«Si tous les mourides étaient contre lui, Macky Sall ne serait pas réélu»

samedi 9 mars 2019 • 505 lectures • 1 commentaires

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«Si tous les mourides étaient contre lui, Macky Sall ne serait pas réélu»

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IGFM-Après la proclamation officielle des résultats de la présidentielle par le Conseil constitutionnel, des leaders de la coalition Benno Bokk Yakaar tentent d’expliquer les raisons de la réélection du Président Sall. Dame Diop Dg du Fonds de financement pour la formation professionnelle et technique(3FPT) étudie le vote dans le département de Diourbel et notamment de la communauté mouride. 

Le Président Macky Sall a remporté le département de Diourbel avec 56,73%. Quelles étaient les clés de ce succès ?

Le succès, à Diourbel, est le résultat de l’investissement, l’engagement et l’implication de tous les responsables politiques. Je salue l’unité et le rassemblement qui ont prévalu dans le département de Diourbel. La bonne coordination des efforts et des actions a également été déterminante, avec en point d’orgue, le meeting présidé par Macky Sall, qui a connu un immense succès et une mobilisation exceptionnelle. Par ailleurs, le bilan du chef de l’Etat à Diourbel a été un facteur non négligeable dans la victoire. Le Pudc, les financements de la Der, les travaux de Promoville, les routes, les bourses familiales, la Cmu, les bus ont eu des impacts concrets dans la vie quotidienne des populations. Il ne faut pas oublier les formations offertes par le 3Fpt aux femmes et aux jeunes. Je crois que ce sont les clés de la victoire à Diourbel.

Vous avez tout de même perdu le département de Mbacké. Comment l’expliquez-vous ?

Je dois reconnaître, pour le regretter et le dénoncer, qu’il y a eu beaucoup d’intoxication de la part de nos adversaires, qui ont tenté de jeter le discrédit sur le Président Macky Sall. Je rappelle qu’il a d’excellentes relations avec le Khalife, pour qui d’ailleurs, il a beaucoup d’affection et c’est réciproque. D’ici les prochaines échéances électorales, on a un travail de terrain à faire, pour reconquérir ces circonscriptions, porter les bonnes informations en allant vers les populations pour les convaincre. Donc, le travail de déconstruction du discours contre le Président Macky Sall sera mené dans les mois à venir. Il n’est pas question d’abandonner ces territoires à l’opposition.

Au final, le Président Macky Sall gagne à Diourbel et Bambey. Qu’est-ce que les populations attendent de lui sur place ?

Vous savez, Diourbel est une région ancienne, qui doit rattraper son retard en matière d’infrastructures. C’est le deuxième pôle économique du pays. J’ai évoqué quelques éléments du bilan dans une précédente question, mais les populations attendent donc le développement des infrastructures locales avec, entre autres, la construction d’un marché moderne et d’un Isep (Institut supérieur d’enseignement professionnel) à Diourbel, qui reste quand même le chef-lieu de région.

On a beaucoup parlé du vote ethnique, communautaire, régionaliste ou même confrérique, notamment dans le département de Mbacké que le Président Sall a perdu. Avez-vous ressenti un clivage confrérique dans la zone ?

Pas du tout. Il y a plutôt un vote affectif très fort dans le pays. Le département de Mbacké dont on vient de parler est d’ailleurs une zone affective du Président Abdoulaye Wade jusqu’à une période récente.

Mais certains observateurs ont estimé que les mourides sont contre Macky Sall…

Ce n’est pas conforme à la réalité. Ce sont des analyses hâtives, partielles et surtout superficielles. Si tous les mourides étaient contre le Président Sall, il ne serait pas réélu. On est quand même dans un pays curieux. Quand vous gagnez chez vous, dans votre fief, on dit que «c’est grâce au vote ethnique que vous avez gagné». Quand vous perdez chez vous, on dit : «Voilà, il n’est même pas capable de gagner chez lui.» Vous entendez certains de vos confrères dire qu’un responsable politique est battu dans son bureau de vote, dans sa commune, etc. La vérité, c’est qu’aucune communauté ne peut, à elle seule, faire élire un président de la République. Tout le monde a voté pour Macky Sall, toutes confréries, religions, communautés, régions, etc. C’est donc l’agrégation de ces votes qui permet à un candidat de l’emporter. Ce fut le cas avec Abdou Diouf, avec Abdoulaye Wade et avec Macky Sall pour la seconde fois. Voilà.

