Pérou: l’ex-président Alan Garcia se suicide au moment de son arrestation

mercredi 17 avril 2019 • 590 lectures • 1 commentaires

International 5 ans Taille

Pérou: l’ex-président Alan Garcia se suicide au moment de son arrestation

PUBLICITÉ



IGFM - L'ancien président péruvien Alan Garcia s'est suicidé ce mercredi 17 avril, devant son domicile de Lima, alors qu'il allait être arrêté pour implication présumée dans le scandale de corruption Odebrecht. En novembre, il avait demandé l'asile en Uruguay, se disant persécuté par le pouvoir en place. Il s'est tiré une balle dans le cou pour éviter l'interpellation. Rapidement pris en charge et opéré, il n'a pas survécu. Alan Garcia avait reçu en 2018 le titre de «l'homme politique le plus impopulaire du Pérou».




Quand les juges et policiers entraient chez lui pour l’arrêter, Alan García s’enferme dans sa chambre et se tire une balle dans la tête. Les fonctionnaires se précipitent et le trouvent en position assise, très grièvement blessé. Immédiatement transporté à l’hôpital Casimiro Ulloa du quartier de Miraflores, Alan Garcia est mort sur la table d’opérations après avoir été réanimé au moins trois fois après des arrêts cardiorespiratoires.

Le président péruvien Martin Vizcarra s’est dit « consterné », ainsi que de très nombreux chefs d’État de la région comme Evo Morales en Bolivie ou Sebastian Piñera au Chili. Mardi, à la veille de son suicide, Alan Garcia affirmait encore « qu’il n’était pas né pour voler » et que le Parquet péruvien l’accusait injustement.

Sa vie politique a pourtant été marquée par la polémique après un premier mandat entre 1985 et 1990 marqué par l’hyperinflation, la montée de la violence du Sentier lumineux et une corruption généralisée dans le pays. Vingt ans plus tard, son 2e mandat (entre 2006 et 2011) avait été marqué par un virage à droite et une politique économique libérale favorable aux grandes compagnies comme Odebrecht.

Après avoir reconnu le versement de plusieurs dizaines de millions d’euros de pots-de-vin à des politiques péruviens, les principaux dirigeants de la compagnie brésilienne de travaux publics ont accepté de collaborer avec la justice péruvienne pour obtenir des remises de peine. Leurs déclarations ont provoqué l’ouverture d’enquêtes pour présumée corruption contre quatre anciens présidents péruviens, dont Alan Garcia.

Le « JFK péruvien »

PUBLICITÉ


Alan Garcia ne voulait pas qu'on puisse écrire sur sa tombe : « il fut assez stupide pour faire la même erreur deux fois ». Toutefois, ses deux présidences ont toutes les deux été entachées de soupçons de corruption. Son premier mandat commence pourtant sous les meilleurs auspices. À 36 ans, surnommé le JFK péruvien, il devient le plus jeune président de l'histoire de son pays. Rien ne semble résister à son éloquence, à son physique.

Après des études à Lima, Madrid et Paris, il prend la tête de son parti de centre gauche, l'alliance populaire révolutionnaire américaine. Mais sa présidence est un désastre : inflation à quatre chiffres, montée en puissance des guérillas, exclusion des groupes indigènes des décisions concernant leurs territoires.

En 1992, accusé de corruption, il s'exile en Europe. Il revient neuf ans plus tard, à la fin du délai de prescription. Réélu en 2006, il se réconcilie avec les institutions financières, renforce les liens avec les États-Unis, mais n'est pas reconduit dans ses fonctions. L'année dernière, il est à nouveau rattrapé par la justice.

RFI




Cet article a été ouvert 590 fois.

Publié par

Daouda Mine

editor

1 Commentaires

Je m'appelle

Téléchargez notre application sur iOS et Android

Contactez-nous !

Daouda Mine

Directeur de publication

Service commercial