Pénurie d’eau: le quart de l’humanité est proche du «jour zéro»

vendredi 9 août 2019 • 369 lectures • 1 commentaires

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Pénurie d’eau: le quart de l’humanité est proche du «jour zéro»

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iGFM- Dix-sept pays, principalement situés au Moyen-Orient et au nord de l’Afrique, sont en situation de pénurie hydrique grave, selon le World Resources Institute. Un habitant sur quatre dans le monde est proche du «jour zéro», lors duquel plus aucune eau ne sortira du robinet.

L'accès à l’eau sera-t-il le problème majeur du XXIe siècle ? À Chennai, au sud-est de l’lnde, les réservoirs sont actuellement presque vides, et habitants assoiffés. L’an dernier, la ville du Cap, en Afrique du Sud, se préparait au fameux « jour zéro », le jour où l'eau ne coulera plus du robinet.

Près d’un quart des êtres humains sont menacés par la pénurie d’eau. C’est le constat alarmant du World Resources Institute (WRI), qui a publié le 6 août un rapport sur les ressources en eau dans le monde.

Le Qatar, Israël, le Liban et l’’Iran, pays les plus concernés

La carte établie par le think tank américain dans ce rapport mesure les risques de pénurie en eau, de sécheresse et d’inondations fluviales dans le monde. Plusieurs pays, principalement situés au Moyen-Orient et au nord de l’Afrique, sont en situation de stress hydrique. Autrement dit : la demande en eau est supérieure à la quantité disponible.

«On a une diagonale de la soif qui va de Tanger au nord nord-est de la Chine. Les niveaux de stress hydrique y sont très inquiétants, en dessous de 1 000 m3 d’eau par habitant et par an. Dans un certain nombre d’États, nous sommes en dessous d’un seuil d’extrême stress hydrique, avec un un niveau de 500 m3 d’eau par habitant et par an», détaille Franck Galland, chercheur associé à la Fondation pour la recherche stratégique, spécialiste des questions sécuritaires liées aux ressources en eau

«Ces pays ont connu les conséquences des printemps arabes, des conflits de haute intensité, comme en Irak. On a un certain nombre de pays déjà en proie à une très forte instabilité, qui avaient des problèmes de stress hydriques avant le début des conflits qui ont été accentués par le fait que les infrastructures ont été détruites.»

Les 17 pays les plus concernés sont le Qatar, Israël, le Liban, l’Iran, la Jordanie, la Libye, le Koweït, l’Arabie saoudite, l’Érythrée, les Émirats arabes unis, Saint-Marin, Bahreïn, le Pakistan, le Turkménistan, Oman, le Botswana et l’Inde, deuxième pays le plus peuplé du monde.

«La plus grande crise»

Selon le World Resources Institute, «l’agriculture, l’industrie, et les municipalités absorbent 80% de la surface disponible et des eaux souterraines lors d’une année moyenne» dans ces pays où la situation est particulièrement critique.

«La pénurie en eau est la plus grande crise, dont personne ne parle», estime le PDG de l'institut, Andrew Steer. Les conséquences sont multiples : insécurité alimentaire, conflits, migrations, instabilité financière, etc.

Selon le rapport, les prélèvements hydrauliques dans le monde ont plus que doublé depuis les années 1960, en raison d’une demande croissante. «Lorsque la demande rivalise avec les réserves, même de petits épisodes de sécheresse, qui vont augmenter avec le changement climatique, peuvent provoquer de terribles conséquences», note l’institut.

L’Europe n’est pas épargnée

Vingt-sept autres pays figurent sur la liste des pays présentant une «pénurie hydrique élevée», parmi lesquels on trouve des pays européens comme la Belgique (23e position), la Grèce (26e) ou encore l’Espagne (28e). La France se trouve quant à elle en 59e position (catégorie à risque «moyen-élevé»)

«La situation est très grave dans certaines parties du monde, mais pas désespérée», souligne Franck Galland. «Il faut véritablement des décisions politiques courageuses, des instruments financiers importants et innovants, de la technologie et de l’expertise humaine permettant de gérer plus efficacement les systèmes d’alimentation en eau.»

En mars 2021, le Forum mondial de l’eau se déroulera à Dakar. Le thème de cette 9e édition, la première en Afrique subsaharienne, sera la «Sécurité de l’eau pour la paix et le développement».

Avec RFI

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Publié par

Daouda Mine

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