Ce qu'il faut savoir sur l'affaire Benalla qui fait trembler l’Élysée

samedi 21 juillet 2018 • 474 lectures • 1 commentaires

International 5 ans Taille

Ce qu'il faut savoir sur l'affaire Benalla qui fait trembler l’Élysée

PUBLICITÉ


iGFM - (Dakar) - Licencié par l'Élysée, placé en garde en vue, Alexandre Benalla, chargé de mission auprès du chef de cabinet de la présidence, est accusé d'avoir agressé un manifestant le ler Mai. Retour sur une affaire qui empoisonne l’exécutif.

  • L’origine de l’affaire Benalla


L'affaire éclate le 18 juillet,après la publication par le journal Le Monde d'une vidéo datant du 1er mai dans laquelle un chargé de mission auprès du chef de cabinet de la présidence de la République,  violente un manifestant dans une rue du Ve arrondissement de Paris. Sur les images, filmées par un militant de la France insoumise, l’homme identifié comme Alexandre Benalla est coiffé d'un casque à visière des forces de l'ordre, roue de coups un jeune homme à terre.

  • Pris dans la tempête, l’Élysée fini par lâcher Benalla


Alors que les médias et l’opposition réclament des explications sur le rôle exact d’un proche collaborateur du chef de l'État, qui fait le coup de poing avec des manifestants, l’Élysée se retrouve face au feu roulant des critiques. Le lendemain, le porte-parole de la présidence, Bruno Roger-Petit, explique lors d’une conférence de presse qu'Alexandre Benalla avait été "autorisé", à sa demande, à "observer les opérations de maintien de l'ordre pour le 1er mai", sur "un jour de repos". Mais ayant "largement outrepassé cette autorisation", Alexandre Benalla a rapidement reçu "la sanction la plus grave jamais prononcée contre un chargé de mission travaillant à l'Élysée", a-t-il assuré.

Il a été "mis à pied pendant quinze jours avec suspension de salaire" et "démis de ses fonctions en matière d'organisation de la sécurité des déplacements du président", pour "punir un comportement inacceptable". C'est "un dernier avertissement avant licenciement", a précisé Bruno Roger-Petit. Un deuxième homme a aussi "outrepassé son autorisation" ce même 1er-Mai, a révélé le porte-parole de l'Elysée. Il s’agit de Vincent Crase, gendarme réserviste et employé de LREM. Il a lui aussi écopé d'une "mise à pied de quinze jours avec suspension de salaire", et "a été mis également fin à toute collaboration entre lui et la présidence de la République".

Toujours est-il qu’Alexandre Benalla a pourtant été mobilisé récemment en dehors de l’Élysée. Le 16 juillet, il serait notamment monté dans le bus de l'équipe de France de football, sacrée la veille championne du monde en Russie, qui paradait sur les Champs-Élysées avant d'être reçue dans le palais présidentiel par Emmanuel Macron.

De son côté, ce dernier reste mutique sur l’affaire. À un journaliste qui lui demandait jeudi après-midi lors d'un déplacement à Périgueux (Dordogne), si la République était entachée par cette affaire, il a répondu : "Non, non, la République, elle, est inaltérable".

Finalement, vendredi, l'Élysée a annoncé engager une procédure de licenciement à l’encontre d'Alexandre Benalla, arguant de "faits nouveaux constitutifs d'une faute commise" et faisant "l'objet d'une procédure judiciaire", la présidence a annoncé à l'AFP avoir "pris la décision d'engager la procédure de licenciement d'Alexandre Benalla", car celui- ci, "aux fins de prouver son innocence, (...) aurait été destinataire d'un document de la préfecture de police qu'il n'était pas autorisé à détenir".

  • Qui est Alexandre Benalla ?


Réserviste de la gendarmerie depuis 2009 (il n'a été appelé sur aucune mission depuis 2015), Alexandre Benalla, responsable de la sécurité de la campagne du candidat Emmanuel Macron est devenu, après la victoire du 7 mai 2017, chargé de mission et adjoint au chef de cabinet du président, François-Xavier Lauch. Né en septembre 1991, il était notamment chargé d’accompagner le président français dans ses nombreux déplacements officiels ou privés. D'après Le Monde, il était logé depuis le 9 juillet dans une dépendance de l'Elysée, quai Branly. Une adresse où logent plusieurs collaborateurs de la présidence, y compris des gendarmes.

