Viviane trône au Zénith

lundi 12 mars 2018 • 779 lectures • 1 commentaires

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Viviane trône au Zénith

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iGFM - (Dakar) Spectacle rutilant, chorégraphie épurée, danseurs et musiciens au top, Viviane Chidid a offert une performance mémorable au Zénith de Paris, ce samedi. La reine du Djolof Band a convaincu des milliers de spectateurs venus de partout, qu’elle était une artiste accomplie et n’avait rien à envier aux plus grands. Récit d’une folle soirée…

Il est à peine 18 heures, ce samedi 10 mars, à Paris… A la sortie du tramway en direction de la Porte de la Villette, le mot d’ordre pour la plupart des Africains et Sénégalais en particulier, semble déjà lancé. Tous au Zénith pour vivre le show en direct de Viviane Chidid. En tenue ultra chic, sexy ou plutôt soft, ce soir les rigueurs climatiques sont bravées. A quelques mètres de la salle de spectacle, les langues «crachent» déjà du Vivi. Des groupes formés ça et là, s’amusent à reprendre certains de ses tubes phares avec de temps à autres, des pas de danse bien rythmés. Pendant ce temps, à l’intérieur, c’est un tout autre décor. Dans les loges, les artistes invités se préparent à enfiler leurs habits de lumière. L’icône du jour se fait pomponner par une horde de personnes aux petits soins. Stylistes, coiffeuses, maquilleuses, amis, parents, la panoplie est complète. Sur la scène, un écran forme le nom de la chanteuse et diffuse sa photo. Ingénieurs de son, techniciens et régisseurs sont à pied d’œuvre, alors que les places commencent à se remplir.

Peu avant 21 heures, le Zénith est bondé de monde. La première partie peut démarrer. Les amateurs de musique trépignent d’impatience à l’idée de voir la star sénégalaise sur scène. En attendant, ils vont devoir patienter avec quelques starlettes et talents en herbe. L’ambiance est au beau-fixe et la température monte en flèche au fur et à mesure que les minutes s’égrènent…

Un roi pour introduire une reine

Au bout d’une heure, il fallait se faire une raison, les fans étaient pressés de voir leur idole et ont commencé à la réclamer. Presqu’au même moment, une silhouette bien connue s’approche à pas feutrés sur la scène, accompagné du tonitruant Dj Boub’s. On a du mal à y croire, même si ce n’est pas une surprise. Youssou Ndour avait bien annoncé sa présence et le voilà, en chair et en os qui s’est improvisé maître de cérémonie pour introduire Viviane Chidid. «Bonsoir Paris, bonsoir Zénith. Sans plus tarder, j’ai le plaisir et la joie de vous présenter celle qu’on appelle l’étoile de l’Afrique, grâce à sa belle voix et sa présence… Je veux nommer Viviane. Ce soir, ce sera la totale avec Viviane», crie-t-il, euphorique. Le public qui ne s’est pas fait prier, a répondu aux mots de la star planétaire, par des hurlements de joie. 22 heures passées de quelques minutes, la voici qui traverse le voile translucide qui sépare la scène et les coulisses. Viviane est vêtue d’un boubou en soie aux couleurs du drapeau national, qui épouse extraordinairement ses formes généreuses. Sa voix suave transperce la chaleur de la nuit et transcende la foule totalement en osmose. Tout en chantant, elle ondule sur la scène accompagnée par ses danseurs et étale toute sa classe, sa grâce. Belle entrée en matière pour la chanteuse. Ça promet d’être show tout chaud…

