La défense balaie l’accusation et le réquisitoire du parquet

samedi 19 mai 2018 • 334 lectures • 1 commentaires

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La défense balaie l’accusation et le réquisitoire du parquet

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iGFM - (Dakar) Le procès en terrorisme intenté contre Imam Alioune Ndao et 28 autres accusés, s’est poursuivi devant la Chambre criminelle à formation spéciale. Les avocats de la défense continuent leur défilé devant ladite juridiction pour tenter de tirer leurs clients d’affaire.

 

Au vingtième jour du procès de Imam Alioune Ndao et Cie, c’est la poursuite des plaidoiries des avocats des accusés. En chœur, ils démontent l’accusation et le réquisitoire salé du procureur de la République. Ce sont les avocats de Marième Sow, à qui la femme de Matar Diokhané avait confié une partie de l’argent de son mari, qui ont pris la parole. Mes Aly Fall, Djibril Wellé et Alassane Cissé ont appuyé le réquisitoire du procureur de la République qui a sollicité l’acquittement de Marième Sow. Me Wellé note l’absence d’acte matériel a imputé à la dame Marième Sow qui n’a jamais varié dans ses déclarations, niant toujours les faits qui lui sont reprochés. Pour Me Wellé, c’est une dame qui a été perdue par son cœur, son comportement d’honnête personne. Elle est une victime. Elle ne peut être poursuivie pour quoi que ce soit. Il termine par laisser entendre que des innocents ont été embarqués dans une guerre qui n’est la leur. Me Aly Fall est allé plus loin, estimant qu’à la lecture du document, rendre justice ne s’arrêtera pas à l’acquittement. «Nous sommes tous émus par rapport aux faits visés contre les accusés. La justice ne peut pas se permettre d’être émotive. Le lit de son fondement, c’est la sérénité», dit-il, rappelant que Marième Sow ne pouvait pas connaître l’origine de l’argent. C’est quelqu’un qu’elle connaît qui le lui a confié. Pour Me Alassane Cissé, il n’y avait aucune raison de maintenir Marième Sow dans les liens de la détention, ni de la prévention. Rappelant qu’elle avait obtenu une liberté provisoire, avant d’être arrêtée à nouveau, sans que l’on sache la motivation. «On a exercé une privation de liberté arbitraire sur la personne de Marième Sow», estime-t-il. Puis s’interroge : «Quel est le texte qui autorise une personne, après avoir bénéficié d’un élargissement, d’être retirée de sa famille pour la conduire encore en prison sans aucune base légale ?» Me Cissé ajoute que la manière avec laquelle le dossier a été traité est une manière par laquelle on a fait peur à tout le monde. Aussi dénonce-t-il les faits de l’enquête : «Cette enquête a été dirigée à contre-courant. Elle a été arrêtée pour qu’elle dénonce Matar Diokhané. Il n’y avait pas réellement de charges contre Marième Sow. Elle n’avait rien à faire dans cette salle.»

A la suite des avocats de Marième Sow, ceux de Latyr Niang alias Abou Moussa ont pris la parole. Mes Abdoulaye Seck et Mbaye Sall avaient fort à faire, leur client risquant les travaux forcés à perpétuité. Alors, ils ont attaqué le réquisitoire du parquet. Me Moussa Sall a tenté de démonter l’accusation, indiquant que le Procureur ne s’est fondé que sur les déclarations de son client faites à l’enquête préliminaire pour requérir. Idem pour le juge d’instruction doit renvoyer les accusés sur la base de charges. Mais, dit-il, tout ce qu’il a fait, c’est du copier-coller. Me Sall a estimé que ce qu’on attendait du Procureur, c’est qu’il démontre les actes que Latyr Niang a posés. «Mais rien. Latyr Niang doit être acquitté», plaide-t-il. Il a rappelé que son client est une personne qui aime la religion musulmane. «C’est dans ces circonstances que Latyr Niang était toujours à la mosquée à Nioro. C’est dans ces circonstances qu’il a rencontré Aboubacry Guèye. Et ce dernier, ayant constaté que Latyr Niang est épris de la religion, lui a proposé d’aller au Nigeria pour vivre l’Hégire, pour vivre la Charia. Il a été berné et trompé par le sieur Aboubacry Guèye», confie-t-il. Me Abdoulaye Seck renchérit qu’Aboubacar Guèye avait promis de l’aider pour réparer le préjudice qu’il lui avait causé. Avec ce montant reçu (500 euros), il a essayé de se refaire une santé financière. «Il n’était pas au courant que cet argent provenait d’activités terroristes. Il n’a jamais soupçonné que cet argent venait de Boko Haram. Par conséquent, on ne pouvait l’accuser de blanchiment de capitaux», dit-il, plaidant, comme Me Sall l’acquittement pour Latyr Niang.

Me Ndoumbé Wane est venue défendre Abdoul Aziz Dia alias Abu Zuber contre qui, le Procureur Aly Ciré Ndiaye a requis les travaux forcés à perpétuité. L’avocate explique que si les accusés sont devant la Chambre criminelle, c’est parce qu’on leur a refusé cette indépendance qui est un droit sacré. On leur a refusé un droit. Un droit d’exercer librement leur religion. Elle rappelle au juge qu’il est en train de faire son djihad avec ses assesseurs. Me Wane a expliqué qu’il n’y a pas d’éléments contre Abdou Aziz Dia. Qu’on ne le cite nulle part dans l’ordonnance de renvoi, ce qui ne l’empêche de comparaître devant la Chambre criminelle. Elle a plaidé l’acquittement.

MAKHALY NDIACK NDOYE

 
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Daouda Mine

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