Pédophilie : l'ex-prêtre Preynat face à ses victimes au premier jour de son procès

mardi 14 janvier 2020 • 564 lectures • 1 commentaires

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Pédophilie : l'ex-prêtre Preynat face à ses victimes au premier jour de son procès

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iGFM-(Dakar) Suspendu lundi en raison de la grève des avocats, le procès de l'ex-prêtre Bernard Preynat, dont les agissements pédophiles passés sous silence par l'Église ont déclenché l'affaire Barbarin, s'est ouvert mardi à Lyon plus de trente ans après les faits.

Bernard Preynat, l'ancien prêtre du diocèse de Lyon poursuivi pour des atteintes sexuelles sur mineurs, a reconnu la gravité de ses actes, mardi 14 janvier, au premier jour de son procès. "Il m’a fallu du temps pour découvrir que c’était mal et condamné vu l’âge des enfants ", a-t-il expliqué.

Le procès de cette affaire retentissante, qui a provoqué des remous au sein de l'Église de France mais aussi au Vatican, s'est ouvert avec un jour de retard en raison de la grève des avocats.

Exclu par ses pairs en juillet dernier, Bernard Preynat a exprimé dès l'ouverture des débats sa volonté de transparence, en assumant les faits qui lui sont reprochés, dont il a tardé à mesurer la gravité.

"Je ne pensais pas aux conséquences"


"À l’époque, je ne me rendais pas compte de la gravité de ces actes. Je savais que c’était interdit et condamnable, mais je ne pensais pas aux conséquences de ces actes sur les victimes", a-t-il déclaré. Et d'évoquer les agressions sexuelles sur les jeunes scouts dont il avait la charge, des années 1970 à 1990. C’est seulement en 1991, lorsque ses agissements ont été connus au sein de la paroisse et que sa hiérarchie l'a écarté, que le père Preynat, aujourd’hui âgé de 74 ans, a "pris conscience" de la gravité de ses actes.

"Après mon départ de la paroisse, j’ai surtout été touché par les réactions des parents. C’est cela qui m’a donné conscience de la gravité de ce j’avais fait", a-t-il dit à la barre. "Il m’a fallu plusieurs années pour comprendre les répercussions de ce que j’avais fait sur les familles et d’abord sur les enfants."

"Oui, ça m’apportait du plaisir sexuel"

Bernard Preynat, qui assure ne plus avoir touché d’enfants après 1991, a refusé de donner le nom de toutes ses victimes aux enquêteurs qui l’ont interrogé.

"Je ne savais pas quelle serait leur réaction et je n’avais pas envie que ça se sache", a-t-il expliqué. "Il n’est pas évident de dire qu’on est pédophile, qu’on est attiré par de jeunes garçons. Ce n’est pas un aveu qu’on fait facilement".

Confronté à deux de ses anciennes victimes qui ont raconté les étreintes, les caresses et les baisers qui leurs étaient imposés, Bernard Preynat leur a demandé pardon.

L'ex-prêtre a toutefois minimisé le caractère sexuel de ses actes. "Si je lui ai enlevé son chapeau et ses lunettes, c’était juste pour lui faire des bisous sur les yeux et les sourcils, les yeux, c’était ma manie. Il n’y avait pas de baiser sur la bouche, mais sur les yeux", a-t-il précisé, contredisant le récit des victimes.

Interrogé sur la fréquence de ses actes, il a avoué qu’il s’en prenait aux enfants quasiment tous les week-ends, et pendant les camps scouts, quatre à cinq fois par semaine.

Pressé par les avocats, il a fini par lâcher : "Oui, c’est vrai, ça m’apportait du plaisir sexuel. Maintenant, je le reconnais."

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Daouda Mine

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