Prouesses vocales et performances scéniques

Viviane enchaîne avec ses prouesses vocales et ses performances sur scène. Son répertoire est revisité au plus grand plaisir de ses aficionados. Féminine et sensuelle, elle n’hésite pas à accrocher leurs regards avec des chorégraphies épurées. Mais aussi et surtout avec un pep’s et une aisance assez communicateurs. En même temps que ses chansons, ses tenues s’enchaînent sur la scène. Aussi belles les unes que les autres, elles lui procurent une allure de diva bien dans sa peau, d’une femme de son temps ou encore celle d’une nymphe libérée qui assume ses rondeurs. Vivi c’est de la bombe, pour faire écho à ses milliers de fans qui scandaient dans la foule, «Vivi yay bombeu» (tu bats le beurre). A juste raison, une fois de plus, la reine du Djolof band a démontré qu’elle était pleine de ressources pour tenir en haleine son public. En artiste accomplie, elle a acquis une personnalité et de la maturité. Son fils, Philipe Ndour, qui lui a emboîté le pas dans la musique, a donc de qui tenir. Elle l’a d’ailleurs invité sur la scène pour l’occasion. Un moment assez émouvant qui a fait sautiller Viviane comme une jeunette. Le petit bonhomme qui a déjà les atouts et les atours d’une star, s’est lâché comme jamais devant une assistance touchée par le duo mère-fils. Puis ce fut le tour de Salam Diallo de monter sur scène, avec la même énergie qu’on lui connaît, pour interpréter en featuring, le titre «Waw». Comme il fallait s’y attendre avec le leader du «Nokoss band», la mayonnaise a tout de suite pris. Danses lascives, allant du traditionnel «leumbeul», en passant par le «twerk» tropicalisé, le froid a baissé d’un cran. Dans la même veine, Mbaye Dièye Faye a également fait son apparition. Viviane et son hôte de marque ont marqué les esprits avec un merveilleux tableau endiablé par les subtilités des percussions.

Youssou Ndour et Modou Lô assurent le show

La soirée battait son plein et on était bien loin du compte. Une surprise de taille attendait les inconditionnels de la star. Un mastodonte de la lutte sénégalaise, un autre roi n’allait pas tarder à monter sur l’estrade. Précédé du communicateur traditionnel El Hadj Bécaye Mbaye, Modou Lô, toujours égal à lui-même, a régalé la foule du Zénith d’un «touss» exceptionnel. Les amoureux de la lutte en ont eu pour leurs yeux. A coup sûr, ils s’en souviendront et ne regretteront pas d’avoir fait le déplacement. C’est dire que Viviane n’a pas fait les choses à moitié et trône désormais sur le toit du monde. En plus d’être la 2e Africaine à se produire au Zénith, après Patience Dabany, elle est la première Sénégalaise à avoir relevé ce défi haut la main. Ses musiciens du Djolof Band qui n’ont pas été en reste, ont assuré un show mémorable. Que demander de plus ? L’impossible n’était pas Viviane ce samedi-là. Il suffisait de demander et elle vous donnait du rêve. Difficile de ne pas succomber ou entrer en transe, quand elle entonne le morceau «Khar ma» et que Youssou Ndour apparaît à ses côtés. Une ode à l’amour qui fait résonner l’affection entre les deux artistes aux yeux de tous. Entiers et naturels, ils ont convaincu le public avec leur duo de choc et l’ont fait sourire jusqu’à la dernière note. Pour finir, le patron du Super Etoile a exprimé toute sa fierté pour celle qui a été son produit, pour avoir été sous son aile. Dorénavant, elle vole de ses propres ailes et atterrit où bon lui semble. En Gambie pour un feat avec Dialiba Kouyaté ou en France pour une collaboration musicale avec Barack Adama du groupe «Sexion d’assaut». Ce fut aussi le cas, samedi dernier, ces artistes se sont succédé sur la scène, à l’image d’un Pape Thiopet, Mame Goor Djazaka, El Hadj Keïta, des rappeurs Da Brains, Akhlou Brick, Clayton Hamilton. Avec eux, elle s’est laissée à un spectacle rempli d’émotions et a montré qu’elle n’a rien perdu de sa superbe. Pour une première, ce fut magique… Seule fausse note, le spectacle a été interrompu avant la fin. L’heure à laquelle, le show devait être bouclé est arrivée sans crier gare. Les fans sont donc repartis avec un petit pincement au cœur, mais contents d’avoir vécu un moment d’exception…

MARIA DOMINICA T. DIEDHIOU (envoyée spéciale à Paris)

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Publié par

Daouda Mine

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