Amy Collé Dieng : «J’ai été trahie ...»

jeudi 5 décembre 2019 • 665 lectures • 1 commentaires

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Amy Collé Dieng : «J’ai été trahie ...»

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IGFM - Très souvent sous les feux de la rampe pour d’autres raisons que ses prouesses musicales, Amy Collé Dieng s’était emmurée dans un silence assourdissant. A travers un single intitulé «Munël», elle vient de signer un come-back retentissant. Occasion toute trouvée pour l’extirper de son mutisme. Son séjour carcéral, ses bisbilles avec sa maison de disque, ses divorces, la chanteuse se confesse sans détours…

Amy Collé Dieng s’est éclipsée de la scène depuis un bon moment. Qu’est-ce qui explique cela ?

Je ne dirais pas que c’est une absence, car malgré tout, je reste et demeure dans le cœur des Sénégalais. Ils me prêtent toujours une oreille attentive. A un moment donné, j’avais signé un contrat avec un label international (Dubes Records). Nous avons collaboré quelques années, mais malheureusement, l’issue n’a pas été des plus heureuses. Lorsque notre accord est arrivé à terme, j’ai jugé plus judicieux de ne pas le renouveler comme il le souhaitait. La maison de disques a après avancé beaucoup de choses sur moi mais, je ne leur en tiens pas rigueur. Si jamais je me mettais à déballer, leur crédibilité en prendrait un sacré coup. Je passe l’éponge, cela fait partie de mon passé. Je fais focus sur mon avenir. Mon avenir avec Prince Arts que j’ai réintégré récemment. Ce sont eux qui m’ont forgée, ils m’ont prise sous leurs ailes depuis que je suis toute petite. Tout ce que je sais de la musique, ce sont eux qui me l’ont appris. Nous avions cessé notre collaboration, mais là, nous avons repris de plus belle. J’en veux pour preuve, l’accueil réservé à mon single depuis sa sortie. Puisse le succès grandir et grandir encore.

Justement comment s’est fait votre retour au sein de Prince Arts, après la brouille qui vous avez séparés ?

Il n’y a jamais eu de bisbilles entre Prince Arts et moi, contrairement à ce qui se disait. C’est ma seconde famille, donc il ne peut en être autrement. Le contrat qui me liait à eux, était arrivé à sa fin et on ne l’a pas renouvelé. À cette époque, j’ai été repérée par «Dubes Records» et j’ai été séduite par leur proposition. Mes retrouvailles avec Ngoné et Ibou Ndour se sont faites sans trop de difficultés. J’ai consenti des efforts pour que cela soit possible. Ils ont été très compréhensifs à mon égard et m’ont facilité les choses. Je ne connais que Prince Arts. Je me sens beaucoup mieux avec eux. Je suis persuadée que ma musique ne se portera que mieux avec leur soutien.

«J’ai ma place dans la musique sénégalaise»


Vous avez démarré votre carrière en trombe, n’avez-vous pas l’impression d’avoir pris beaucoup de retard, avec cet aller-retour ?

Pas du tout ! Quitter Prince-Arts, passer par là où je suis passée, faisait partie de mon destin. Je ne considère pas cela comme une perte de temps. Je suis Musulmane et je crois fermement que tout ce qui arrive dans ma vie est du ressort divin. Je m’en remets à Dieu.

Que peut-on attendre de ses retrouvailles ?

L’album est fin prêt et sera bientôt disponible sur le marché. Des tournées et des spectacles en live sont également prévus. En attendant, le single est à la disposition du public. Il parle d’un homme qui trahit sa femme pour une autre. Un fait assez récurrent que l’on a tendance à banaliser. Les hommes abandonnent sans sourciller leurs épouses qui leur ont consacré leur jeunesse et donné des enfants, pour les beaux yeux d’une autre. C’est une chanson dédiée à la gent féminine qui a été écrite par Ndiawar Ndiaye. Je le remercie au passage.

Vous étiez presque retombée dans l’anonymat. A-t-il été facile pour vous de surmonter cette déchéance du jour au lendemain ?

La patience profite aux endurants. Rien n’est facile dans cette vie. Les épreuves nous permettent de forger notre caractère et de mieux nous relever lorsqu’on tombe. Je peux dire que je n’étais pas encore assez mature, mais je le suis maintenant.

Vous n’étiez pas mature, est-ce à dire que vous avez commis des erreurs ?

Non, c’est tout juste parce que j’étais encore jeune. Je n’avais pas assez d’expérience dans la musique et la vie en général. J’ai traversé pas mal d’épreuves, mais je sais maintenant où mettre les pieds.

A quels genres d’épreuves avez-vous été confrontée. D’aucuns disent que vous étiez complètement fauchée ?

Je rends grâce à Dieu. Pour moi, être riche ou pauvre, cela importe peu. Tant que j’ai des personnes derrière moi et la santé en priorité, j’ai tout. Ceux qui se mettent à cracher du venin derrière mon dos, je leur laisse à leur conscience. Moi, je suis quitte avec la mienne. Je m’en sors pas mal. Les péripéties par lesquelles, je suis passée me pousse à persévérer et à avoir plus de courage, pour affronter les aléas de la vie. Chaque jour est un nouveau combat.

