Tourisme, les chiffres de l'agonie

mercredi 3 mars 2021 • 781 lectures • 1 commentaires

Économie 3 ans Taille

Tourisme, les chiffres de l\'agonie

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Depuis la déclaration du 1er cas de Covid-19, Le secteur du Tourisme et de l’hôtellerie est fortement impacté. Contribuant à la valorisation de la destination Sénégal, ce secteur transversal peine aujourd’hui à (re) décoller.

Des frontières fermées, des avions cloués au sol, des restaurants et hôtels vides. Avec l’apparition du Covid au Sénégal, il y a un an, plusieurs secteurs comme le tourisme et l’hôtellerie ont été fortement impactés par la pandémie du Covid-19. Une situation inédite qui perdure, plongeant les acteurs dans le désarroi total. Et la commémoration de l’an 1 du Covid a servi de tribune à la Fédération des organisations patronales de l’industrie touristique (Fopitis) du Sénégal pour tirer la sonnette d’alarme. Pour son président, Mamadou Racine Sy, le secteur de l’hôtellerie et du tourisme est en état de quasi sinistre. A l’en croire, depuis un an, leur secteur d’activité est à terre. Ce, malgré le crédit hôtelier à hauteur de 15 milliards FCfa accordé à leur secteur par le gouvernement sénégalais au tout début de la pandémie, afin de permettre à ce secteur transversal de souffler. «Ce fonds nous a permis de payer les salaires pour une durée de trois mois. Et cela fait maintenant une année que la pandémie est là. Donc, pour nous en sortir, nous avons fait recours à nos réserves. Mais, le problème est toujours là», assure Racine Sy. Un an après le Covid-19, les pertes dans ce secteur sont énormes et les chiffres d’affaires divisés par dix. «Quelqu’un qui faisait un chiffre d’affaires d’un milliard se retrouve avec 100 millions. C’est immense. Les agences de voyages faisaient 1 milliard de caution et cette année, elles ont donné 100 millions. Beaucoup d’hôtels ont perdu de l’argent. Certains ne peuvent plus supporter les charges d’exploitations», renseigne M. Sy. Au vu de toutes ces pertes et du manque de recettes, beaucoup d’entreprises hôtelières ont effectué un allégement d’effectif dans le respect des lois et règles établies. «Nous ne pouvions pas maintenir les effectifs en place, alors qu’on n’a pas, en contrepartie, des recettes. Nous ne devons pas nous étonner qu'il y ait des licenciements. Il y a eu un allégement d’effectifs parce que la situation l’exige.  Depuis le début de la pandémie, 40 mille employés ont été mis au chômage», confie Mamadou Racine Sy.  

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«On ne peut espérer une relance avant 2022-2023»
Plus la pandémie gagne du terrain, plus les choses vont mal pour ce secteur. Car, après l’allégement des effectifs, la deuxième étape risque simplement d’être la fermeture graduelle des entreprises, faute de visibilité dans le futur. «Si la situation perdure, sans que des mesures d’accompagnement soient prises, il ne s’agira plus d’alléger les effectifs, mais d’envisager la fermeture partielle et graduelle des entreprises», se désole Racine Sy. Pour l’heure, le plan de relance sera particulièrement difficile. D’ailleurs, à en croire les acteurs, cette relance du secteur ne sera possible qu’au courant de l’année 2023. «Les saisons touristiques se préparent une année à l’avance. Et aujourd’hui, avec les restrictions de déplacement entre le Sénégal et les pays occidentaux, c’est un coup dur pour l’industrie du Sénégal», affirme Racine Sy. Qui préconise : «Il faudrait que la libre circulation puisse se faire. Et cela, nous ne pouvons pas l’espérer avant une vaccination à grande échelle. Et comme cela est impossible avant la fin de l’année, on ne peut pas espérer une relance avant 2022-2023.»
En outre, après avoir épuisé le crédit de 15 milliards FCfa, le secteur du tourisme a signalé l’urgence de la mise en place immédiate du Fonds de relance de 50 milliards promis par le gouvernement. Les acteurs qui ont loué la disponibilité et l’ouverture du chef de l’Etat s’interrogent sur les lenteurs notées dans la mise en œuvre des directives fermes qu’il a données pour la mise en place du fonds de relance. Et d’interpeller les ministre des Finances et du Tourisme. Et même pour l’alimentation de ce fonds, les hôteliers sont pour le maintien de la Bnde et excluent toute forme de changement de banque, pour quel que motif que ce soit. Aussi, Mamadou Racine Sy exige le paiement de la dette intérieure des hôtels. «Une dette qui s’est corsée avec les créances issues de la prise en charge des cas contact du Covid lors de la première vague», rappelle-t-il.
Le Fopits ne veut seulement prêcher la chapelle des hôteliers, il plaide pour une «prise en compte de la toute la chaine de valeur dans le processus d’exonération car les agences de voyage, loueurs de voitures… sont aussi impactés par la pandémie». D’où la nécessité de les insérer dans le programme d’appui et de relance.

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AICHA GOUDIABY

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Publié par

Namory BARRY

admin

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