Soudan : près de 200 personnes évacuées par la France ont atterri à Djibouti

lundi 24 avril 2023 • 1444 lectures • 0 commentaires

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Soudan : près de 200 personnes évacuées par la France ont atterri à Djibouti

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iGFM (Dakar) Une semaine après le début des combats au Soudan, près de 200 ressortissants français et d'autres nationalités évacués du Soudan ont atterri à Djibouti dimanche, a annoncé le ministère français des Affaires étrangères. Les États-Unis, le Royaume-Uni, l'Italie, l'Allemagne et plusieurs autres pays ont également commencé à évacuer leurs ressortissants ou leur personnel diplomatique.

Les opérations d'évacuation au Soudan continuent. Près de 200 ressortissants français et d'autres nationalités évacués du Soudan par la France ont atterri à Djibouti, dimanche 23 avril.

Selon une source aéroportuaire djiboutienne, 106 personnes ont atterri en fin d'après-midi à Djibouti. Un deuxième avion avait "une centaine de personnes à son bord", "des ressortissants français mais également de nationalités tierces, notamment européennes" et a également atterri à Djibouti, a déclaré un porte-parole du Quai d'Orsay à l'AFP.

Quelque 150 militaires sont mobilisés, "des éléments de protection, d'autres de reconnaissance, de soutien logistique et des personnels médicaux", dans une "situation volatile", où les deux camps "continuent de faire la guerre, même pendant les trêves", selon l'état-major des armées françaises.

Les États-Unis, le Royaume-Uni, l'Italie, l'Allemagne et plusieurs autres pays ont également commencé à évacuer leurs ressortissants ou leur personnel diplomatique du Soudan. Depuis plus d'une semaine, les combats meurtriers entre armée et paramilitaires y ont fait plus de 420 morts.

Des tirs et des explosions ont de nouveau secoué la capitale et ses banlieues, survolées par des avions de combat, selon des témoins.

Au moins 420 morts et 3 700 blessés

Le pape François a appelé au "dialogue" face à la "grave" situation dans le pays, où, depuis le 15 avril, les deux généraux au pouvoir depuis leur putsch de 2021 se sont lancés dans une guerre sans merci.

Les violences, principalement à Khartoum et au Darfour, dans l'ouest, ont fait selon l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) plus de 420 morts et 3 700 blessés. Elles ont déplacé des dizaines de milliers de personnes vers d'autres États du Soudan, ou vers le Tchad et l'Égypte, tandis que plusieurs pays se mobilisent pour évacuer leurs ressortissants.

Le président américain Joe Biden avait annoncé plus tôt que l'armée avait "mené une opération pour extraire le personnel du gouvernement américain de Khartoum".

Un "peu moins d'une centaine" de personnes ont été évacuées lors d'une opération héliportée, a précisé un haut responsable du département d'État, John Bass. Mais pas les autres ressortissants américains, qui seraient plusieurs centaines au Soudan, dont l'évacuation n'est pas prévue "pour le moment".

Londres a également évacué son personnel diplomatique et leurs familles, a déclaré le Premier ministre britannique, Rishi Sunak. "Je rends hommage à l'engagement de nos diplomates et à la bravoure du personnel militaire qui a mené à bien cette opération difficile", a-t-il tweeté.

De son côté, l'Italie a mené à bien une opération pour évacuer ses ressortissants. "Tous nos concitoyens qui avaient demandé à partir ont été évacués", a déclaré la Première ministre Giorgia Meloni, dans un communiqué. "Avec eux se trouvent aussi des citoyens étrangers."

Plus tôt dans la journée, son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani avait évoqué l'évacuation par l'armée italienne "d'environ 200 personnes, y compris des ressortissants suisses et des membres de la nonciature apostolique", l'ambassade du Saint-Siège au Soudan. Dans un tweet, il a précisé que les personnes évacuées étaient "en vol pour Djibouti".

L'armée allemande a aussi procédé à des évacuations par avion militaire. "Le premier Airbus A400M est sur le chemin de la Jordanie avec ses 101 évacués", a annoncé l'armée allemande sur Twitter, précisant que deux autres avions avaient été dépêchés au Soudan pour participer aux évacuations.

Le gouvernement espagnol a, lui, évacué une centaine de personnes du Soudan vers Djibouti.

Une hausse des violences crainte

À Khartoum, les cinq millions d'habitants craignent un regain de violence après le départ des étrangers, dans leur ville privée d'eau courante et d'électricité, avec des réseaux téléphonique et internet souvent défaillants.

Les raids aériens de l'armée et les tirs de canon des paramilitaires ont déjà détruit ou obligé à fermer "72 % des hôpitaux" dans les zones de combat, selon le syndicat des médecins.

Dans les rues, des lampadaires gisent au sol, des magasins incendiés fument encore. Ici, une banque a été éventrée. Là, malgré tout, un mécanicien tente de garder son échoppe ouverte au cas où un des très rares passants aurait besoin de ses services.

Le conflit a éclaté le 15 avril entre l'armée du général Abdel Fattah al-Burhane, dirigeant de facto du Soudan, et son adjoint devenu rival, le général Mohamed Hamdane Daglo, qui commande les très redoutés paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR).

Les deux généraux avaient pris le pouvoir lors du coup d'État de 2021, mettant un coup d'arrêt au processus vers une transition démocratique qui a suivi la chute du dictateur Omar el-Béchir, en 2019.

Mais ils ont été incapables de s'accorder sur l'intégration des FSR aux troupes régulières, après des mois de négociations politiques sous égide internationale.

"Coups de feu" et "odeur de la mort"

Alors que les deux camps se livrent à une guerre de l'information, il est impossible de savoir qui contrôle les aéroports du pays et dans quel état ils se trouvent après avoir été le théâtre de violents combats.

Cette semaine, l'Aïd el-Fitr, qui marque la fin du ramadan, a eu un goût amer pour les habitants de Khartoum. On célèbre habituellement cette fête "avec des pâtisseries et des cadeaux pour les enfants", mais cette année, ce sont "des coups de feu et l'odeur de la mort", confie l'un d'eux, Sami al-Nour.

Les conditions de vie sont probablement pires au Darfour, théâtre déjà d'un terrible conflit dans les années 2000, où personne ne peut se rendre dans l'immédiat. Sur place, un docteur de Médecins sans frontières (MSF) évoque une "situation catastrophique".

Au Soudan, troisième producteur d'or d'Afrique et pourtant l'un des pays les plus pauvres au monde, les services de santé sont à genoux depuis des décennies et un tiers des 45 millions d'habitants souffre de la faim.

L'arrêt des opérations de la plupart des organisations humanitaires va aggraver la situation. Et le conflit menace désormais de gagner du terrain au-delà des frontières du Soudan, selon des experts.

France 24

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Publié par

Mamadou Salif

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