Le vampirisme électoral des politicards face à un peuple affamé : morts et accusations de corruption, une histoire qui se répète

dimanche 10 novembre 2024 • 829 lectures • 0 commentaires

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Le vampirisme électoral des politicards face à un peuple affamé : morts et accusations de corruption, une histoire qui se répète

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iGFM - (Dakar) On dit souvent que l’histoire se répète si la leçon n’est pas apprise. Il convient de rappeler que l’histoire électorale est celle de la destinée d’un peuple tout entier, se répétant parfois hasardeusement pour certains et divinement pour d’autres.

Quoi qu’il en soit, le Sénégal est devenu le théâtre d’accusations sans preuves et de morts suspectes de hauts responsables de l’État. Cela paraît incroyable, mais nous en sommes arrivés là. La veille de l’élection présidentielle de mars 2024 a été marquée par le décès de Mouhamadou Boun Abdallah Dionne, ancien Premier ministre et candidat à la présidentielle, ainsi que par une accusation rocambolesque de corruption visant deux membres du Conseil constitutionnel.

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À l’approche des élections législatives de ce 17 novembre prochain, à une semaine du scrutin, le décès de Mouhamadou Moustapha Ba, ancien ministre des Finances et du Budget, fait surface, suivi d’une accusation de corruption impliquant l’ancien Premier ministre Amadou Ba et l’ancien président Macky Sall. Il est de notre devoir citoyen de rappeler ces faits inexpliqués et d’interroger une situation troublante, alors que les Sénégalais, en détresse, peinent à survivre tandis que les politiciens complotent.

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Avant l’élection présidentielle, la mort annoncée de Boun Abdallah Dionne reste gravée dans mon esprit. En tant que journaliste, je continue d’avoir des suspicions, des zones d’ombre et des questions inexpliquées. Son décès a été annoncé à plusieurs reprises puis démenti, avant qu’on ne nous informe qu’il avait été évacué d’urgence en France.


Finalement, Mouhamadou Boun Abdallah Dionne est décédé le vendredi 5 mars à Paris à l’âge de 64 ans nous disait-on, selon plusieurs médias sénégalais repris par les médias internationaux. Mounirou Sy, coordonnateur de la coalition «Dionne 2024», a démenti cette information, déjà largement relayée sur les réseaux sociaux.


C’est le 5 avril 2024, un mois après l’élection présidentielle et la première fête de l’indépendance sous le président Bassirou Diomaye Faye, que l’on nous annonce officiellement sa mort à 65 ans. Des documents sur les procédures d’inhumation en France sont même publiés. Il a été inhumé le mercredi 10 avril 2024, dans la soirée du jour de la fête de la Korité, au cimetière Bakhiya de Touba.


L’arrivée de son corps au Sénégal a suscité de l’émotion, mais cet homme, considéré comme un pilier du développement économique du pays, n’a pas été célébré à sa juste valeur, ni de son vivant, ni après sa mort.


L’annonce de sa mort a été faite vers 11h, et dès 15h, le nouveau Premier ministre présentait son gouvernement tant attendu. Très vite, l’information a été éclipsée par la mise en place du gouvernement Sonko-Diomaye. La levée du corps, dépourvue de solennité, nous a laissés nous interroger sur le sens de servir son pays si la mémoire des grands intellectuels et des hauts commis de l’État est ainsi minimisée. Même le protocole a été bousculé sans gêne ! Au Sénégal, aucune enquête journalistique ou judiciaire n’a été menée sur cette mort «banalisée». Certains, qui ont pourtant bénéficié de sa générosité, semblent même l’avoir oublié dans leurs prières.


