Trafic de devises : Deux agents du ministère des affaires étrangères arrêtés à Paris

mardi 10 décembre 2019 • 599 lectures • 1 commentaires

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Trafic de devises : Deux agents du ministère des affaires étrangères arrêtés à Paris

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iGFM - (Dakar) -Longtemps passée sous silence, l’arrestation de deux agents sénégalais du ministère des Affaires étrangères à l’aéroport  international Roissy Charles De Gaulle de Paris (France) est sortie des tiroirs secrets de la Délégation générale au pèlerinage aux Lieux Saints de l’Islam.

L’affaire a été longtemps tue, mise en embargo. Mais après des mois d’omerta, le mur de silence s’est effrité, laissant filtrer les premières informations. Certes, l’info n’a pas suscité l’émoi du corps diplomatique sénégalais - adepte des soutiens de principe - ni celui de l’Etat du Sénégal, qui a l’obligation de défendre ses agents en toutes circonstances. Mais elle a fait désordre du côté des Douanes françaises, du Quai d’Orsay et Bercy, sièges des ministères des Affaires étrangères et des Finances de la France.

Des inquiétudes fondées, surtout que les deux fonctionnaires sénégalais, mis en cause (un homme et une femme) dans cette affaire de trafic international de devises, n’étaient pas en partance pour une mission officielle, mais de retour de La Mecque où ils étaient envoyés pour gérer les comptes de la Délégation générale au Pèlerinage. Un procédé douteux ou une légèreté impardonnable pour des gens qui sont censés connaître la loi, mais qui sont passés outre. De quoi susciter moult interrogations chez les gabelous de l’aéroport international Roissy Charles De Gaulle de Paris (France) qui ont diligenté une enquête pour tirer au clair cette nébuleuse affaire de 100 000 euros (65,5 millions de francs Cfa) découverts dans les bagages des fonctionnaires sénégalais. De deux agents du ministère des Affaires étrangères qui seront arrêtés, interrogés, puis libérés. L’argent confisqué.

En escale dans la capitale française, les deux membres de la Délégation générale au pèlerinage aux Lieux Saints de l’Islam sont tombés sur des Douaniers experts dans la fouille des bagages des voyageurs en transit. Rompus à la tâche et aguerris à ce type de contrôle, les gabelous français ont tôt fait pas de découvrir le pot-aux-roses, la «cache secrète» des deux fonctionnaires sénégalais. Ils tombent sur une forte somme d’argent dissimulée dans du papier cartonné enfoui dans leurs bagages.

Interpellés sur l’origine de cette importante somme, A. B et M. C qui ne détenaient aucun papier ou documents justificatifs sur son origine, ont déclaré, durant leur interrogatoire, que l’argent appartenait à la Délégation générale au pèlerinage aux Lieux Saints de l’Islam. Malgré l’insistance des Douanes françaises, les deux mis en cause sont restés muets sur la provenance de l’argent. L’information est remontée à la hiérarchie. Le Quai d’Orsay et Bercy sont saisis, de même que les ministères des Affaires étrangères du Sénégal et des Finances.

Pendant ce temps, les deux fonctionnaires patientent dans la salle d’attente du bureau des Douanes de Roissy. Mais quelques heures après des échanges d’informations entre les deux pays, le payeur de l’Etat du Sénégal, M.T, en charge de la comptabilité du pèlerinage, dépêché à La Mecque par le ministre des Finances, démonte la thèse brandie par les deux Sénégalais. Il a, en quelque sorte, fait savoir aux Douanes françaises qu’il a dans ses caisses l’argent du Pèlerinage et n’a mandaté personne pour faire rapatrier des fonds de La Mecque.

Après cette collecte d’informations, les Douanes qui avaient retenu les deux agents du ministère des Affaires étrangères dans leur salle d’enquête, leur signifient que l’Etat du Sénégal dit ne pas être propriétaire des 100 000 euros. Sachant les carottes cuites, les deux agents revoient leur copie se disent propriétaires de l’argent qui devait leur permettre d’acquérir des voitures. Des arguments qui ne convainquent pas les Douanes qui ont, aussitôt après, dressé un procès-verbal envoyé aux autorités en charge des Finances des deux pays. Et l’argent est confisqué.

Alors, l’information gardée secrète, le temps d’un après-midi, commence à prendre des proportions inquiétantes au sein de la Délégation générale pour l’organisation du pèlerinage à La Mecque, d’autant qu’elle n’en avait pas informé le ministère des Affaires étrangères. Une gravissime affaire de trafic de devises qui a négativement impacté l’image du Sénégal en France et qui appelle à un questionnement. Le Délégué général chargé du pèlerinage était-il au courant ? D’où provenait cet argent ? Existait-il des caisses parallèles au sein de la commission du pèlerinage ? Bizarrement, l’argent n’est toujours pas réclamé par la Délégation générale en charge du pèlerinage à La Mecque, dont le payeur a dégagé toute responsabilité. Ni par le ministère des Affaires étrangères. Encore moins par les deux agents mis en cause.

MAMADOU SECK

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Daouda Mine

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