis sorti de prison le 6 août 2017. Pour le peu de temps que j’y ai passé, j’ai appris beaucoup de choses. On dit souvent que tout ce qui ne tue pas, renforce. La prison m’a beaucoup renforcé, dans la vie courante et dans la politique. La prison ne va nullement entacher ma carrière politique, puisque j’ai été blanchi par la justice.
Ne pensez-vous pas que votre passage en prison sera une tache noire sur votre carrière politique ?
Pas du tout. Je n’avais pas été condamné. J’avais été relaxé purement et simplement par le Tribunal de grande instance de Louga, parce que je n’avais rien fait. Ce qu’il faut savoir, c’est que dans la vie, il faut souvent savoir accepter le destin. En tout cas, tout le monde sait que je suis un homme de paix. Quand on dirige un groupe, on ne peut pas connaître les intentions des uns et des autres.
Maintenant que vous avez de nouvelles responsabilités (coordonateur national de la Cojer), cette affaire ne devrait-elle pas vous servir de leçon pour éviter de tomber dans d’autres pièges de ce genre?
Je suis quelqu’un qui a toujours combattu l’injustice, depuis l’université. Je vais continuer à le faire, sans me laisser manipuler. Je ferai tout pour servir dignement le Président Macky Sall et le Sénégal. Avec l’appui de tous mes frères de parti (Apr).
MATHIEU BACALY
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Daouda Mine
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