L’enjeu de sa mort résidait dans le fait que, s’il décédait avant l’élection, celle-ci aurait dû être reportée. Selon l’article LO.118 du Code électoral, en cas de décès d’un candidat déclaré, une nouvelle élection doit être organisée dans les quarante jours suivant l’annonce officielle du décès, afin de permettre une nouvelle préparation et une substitution de candidat. Or, l’annonce de sa mort, faite avant l’élection à plusieurs reprises, a été systématiquement démentie sans preuve formelle, ni message vocal, ni vidéo, ni déclaration de sa famille. Tout cela suscite des doutes, surtout lorsqu’on sait qu’il a été envoyé en France pour des soins médicaux en urgence à la veille de l’élection présidentielle, alors qu’il était déjà très malade. C’est seulement après la présidentielle que la nouvelle a été acceptée de manière douteuse, sans éclaircissement, car un nouveau régime était en place et une loi d’amnistie avait été appliquée.


Aucun hommage n’a été rendu pour montrer à la jeune génération qui était Boun Abdallah Dionne, ce haut fonctionnaire qui a donné sa vie pour l’État. Il n’a laissé son nom ni sur une rue ni sur un monument. Malgré sa maladie, il avait mené sa campagne auprès des familles religieuses du Sénégal jusqu’à ce qu’il n’en puisse plus. Lors des tentatives de report de l’élection présidentielle, les juges Cheikh Tidiane Coulibaly et Cheikh Ndiaye du Conseil constitutionnel ont été accusés de corruption, impliquant même le frère d’Abdou Latif Coulibaly, ce qui a conduit ce dernier à démissionner du gouvernement de Macky Sall. Une enquête parlementaire a été initiée, mais elle a été rapidement stoppée sans suite. Nous n’avons pas oublié la déclaration du président du Conseil constitutionnel sur un plateau de télé en France qui contredisait celle de Macky Sall au moment où il disait renoncer à une troisième candidature, malgré son droit à y prétendre. 



Depuis, c’est ce même Conseil constitutionnel, accusé de corruption, qui continue de décider de l’avenir du pays sans justification ni preuves.


À la veille des élections législatives, on nous annonce le décès de Mouhamadou Moustapha Ba, ancien ministre des Finances et du budget. Ce dernier, au parcours exceptionnel, a inspiré tant par ses discours que par son expertise en finance publique. Sa mort, alors qu’il était soigné en France, a également soulevé des questions. Un message, relayé par l’Observateur avant sa mort dans un groupe de travail révélait déjà son état d’esprit. Son décès est venu se mêler aux accusations lancées par le Premier ministre Sonko, qui avait accusé le gouvernement de Macky Sall d’avoir falsifié les chiffres des finances publiques, sur les réseaux sociaux. Cette accusation sans preuves transmises au public a fait le tour du monde, provoquant des réactions et entraînant l’emprisonnement de journalistes et de politiciens. Le climat de suspicion qui en a découlé a nui à la crédibilité du Sénégal sur la scène internationale.


Le parquet a annoncé que les résultats de l'autopsie révèlent des éléments attestant que la mort n’est pas naturelle, retardant ainsi les formalités d’inhumation. Pendant ce temps, Adama Faye, gendre de Macky Sall, a accusé l’ancien ministre Amadou Ba de corruption, une accusation redynamisée par Aminata Touré, actuelle haute conseillère du président Diomaye Faye suite à un commentaire émis dans ce sens. Un autre débat digne d’un film électoral sénégalais, semblable à celui de la présidentielle se dessine à une semaine prêt du scrutin. 


Les difficultés économiques persistent : le pouvoir d’achat des Sénégalais est en baisse, les prix de l’électricité et des denrées alimentaires augmentent, et les inondations laissent des familles dormir à la belle étoile sans eau ni électricité moins encore de sécurité.


Tout est cher dans ce pays, la situation économique est intenable, on risque même de payer cher l’air que nous respirons au Sénégal. Pendant ce temps, les politiciens continuent de jouir de privilèges que la majorité de la population ne peut s’offrir. Arrêtez ces manipulations sordides avant qu’il ne soit trop tard.


Zaynab SANGARÈ, journaliste d’investigation spécialisée en data journalisme

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Publié par

Harouna Fall

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