Sadio et le Bayern : À l'entraîneur de comprendre les mutations à opérer

samedi 24 septembre 2022 • 1702 lectures • 2 commentaires

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Sadio et le Bayern : À l\'entraîneur de comprendre les mutations à opérer

Depuis l’arrivée de Sadio Mané au Bayern de Munich, les avis sont partagés sur la façon de jouer de l’équipe bavaroise et sur l’apport de son nouvel attaquant.

Ceux qui voyaient le joueur sénégalais comme un n°9 chargé de remplacer le Polonais Robert Lewandowsky doivent sans doute comprendre que Sadio Mané n’est pas un avant-centre chargé exclusivement de marquer des buts. Il n’est pas un renard des surfaces. Il est plutôt dans une posture hybride d’un ailier et d’un avant-relayeur chargé de faire la dernière passe ou de parachever les offensives si l’occasion se présente. C’est dans ce rôle qu’il a évolué à Liverpool en permettant à Mohamed Salah et aux avants de pointe comme Roberto Firmino, Diego Jota, Divock Origi, de finaliser les actions en usant du jeu sans ballon ou des accélérations spontanées. Il n’attend pas la balle dans la surface et, à l’image d’un Robert Lewandowsky, d’un Erling Haaland ou pour rester dans le contexte allemand, d’un Gerd Müller des années 70.


Par conséquent, vouloir l’utiliser sur ce registre face à des équipes outrancièrement défensives, c’est le livrer à des batailles physiques et athlétiques qui vont l’épuiser à plus ou moins long terme.


C’est à l’entraineur du Bayern Julian Nagelsmann de comprendre que Sadio Mané n’est pas venu en remplacement d’un avant de pointe mais plutôt pour participer à l’animation d’une équipe qui a un triple défi à relever. Se défaire de son instinct dominateur qui en faisait un rouleau compresseur pendant 90 minutes, gérer les temps forts et les temps faibles face à des adversaires pratiquant des défenses profondes et rationnaliser ses efforts et ménager son groupe pour répondre à un calendrier de compétitions qui exige une disponibilité permanente.


En effet, Sadio évolue dans un groupe qui avait déjà acquis des automatismes et un jeu basé sur le pressing tout terrain. Le Bayern joue sur des temps forts avec trop de joueurs devant. Sa défense est fragile sur les contres adverses car les latéraux sont trop portés à l'offensive et courent trop avec le ballon. Ils abusent également de dribbles inutiles au risque de gêner leurs propres attaquants.


Sadio n'a pas d'espace de jeu et est obligé de jouer dos à l'adversaire. Il est souvent pris en tenaille et attend des balles qui ne viennent jamais. Et quand elles arrivent, ce sont des balles perdues, de combat.


Le coach doit réorganiser son équipe en se débarrassant de la mentalité de rouleau compresseur. Le temps est passé où le Bayern dominait tout et mettait la pression sur tout le monde. Avec les défenses renforcées, profondes et le marquage individuel et collectif, le Bayern ne peut plus continuer à jouer haut et à maintenir un pressing permanent sur l'adversaire qui l'attend désormais pour placer des contres. Le coach doit donc libérer les espaces avec un milieu récupérateur et des latéraux moins frénétiques. Le coach doit aussi alterner le 4/3/3 et le 4/4/2 pour faire des contres. Le jeu du Bayern doit évoluer pour être varié car les adversaires savent maintenant comment l'équipe joue avec un instinct dominateur.


Sadio se retrouve mieux dans un système à plusieurs variantes. À l'entraineur de le comprendre.


Mamadou KASSÉ


Journaliste-Ecrivain


Ancien footballeur


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Publié par

Hubert Mbengue

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