Quid de votre état mental ? La thèse selon laquelle vous aviez perdu l’esprit a été évoquée…

Ce sont des balivernes. Je n’ai jamais souffert d’aucun trouble mental que ce soit. Ces affirmations sont sans doute le fruit de mes ennemis tapis dans l’ombre… 

«J’ai pardonné à Feu Serigne Béthio, car…»


 Il y a eu l’épisode avec feu Serigne Béthio Thioune où on vous a vu vous faire humilier…

Je suis de confession Mouride, disciple de Cheikh Ahmadou Bamba. Ce jour-là, j’ai été prise par une sorte d’euphorie, car j’ai entendu des louanges en son honneur. Sur le coup, je n’ai pas réfléchi, je me suis laissée aller aux rythmes des chants panégyriques. J’ai entamé, à mon tour, des invocations et j’ai rendu grâce au Prophète Mouhamed (PSL). J’ai été freinée net dans mon élan par les adeptes du marabout qui m’ont stipulé qu’il était interdit de chanter le Prophète pendant leurs cérémonies. Je n’ai pas pu empêcher mes larmes de couler. Il leur a intimé l’ordre de me faire sortir, mais ces derniers n’ont pas eu le cœur à le faire. C’est après cet épisode que mon père m’a informée que Feu Serigne Béthio était mon parent. Puisse son âme reposer en paix. Quant à moi, j’ai oublié et je lui pardonne de gaieté de cœur ce geste à mon égard. Nous appartenons à la même confession.

Vous avez également séjourné en prison pour avoir tenu des propos offensants à l’endroit du chef de l’Etat Macky Sall. Comment l’avez-vous vécu ?

Je l’ai vécu avec courage et beaucoup de philosophie, comme une bonne croyante. Cela devait arriver et il n’est pas dit que seules les mauvaises personnes entrent en prison. J’ai tiré énormément de leçons de mon séjour carcéral. Les propos que j’ai tenus ont été sortis de leur cadre et de leur contexte. C’était dans un groupe WhatsApp et une personne malintentionnée l’a fait fuiter sur les réseaux sociaux. Elle a trahi ma confiance et j’ai été perdue par mon cœur. Nous étions en pleine campagne et tous les adhérents du groupe étaient en train d’exprimer leur point de vue. Et c’est allé dans tous les sens. Je suis citoyenne sénégalaise et je n’ai fait qu’exprimer ce qui me tenait à cœur dans un cadre restreint. Je n’aurais jamais imaginé qu’on m’aurait exposée ainsi. C’était fait à dessein. Ceux qui ont ourdi ce plan, cherchaient à mener leur combat contre Macky Sall, avec ma propre personne. Ce qu’en aucun cas, je n’aurais accepté. Une fois leur forfait accompli, ils sont simplement restés aphones et m’ont laissée seule affronter les conséquences. Fort heureusement, je n’ai pas été seule dans cette épreuve. Youssou et Ngoné Ndour m’ont témoigné de leur soutien indéfectible. Ils ont fait des pieds et des mains pour que je sois remise en liberté. Après quoi, j’ai présenté mes excuses au Président Macky Sall.

Comment se relève-t-on de tant de déboires ? Votre carrière a souvent été chahutée par des rumeurs, des divorces avec fracas…

A part le fait d’avoir raffermi ma foi en Dieu, je n’ai rien vécu de diable durant mon séjour carcéral. Les conditions dans la cellule où j’étais, étaient assez acceptables. Je suis restée digne dans l’épreuve jusqu’au bout. Il faut dire que je n’ai pas fait une semaine là-bas. Pour ce qui est du reste, je dirais que je suis une artiste. C’est le revers de la médaille, mes moindres faits et gestes sont épiés. Je ne suis pas la seule dans ce cas. On colporte sans cesse des rumeurs infondées sur nous. Le mariage tout comme le divorce sont légitimes. J’ai été mariée et mon souhait était d’être séparée de mes époux que par la mort. Cependant, l’homme propose Dieu dispose. Une chose est sûre, j’ai beaucoup appris de ces déboires. A l’avenir, je me garderais de m’empêtrer dans des situations compliquées.

«Les promesses de Me Abdoulaye Wade»


 Soutenez-vous toujours Karim Wade ?

Je ne soutiens personne. Cette affaire m’a porté préjudice. Après avoir sorti le premier audio, d’autres ont aussi circulé après ma libération.

Pourquoi vous n’avez pas porté plainte contre ces personnes ?

Cela n’en vaut pas la peine. Ils ont fait exprès et j’ai bien compris leur machination. Ils m’ont utilisée et m’ont livrée à la vindicte populaire. Après que je suis sortie de prison, ils ont fait courir le bruit que j’ai chanté Abdoulaye Wade. Ce dernier m’a même fait appeler. Compte tenu de ce qu’il représente dans ce pays, je suis allée lui répondre. Et là, ils ont poussé le bouchon pour dire que je suis entrée en transe lors de cette fameuse visite. Ce qui est archi-faux.

De quoi vous êtes-vous entretenu avec Wade-père ?

Rien de spécial. Nous avons discuté comme un père et sa fille. Il m’a ensuite fait des promesses, mais jusqu’à présent, rien n’a été fait. Dans tous les cas, ce n’est pas ce qui m’intéresse. Je ne suis pas une personne que l’on peut acheter.

Pour en revenir à la musique, pensez-vous pouvoir reprendre votre place après cette longue absence ?

Bien entendu ! Avec l’appui de mes fans, c’est bien possible. D’ailleurs, je leur tends la main. J’ai ma place dans la musique et je suis entourée par des personnes dont le professionnalisme ne souffre d’aucun doute. Avec Prince Arts, je vais reprendre des couleurs…

MARIA DOMINICA T. DIEDHIOU 

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Publié par

Daouda Mine

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