Ramadan 2018 : anecdotes de célébrités

 

iGFM - (Dakar) - Ils sont artistes et êtres humains avant tout… Comme tous les Musulmans, ils vivent avec ferveur le mois béni du Ramadan. En dehors du fait de mettre en berne leurs activités, ils observent scrupuleusement les recommandations pour le jeûne. A quelques détails près, bien sûr… Les célébrités, «fashion» ou pas, ne sont donc pas à l’abri de faux pas. Quelques-uns d’entre eux ont accepté de nous livrer des anecdotes qu’ils ont vécues durant cette période d’abstinence. Cocasse…

Assane Lo, comédien : «Comment le climat m’a trompé et fait rompre mon jeûne avant 17 heures»

«Le Ramadan est un mois de privation. Je m’efforce de le vivre comme il est recommandé par l’Islam, même si parfois je reconnais que la faim est dure à supporter. Il y a de cela quelques années, par une rude journée de jeûne, j’ai envoyé toute ma famille chez ma mère. Je voulais rester seul et éviter tout bruit. Ainsi, je suis allé me coucher et j’ai dormi aussitôt. A un moment donné, je me suis réveillé presque en sursaut. J’ai vu que le temps avait changé et il faisait sombre. J’en ai donc déduit que j’ai raté l’heure de la rupture. Je me suis rué vers la cuisine pour préparer mon ‘’Ndogou’’. J’ai alors avalé une datte en attendant de pouvoir consommer le reste. Là, j’ai regardé l’heure et je me suis rendu compte qu’il n’était même pas encore 17 heures. Sur le coup, je m’en suis voulu, mais à vrai dire, c’est le climat qui m’a trompé. Nous étions en hivernage et c’était une pluie qui s’annonçait en réalité. J’ai tout bonnement poursuivi mon Ramadan et je me suis bien gardé de raconter ma mésaventure à qui que ce soit.»

 

Carlou D, chanteur : «Le ventilo qui soufflait des braises, mon malaise et l’eau pour me réanimer»

«Même étant jeune garçon, j’ai toujours respecté le mois du Ramadan. Ce que je continue de faire. Un jour, alors que je m’étais rendu à Kaffrine sous une forte canicule, en plein Ramadan qui plus est, j’ai vécu un malencontreux concours de circonstance. Imaginez-vous que je quitte Dakar pour faire des kilomètres à la ronde sous une chaleur d’étuve, tenaillé par la faim, j’arrive vers 14 heures à la maison où je devais séjourner. Une fois installé, on m’allume le ventilateur pour certainement me procurer un peu de fraîcheur. Toutefois, c’est l’effet contraire qui s’est produit. C’est comme si c’étaient des braises qui sortaient de l’appareil. Je n’ai rien compris de ce qui se passait avant de me retrouver par terre. Je me suis carrément évanoui. Mes hôtes se sont aussitôt rués sur moi pour tenter de me faire revenir à moi. Ils me versaient alors de l’eau sur le visage. Comme j’avais honte de leur dire que j’avais faim, j’en ai profité pour boire quelques gorgées d’eau qui servait à me réanimer, à leur insu. Le plus drôle dans l’histoire, c’est que j’ai continué à jeûner, malgré le malaise. Et à l’heure de la rupture, j’ai mangé avec tout le monde.»

 

Ndeyr Gueye, danseuse : «Le jour où, à quelques minutes de la rupture, j’ai bu de l’eau glacée»

«J’ai vraiment peur de la faim. Malgré tout, j’essaie de me conformer aux préceptes de ma religion, dont le Ramadan. Seulement, cette année, je n’ai pas jeûné, car je suis sous traitement médical. En revanche, les années précédentes, je m’y collais tant bien que mal. Il y a de cela deux ans, alors que j’avais passé toute la journée à dormir, je n’avais aucune notion du temps. Je me suis réveillée avec une sensation de mal-être. J’avais vraiment faim et je ne pouvais plus le supporter. Il était 19 heures passées et presque l’heure de la rupture. Je ne sais pas ce qui m’a pris, mais je me suis soudainement dirigée vers le frigo. Je me suis alors servi un grand verre d’eau glacée et j’ai bu à satiété. C’était plus fort que moi et je ne pouvais plus attendre les quelques minutes qui restaient. C’est ainsi que j’ai rompu mon jeûne…»

Aida Samb, canteuse: «Je me cachais pour manger et faisais manger mes amis»

«Je suis très à cheval sur ma religion et quand il s’agit de jeûner, je me donne à fond. Seulement, je reconnais qu’il y a quelques années, alors que j’étais encore au lycée, je n’étais pas aussi irréprochable. Je faisais croire à mes parents que j’avais observé le jeûne, mais une fois que j’étais hors de la maison, je n’hésitais pas à me goinfrer. Le plus cocasse, c’est qu’en plus de ne pas jeûner, je faisais en sorte d’attirer mes amis et de leur faire rompre leur jeûne. Comme ça, je n’étais pas la seule à être dans ce cas. Je me sentais moins coupable avec mes délires de jeunesse…»

Serigne Ngagne, comédien : «L’histoire de mon ‘Kheud’ à 10 heures du matin»

«A l’époque, j’étais une jeune tailleur. A chaque fois, durant le mois de Ramadan, notre volume de travail augmentait. Il nous arrivait de veiller à l’atelier jusqu’au petit matin, avant d’aller nous reposer. Toutes nos activités se faisaient la nuit. Un jour, comme d’habitude, nous avons confectionné des tenues jusqu’à 4 heures du matin, avant de lever le pied. Nous sommes allés nous coucher dans une chambre qui se trouvait à côté de notre atelier. L’un d’entre nous est sorti et a refermé la porte derrière lui. Brusquement, nous nous sommes réveillés et il faisait toujours sombre dans la pièce. On a alors pensé que c’était l’heure du «Kheud (dernier repas à l’aube avant le début du jeûne)». C’est ainsi que nous nous sommes régalés devant les bols de «Thiakry», de «Ngalakh»… J’ai mangé jusqu’à ne plus pouvoir tenir et j’ai bu beaucoup d’eau. Au moment où nous allions nous recoucher, quelqu’un a ouvert la porte et nous avons constaté qu’il faisait jour. Nous avons alors vu les bonnes femmes avec leurs paniers qui allaient au marché. Il était 10 heures passées. J’ai demandé à ce qu’on referme la porte, histoire de replonger dans l’ambiance des aurores. Je refusais de me dire qu’il était 10 heures. J’ai poursuivi ma journée comme si de rien n’était.»

Auteur : L'Observateur 
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