Sureté urbaine de Dakar : Des cadres financiers, comptables, techniciens… parmi les manifestants arrêtés 

mercredi 10 février 2021 • 2122 lectures • 1 commentaires

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Sureté urbaine de Dakar : Des cadres financiers, comptables, techniciens… parmi les manifestants arrêtés 

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La tâche ne sera pas facile. Les enquêteurs de la Sûreté Urbaine (Su) de Dakar, après avoir bouclé l’audition des 42 manifestants arrêtés dans l’affaire dite «Ousmane Sonko», vont procéder à celle des parties civiles. Pour le moment, une dizaine de civiles ont porté plainte ainsi que le Programme des domaines agricoles communautaires (Prodac).

La plupart sont victimes du «pyromane», ce chauffeur de 40 ans qui a mis le feu sur plusieurs voitures et autres biens de citoyens. D’autres victimes, dont les policiers blessés, seront auditionnées. 
Le regroupement des militants de Pastef à la cité «Keur Gorgui», pour apporter leur soutien à Ousmane Sonko, a été suivi de scènes de violences. Une véritable guérilla a opposé les manifestants et les forces de défense et de sécurité. Cité Keur Gorgui, Sacré-Cœur, Liberté 6 et environs ont été le théâtre de violents combats. La police a procédé à plusieurs arrestations. A la Sûreté urbaine de Dakar, 42 manifestants sont actuellement entre les mains des enquêteurs du Commissaire Bara Sankaré. Poursuivis pour les délits de «participation à une manifestation non autorisée», «troubles à l’ordre public», «destruction de biens publics et privés», «incendie criminelle»…, ils pourraient voir la liste des infractions grossir au fil du temps avec les auditions annoncées. Parmi les mis en cause, apprend-on d’une source proche de l’enquête, figurent «des étudiants, des ouvriers, des techniciens, des cadres des Finances, comptables, des chauffeurs…» Il n’y a que des hommes qui ont été arrêtés. Aucune femme n’a été interpelée. 
La plupart des personnes interpelées lors de ces manifestations ont expliqué aux enquêteurs avoir agi ainsi, car ils estiment que leur leader est victime d’un complot ourdi par le pouvoir en place. «Ils disent s’opposer à cette accusation de viol collée à Ousmane Sonko. Ils sont dans l’esprit du complot et c’est pourquoi ils ont manifesté», informe le même interlocuteur. D’ailleurs, «ils ne cherchent pas à comprendre si Ousmane Sonko l’a fait ou pas. Pour eux, c’est un opposant à abattre et c’est pourquoi ils se sont érigés en boucliers pour lui apporter leur soutien». 

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Une dizaine de victimes, les policiers blessés seront entendus
A la date d’hier, l’audition des 42 manifestants a été bouclée par la Su. Seulement, la fin des auditions ne met pas fin à l’enquête. Dans cette affaire, la liste des parties civiles s’allonge. Déjà, une dizaine de personnes dont les biens ont été détruits, ont saisi la Su d’une plainte. La plupart sont ceux dont les voitures et magasins ont été vandalisées. Le Programme des domaines agricoles communautaires (Prodac) aussi s’est constitué partie civile ainsi que  certains voisins de Ousmane Sonko, dont les vitres des maisons ont éclaté sous les coups de pierres des manifestants.  L’audition des parties civiles devrait commencer demain. Les policiers blessés seront aussi auditionnés. Ils seraient, apprend-on, des parties civiles.  

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Mohamed Ndoye, le pyromane, chauffeur de 40 ans, célibataire sans enfant
Il a été ciblé. Filmé en train de mettre le feu dans ses voitures, il fallait le stopper. Une mission rendue facile avec le port vestimentaire de l’homme qui, avec froideur, agit sans sourciller. Tout de rouge vêtu, il met le feu partout où il passe. Pour mettre hors état de nuire le «pyromane» à la bouteille contenant un liquide inflammable, des éléments de la Brigade d’intervention policière (Bip) ont été envoyés. Les images de ses actes déjà visionnées par les flics, il est vite arrêté. Son nom est Mohamed Ndoye. Chauffeur de 40 ans, l’homme est un célibataire sans enfant, d’après l’enquête. D’après des informations de L’Observateur, Mohamed Ndoye n’aurait pas nié les faits qui lui sont reprochés. 


Pastef dénonce des actes de torture sur les manifestants arrêtés 


Ils sont une soixantaine d’individus à être arrêtés par les policiers lors de la manifestation d’avant-hier lundi dans les artères de Dakar. Ces militants de Ousmane Sonko sont gardés à vue au Commissariat central de Dakar. Seulement, les responsables de Pastef soulignent, à travers un communiqué, que certains de leurs camarades sont victimes de maltraitance et de torture. «Suite aux différentes visites effectuées toute la journée (hier,Ndlr) par les responsables de notre parti, les victimes nous ont toutes confirmé faire l’objet de maltraitance et d’actes de torture durant leur garde à vue, qui se poursuit à ce jour», souligne le communiqué. Les responsables de Pastef n’ont pas manqué d’interpeller le président de la République, Macky Sall, pour lui demander «l'arrêt immédiat des sévices corporels ainsi que la libération immédiate et sans conditions de leurs militants venus pacifiquement témoigner leur soutien à Ousmane Sonko dans le complot honteux ourdi contre lui». Les Patriotes ont aussi lancé un appel aux organisations des droits de l’Homme : «Nous en informons le Comité sénégalais des droits de l'homme, la Raddho, la Ligue sénégalaise des droits de l'Homme et Amnesty International pour que ces actes contraires aux lois de notre pays et aux conventions internationales sur les droits de l’homme, cessent sans délai», dénoncent-ils. Ils ont fini par attirer l’attention sur les cas «Mohamed Ndoye qui a passé toute la journée du 09 février 2021, menotté, mains au dos, sans audition et Mohamed Thiam, blessé à l'épaule par balle et interdit de soins».
T. Marie Louise N. Cissé, Makhaly Ndiack Ndoye

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Publié par

Namory BARRY

admin

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