Quelques années auparavant, il avait assuré la protection de plusieurs responsables socialistes. Il était notamment affecté à la sécurité de Martine Aubry lors des primaires du PS en 2011. Il a aussi été membre du service d'ordre de François Hollande durant la campagne de 2012. Il est ensuite allé travailler "quelques mois" pour Arnaud Montebourg, alors ministre du Redressement productif, selon l'ancien responsable national du service d'ordre du PS, Éric Plumer, qui l’a formé à compter de 2010. . "Je m'en suis séparé au bout d'une semaine après une faute professionnelle d'une première gravité: il avait provoqué un accident de voiture en ma présence et voulait prendre la fuite", a déclaré Arnaud Montebourg au Monde.

Depuis l’éclatement de l’affaire, plusieurs journalistes -de l'AFP ou de Public Sénat, notamment- se sont plaints de son comportement "musclé" lors de la campagne d’Emmanuel Macron. Les Jeunes Communistes de Bobigny et Drancy ont également dénoncé des violences en marge d'un rassemblement à Bobigny en 2016. "Un de nos camarades a été frappé après avoir été trainé à l'écart", ont-ils affirmé dans un communiqué.

Alexandre Benalla a été placé en garde à vue vendredi matin à Paris. Les gardes à vue d'Alexandre Benalla et de Vincent Crase ont été prolongées, a annoncé samedi matin le parquet de Paris.

  •  La justice se saisit de l’affaire


Jeudi, le parquet de Paris a annoncé l'ouverture d'une enquête préliminaire pour "violences par personne chargée d'une mission de service public", ce qui serait passible de trois ans de prison et 45 000 euros d'amende, voire plus s'il y a eu incapacité de travail.

Les investigations ont été confiées à l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) ainsi qu'à la Brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP).

Les chefs d'"usurpation de fonctions" et "usurpation de signes réservés à l'autorité publique" (article 433-14 du Code pénal), pour lesquels l'enquête est également ouverte, sont passibles respectivement de 3 ans et 1 an de prison, et 45 000 et 15 000 euros d'amende.

De son côté, le syndicat de police Vigi a déposé une plainte contre Alexandre Benalla pour "usurpation de fonction" et "usurpation de signes réservés à l'autorité publique", et contre X pour complicité de ces faits, évoquant des membres du cabinet du président de la République, selon son avocat Yassine Bouzrou.

Ce samedi, le domicile d'Alexandre Benalla, situé à Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine), a été perquisitionné, selon une source proche de l’enquête, citée par l’AFP.

Par ailleurs, Les trois policiers suspendus pour avoir transmis des images de vidéo-surveillance au collaborateur d'Emmanuel Macron filmé en train de frapper un manifestant le 1er mai, ont été placés en garde à vue samedi matin, a annoncé le parquet de Paris. Ces trois hommes ont été placés en garde à vue pour "détournement d'images issues d'un système de vidéo-protection" et "violation du secret professionnel".

Selon la préfecture de police, des images de vidéo-surveillance ont "été indûment communiquées à un tiers, dans la soirée du 18 juillet". C'est justement mercredi soir que cette affaire a été révélée par le journal Le Monde. Le ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb, a "condamné lourdement" les agissements de ces trois fonctionnaires, suspendus à titre conservatoire vendredi matin.

  •  Remous politiques


Des députés de l’opposition ont accusé Gérard Collomb de "mensonges", après de nouvelles informations de presse selon lesquelles le ministre était au courant de l'agression dès le 2 mai - informations non confirmées à l'AFP.

Le ministre de l’Intérieur sera auditionné publiquement lundi, à 10H00, dans le cadre de l'affaire par la commission des Lois de l'Assemblée nationale dotée des pouvoirs d'enquête, a annoncé samedi sa présidente Yaël Braun-Pivet (LREM).

Gérard Collomb sera également auditionné mardi à 17h45 par les sénateurs, qui souhaitent eux aussi faire la lumière sur l’affaire Benalla.

Auteur : France24

 
')}

Cet article a été ouvert 474 fois.

Publié par

Daouda Mine

editor

1 Commentaires

Je m'appelle

Téléchargez notre application sur iOS et Android

Contactez-nous !

Daouda Mine

Directeur de publication

Service commercial