Le Président va donc entamer un second mandat. Quels seront, selon vous, les principaux chantiers de son quinquennat ?

Le premier chantier, à mon avis, c’est le dialogue national inclusif. On sort d’une élection avec une campagne électorale qui a été marquée par des clivages et des oppositions profondes. Comme le Président l’a dit dans son discours du 5 mars dernier, salué par tous, l’heure est au rassemblement et à l’unité pour bâtir notre pays. Le Président élu est celui de tous les Sénégalais, sans exclusive, et c’est ensemble que nous réussirons à faire avancer le Sénégal.

Ce second mandat sera celui de la poursuite des chantiers déjà entamés, avec notamment la phase 2 du Pse, pour lequel le Sénégal a obtenu les crédits nécessaires à son financement. Donc, les dossiers sont nombreux avec les secteurs sociaux de base et les infrastructures, mais aussi la problématique de l’emploi et de la formation reste une priorité pour le Président, qui souhaite donner un avenir et des perspectives à la jeunesse et surtout ici même et pas à l’étranger.

Vous êtes aussi le Directeur général du 3Fpt. Comment comptez-vous appuyer davantage l’action du chef de l’État dans cette institution ?

En fait, le 3Fpt fait partie du dispositif imaginé et mis en place par le Président Macky Sall dans le cadre du Plan Sénégal émergent, notamment dans son Axe 2, qui vise à développer le capital humain et lutter contre les inégalités. A ce titre et pour donner corps à cette vision du chef de l’Etat, le ministre Mamadou Talla, en charge de la Formation professionnelle, de l’apprentissage et de l’artisanat, joue un rôle primordial pour organiser et encadrer la formation professionnelle, mais aussi la valorisation des expériences et du savoir-faire à travers l’apprentissage et l’artisanat. En réalité, l’employabilité des jeunes est fondamentale pour donner à tous, l’opportunité d’une insertion socio-économique réelle. On ne pourra pas régler la question de l’emploi, si on ne règle pas la question de l’employabilité. C’est donc la formation professionnelle et technique qui permettra aux jeunes d’être compétitifs sur le marché. Le 3Fpt est, par conséquent, une réponse concrète au financement de la qualification de la jeunesse sénégalaise à travers l’octroi de bons de formation qui ont permis à plus de dix mille jeunes, depuis 2014, de suivre une formation professionnelle et technique. Aujourd’hui, tout cela est possible grâce à l’affectation intégrale de la contribution forfaitaire à la charge des employeurs, plus connue sous le sigle Cfce, à la formation professionnelle. Il s’agit d’une taxe dont le montant est équivalent à 3% de la masse salariale des entreprises et qui permet aujourd’hui de prendre en charge les coûts de formation des jeunes. C’est donc une décision historique du président de la République, dont il faut se féliciter, d’autant que beaucoup de pays souhaitent s’en inspirer.

Pour en revenir à la politique, on parle déjà d’une éventualité de 3e mandat pour le Président Macky Sall…

(Il coupe) C’est un débat totalement inutile. A peine réélu, le Président Macky Sall a vraiment d’autres priorités que d’alimenter ce genre de débats. Il est le gardien de la Constitution et c’est un légaliste. Donc, il respectera les dispositions constitutionnelles en la matière. Par conséquent, ce débat est sans objet et les urgences sont ailleurs. Je vous vois venir avec la dissolution de l’Assemblée nationale et le couplage des Législatives et des Locales. Une réflexion et une concertation doivent être menées avec tous les acteurs pour arriver à un consensus le plus large possible sur l’agenda électorale, parce qu’il faut éviter les élections permanentes. On a besoin de travailler, car les attentes sont nombreuses et urgentes.

Propos recueillis par MAMADOU SECK

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Daouda Mine

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